Moins d’un an après son dernier passage parisien dans un Trabendo complet et à quelques jours de la sortie d’un nouvel album, Halestorm est de retour dans notre contrée française. Cette fois-ci les frangins Hale & Co’ s'embarquent dans un Bataclan pas complet mais quand même très bien remplis. Retour sur une soirée qui sentait bon le hard-rock US, la sueur et les riffs.
A quelques jours de la sortie d’Into The Wild Life, Halestorm s’est embarqué sur une tournée européenne qui arpente encore le vieux continent en long, en large et en travers. Après nous avoir distillé trois singles, le combo est prêt à rentrer dans une nouvelle ère. Accompagné de Wilson et de Nothing More, les Américains se sont arrêtés à Paris pour notre bonheur à tous.
WILSON
Originaire de Detroit, Wilson officie dans un registre qu’ils qualifient eux-même de « Full Blast Fuckery » - qui est aussi le nom du dernier album en date - cela vous donne déjà une idée de l’état d’esprit des barjos Américains. Pas effrayé par la grande scène du Bataclan, Chad Nicefield (chant) arpente la scène en long et en large nous distillant ses hymnes à la fête et tous les gestes subversifs qui vont avec. La bonne humeur est de mise tout au long du set, mais on n’oublie pas non plus de jouer. Malgré un son mal équilibré, c’est la fête sur scène. Petit moment d’humour quand Chad Nicefield évoque la prochaine chanson, qu’ils ont écrit il y a presque quarante ans alors que c’est en fait "Back In Black" d’AC/DC qui débarque. Toujours un excellent choix pour faire réagir le public, ce sera aussi le cas ce soir, permettant au chanteur d’aller tâter le terrain auprès de la fosse, montant sur la barrière. Et tâter le terrain aura été utile puisque sur la dernière chanson jouée ce soir, le frontman se lance sur le public et profite d’un agréable bain de foule en slammant. Une prestation énergique de la part de Wilson qui mérite bien sa place sur l’affiche.
NOTHING MORE
Changement de style et d’ambiance, mais on reste dans le thème de la performance scénique avec les texans de Nothing More. Après une date en tête d’affiche au Nouveau Casino, ils continuent de tourner pour promouvoir le dernier album en date, Nothing More. Les américains sont des nouveaux venus mais ils sont acclamés par la presse depuis la sortie de cet opus et c'est facilement vérifiable sur scène. Jonny Hawkins (chant) est un véritable showman, jouant torse nu et pieds nus, sautant partout et même du haut de ses percus. Et pendant ce temps-là, ses vocaux ne souffrent aucunement de tous ces mouvements alors qu’ils sont loin d’être linéaires. A ses côtés, les trois autres membres ne sont pas en reste et n’hésite pas à se mettre en avant. Ce n’est pas encore aujourd’hui que Nothing More offrira une prestation pauvre au public.
Rituel du groupe, le solo de basse à 3 est un régal pour les yeux comme pour les oreilles. Qu’il est rare de nos jours de voir de l’innovation scénique dans notre genre, et ça fait un bien fou. Nothing More a trouvé le moyen de se mettre dans la poche n’importe quel public, sacré tour de force. Du côté de la musique, les classiques du dernier album y passent tous que ce soir "Mr. MTV" et bien sûr le tube "This Is The Time (Ballast)" qui fera sauter et danser la fosse du Bataclan. Le son, brouillon au début du set, s’est équilibré après 2 morceaux rendant l’ensemble plus agréable pour les oreilles de tout le monde.
Setlist:
Christ Copyright
Mr. MTV
Bass Solo
Jenny
First Punch
If I Were
The Matthew Effect
This Is The Time (Ballast)
Salem (Burn the Witch)
HALESTORM
Après avoir tourné de manière très intensive pour The Strange Case Of…, nous aurions pu nous attendre à une pause de la part d’Halestorm, que nenni. Moins d’un an après un Trabendo complet et à quelques jours de la sortie du troisième opus des Américains, ils sont de retour pour botter les fesses du public européen. Et ce soir, c’est Paris qui va recevoir la sanction.
