Conquête et thrash
Un an après leur dernière venue à Paris, les Grecs de Suicidal Angels ont décidé de remettre le couvert au Glazart, la même salle qui les avait accueillis. Cette fois-ci, les thrashers viennent avec un plateau différent, mais cohérent, constitué du groupe de thrash moderne Deficiency, des Espagnols d'Angelus Apatrida et du groupe de crossover suédois Dr. Living Dead. Tout ce beau petit monde est bien décidé à faire mosher les parisiens pour une soirée mouvementée.
Deficiency
La soirée est ouverte avec un groupe de thrash metal français qui n'en finit pas de tourner… hormis avec Suicidal Angels, puisqu'il s'agit là de la dernière date de la tournée pour Deficiency. Pratiquant un thrash plutôt moderne et mélodique, les Lorrains s'étaient fait remarquer avec The Prodigal Child, leur deuxième album, sorti en 2013.
Cette date parisienne est donc une nouvelle occasion d'en jouer quelques titres. Le groupe joue devant un public qui ne le connaît pas, mais n'en démord pas et fait exploser son enthousiasme, surtout porté par Laurent Gisonna, frontman communicatif et souriant. Cette joie est bien reçue par le public, qui est présent, bien qu'à l'économie.
Même avec un son imparfait, avec une guitare rythmique en retrait, les musiciens arrivent à montrer une certaine maîtrise instrumentale. Deficiency est sur les rails, qu'il continue sur sa lancée.
Angelus Apatrida
Vient maintenant le tour d'Angelus Apatrida, qui n'avaient pas été à Paris depuis août 2014, à l'occasion d'un concert en tête d'affiche au Klub. Entretemps, les Espagnols ont eu le temps de sortir un nouvel album, Hidden Evolution, qu'ils tiennent bien à présenter au public parisien.
Ainsi, le gros du set est tiré du cinquième album, avec un "Of Men and Tyrants" qui fonctionne à merveille sur scène, forçant les thrashers de la fosse à s'exciter. Ces derniers multiplient les mosh et les slams, qui s'intensifient à mesure que le concert avance, que ce soient pour les titres récents ou certains qui font déjà figure de classiques pour les fans, comme "Blast Off" ou "You Are Next", qui clôt le concert en mettant tout le monde d'accord.
En grands habitués des tournées, les quatre thrashers n'ont rien perdu de leur superbe en qualité de jeu et continuent à s'éclater avec les leads mélodiques de David Alvarez, la rythmique de José Izquierdo et Igor Valera ou encore le chant rageur de Guillermo Izquierdo.
Angelus Apatrida continue son bonhomme de chemin et a toujours autant de succès sur scène, mais ne semble pas décidé à se reposer sur ses lauriers.
Setlist :
Immortal
Violent Dawn
Of Men and Tyrants
Serpents On Parade
Blast Off
Give'Em War
End Man
You Are Next
Dr.Living Dead!
Il est maintenant temps d'accélérer le tempo avec l'arrivée du groupe de crossover thrash Dr.Living Dead! C'est à ce concert que les fans se montrent les plus réactifs, avec un moshpit bouillant, des slammeurs qui n'arrêtent pas d'arriver sur scène ou encore des acclamations à n'en plus finir de la part d'un public convaincu dès le début du concert.
Il faut dire que les Suédois ne font pas les choses à moitié. Avec une arrivée en fanfare sur "Hard Target", les quatre thrashers, flanqués de leurs habituels masques de crâne et de casquettes, occupent parfaitement l'espace de la scène, sautillant partout et harranguant le public comme il faut. C'est notamment le cas du frontman, Dr.Mania, qui accueille les slammeurs sans complexe et les motive même à envahir la scène pendant "TEAMDEADx".
Côté setlist, si le groupe vient de sortir Crush the Sublime Gods, c'est toujours le premier album, Dr.Living Dead!, qui est le plus représenté, en occupant plus de la moitié de la setlist, avec notamment "UFO Attack" ou encore "My Brain is for Sale", toujours aussi appréciables. Les deux albums suivant se partagent donc le reste du set, ainsi que l'EP Thrashing the Law, dont est tiré "Gremlin's Night".
L'ambiance est au beau fixe, mais cela n'empêche pas les musiciens de s'éclater sur scène, avec Dr.Toxic qui s'éclate avec ses riffs supers accrocheurs, pendant que Dr.Rad et Dr.Slam font péter les rythmiques typiquement thrash qu'ils maîtrisent à la perfection. Ils montrent aussi qu'ils maîtrisent les musiques des autres, avec un medley sympathique servi en milieu de set, comprenant "Symptom of the Universe"de Black Sabbath, "Spirit in Black" de Slayer ou encore "I am the Law" d'Anthrax.
En un peu moins d'une heure, Dr.Living Dead! s'est présenté au meilleur de la forme et a su motiver le public pour le faire entrer dans son univers mêlant crossover foldingue et science-fiction qui ne se prend pas au sérieux, pour une bagarre que les Parisiens ne sont pas prêts d'oublier.
Setlist :
Hard Target
Gremlin's Night
You're Lost
Scanners
They Live
Suffering
Dead End Life
My Brain Is For Sale
TEAMxDEADx
Streets Of Doc-Town
World War Nine
Revenge On John
UFO Attack
Dr. Living Dead
Suicidal Angels
Au tout maintenant de la tête d'affiche, Suicidal Angels, d'entrer en scène, cette même scène que le groupe avait foulée un an plus tôt, toujours pour présenter l'album Divide & Conquer. Sans album en plus, l'occasion était révée pour une refonte complète de la setlist, mais il n'en est rien.
Après 14 titres en 2014, on se retrouve à 11 à ce concert. Deux morceaux, "Reborn in Violence" et "Morbid Intention to Kill", ont été ajoutés au set, l'ordre a été quelque peu changé, avec notamment le tube "Apokathilosis" mis en troisième position, mais le squelette de la setlist reste le même, donnant une impression de déjà-vu à ceux qui ont assisté aux concerts de la tournée précédente.
Cependant, si le public n'est pas aussi déchainé que lors du set de Dr.Living Dead!, il se donne pas mal devant les thrashers grecs, en moshant comme il se doit sur "Beggar of Scorn" et en faisant même, à la demande de Nick, un wall of death sur l'incontournable "Moshing Crew". Suicidal Angels a beau se répéter, il ne manque pas de bien le faire, de même que le public ne manque pas de le suivre.
Les musiciens sont toujours aussi appliqués, notamment le duo de guitaristes Nick et Chris, très appliqués dans leurs riffs et leurs solos, rapides et précis. Il en est de même pour Orfeas à la batterie et Angel à la basse, qui marchent ensemble pour tenir la charpente rythmique du groupe, sans jamais broncher.
Moins marquant qu'en 2014, Suicidal Angels est loin de s'être vautré sur la scène du Glazart. Un peu plus de fantaisie dans le set n'aurait pas été de refus, mais le groupe reste égal à lui-même et est toujours capable d'offrir du thrash sympathique en live.
Setlist :
Divide and Conquer
Bloodbath
Apokathilosis
Reborn In Violence
Seed of Evil
Morbid Intention to Kill
The Pestilence of Saints
Beggar of Scorn
Control the Twisted Mind
Bleeding Holocaust
Moshing Crew
Photos : © 2014 Diana Maiz Caceres / Black Shadows Photography
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