"Mz. Hyde" ouvre le bal et déjà le public chante à l’unisson ce qui semble faire plaisir au quartet et plus particulièrement à Lzzy Hale (chant/guitare). Malade depuis quelques jours, la chanteuse a un peu de mal ce soir sur certains morceaux notamment quand il s’agit de monter dans les aigus. Cela n’entache cependant pas la performance en général. D’habitude plus discret que les frangins Hale, Joe Hottinger (guitare) a radicalement évolué sur scène. Et que dire de son jeu, les progrès réalisés par le guitariste en un an sont fulgurant. Beaucoup plus serein et joueur, il n’hésite pas à venir plus en avant et à nous distiller des leads bien sentis qui viennent rehausser le niveau. La vraie bonne surprise de cette soirée. De son côté, Josh Smith (basse) est dans son coin mais joue avec le public en face de lui à coup de grimaces et de sourires.
Dernière chanson du prochain album mise en ligne, "Amen" est la première à être jouée ce soir. Diamétralement opposée de "Mayhem", celle-ci est beaucoup plus simple et va faire un excellent single pour les radios US tant le potentiel radiophonique est criant. L’épreuve du live est en tout cas réussie de par sa capacité à fédérer avec un refrain simple et explicite. Demandé par un fan juste avant le concert, le groupe décide de sortir du placard "Innocence" pour le plus grand bonheur de ceux qui ont découvert le combo avec Halestorm à l’époque où les Américains étaient en tournée avec Evanescence. Un petit message à l’attention des fans féminins de la part de Lzzy est toujours annonciateur de "Daughters of Darkness" avant qu’ "Apocalyptic" débarque. Premier morceau dévoilé d’Into The Wild Life, celui-ci prend tout son sens en live mais le meilleur reste à venir concernant cet album.
Avec déjà quarante concerts cette année, Halestorm est toujours sur les routes et les chansons sont maintenant plus que rodées. La passion se sent dans les attitudes scéniques, de même que la complicité entre les membres. Halestorm est une famille et cela saute aux yeux. Les garçons se retirent de la scène pour laisser place à Lzzy qui va se placer sur le côté gauche de la scène pour interpréter au synthé "Break In", morceau au combien dispensable qui ralentit le rythme effréné. Heureusement celui-ci n’est pas joué en entier et le groupe enchaîne directement sur "Familiar Taste Of Poison", toujours aussi apprécié et appréciable en live.
L’épreuve du solo de batterie est souvent un moment ennuyeux dans un concert, toujours poussif et jamais vraiment intéressant, il devrait être aboli pour certains. Sauf quand on s’appelle Arejay Hale car il arrive à en faire un moment attendu et incontournable de l’expérience Halestorm. Et puis, est-ce que vous avez déjà vu un batteur autre que lui jouer avec des baguettes géantes ?
Quand je disais que nous n’en avions pas terminé avec Into The Wild Life, c’est parce que c’est maintenant au tour de "Mayhem" de débarquer. La surprise fut totale à la première écoute de ce morceau, bien plus heavy et violent que tout ce qu’Halestorm avait composé auparavant, mais une surprise réussie. Ce morceau est une tuerie et en live, c’est le meilleur moyen d’y perdre ses cervicales. Un futur classique de la setlist, à n’en pas douter. Retour ensuite sur les deux premiers albums du combo avec "I Get Off", "Love Bites (So Do I)" et enfin "I Miss The Misery". Le quartet nous quitte sur ce dernier morceau qui se voit maintenant rallonger avec un bridge, ou Joe Hottinger nous fait l’étalage de tout son talent.
C’est déjà quasi la fin de ce concert parisien. Le public se chauffe un peu, tape des mains, des pieds et Halestorm revient en scène pour nous offrir un nouveau titre du prochain album, "I Like It Heavy". Ce morceau n’a pour l’instant été joué qu’en live mais il passe assez bien même si c’est toujours compliqué de juger un nouveau titre en live. Cette fois-ci, c’est bien la fin quand Lzzy entame le riff de "Here’s To Us". Un choix très discutable de finir un concert heavy par une semi-ballade, pourquoi ne pas la caler en milieu de set et finir sur un "Rock Show" par exemple, qui a parfaitement sa place à cet endroit.
Malgré une Lzzy peu en forme vocalement, Halestorm a encore une fois fait l’étalage de son talent musical et scénique ce soir et Paris lui a très bien rendu.
Setlist:
Mz. Hyde
It's Not You
Freak Like Me
Amen
Innocence
Daughters of Darkness
Apocalyptic
Rock Show
Break In/Familiar Taste Of Poison
Drum Solo
Mayhem
I Get Off
Love Bites (So Do I)
I Miss the Misery
Encore:
I Like It Heavy
Here's to Us
Photos : © 2015 Arnaud Dionisio / Anantaphoto
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