Les patrons au charbon
Après 41 ans de carrière, Van Halen se décide enfin à sortir son premier album live avec David Lee Roth au chant. Enregistré au Tokyo Dome en juin 2013, ce double-CD live fait l'effet d'un best of musclé, réunissant deux heures de live survolté des légendes du hard US. La maestria des frères Van Halen couplée avec la bonhomie du frontman font de cet album live une pièce exquise qui conviendra à tout fan du groupe qui se respecte.
Van Halen. Les patrons. Ayant signé bon nombre de tubes de hard américain, le groupe avait enfin décidé de reprendre du service en 2007, en se rabibochant avec David Lee Roth, chanteur et membre fondateur qui avait quitté le navire en 1985. Après une tournée de reformation, un album plutôt solide (A Different Kind of Truth - 2012) et une autre tournée, les hardos se décident enfin à sortir le premier album live avec leur premier chanteur.
Ce live s'intitule Tokyo Dome in Concert. 23 chansons, deux solos et deux heures de pur hard US survolté. Tous les tubes y passent : "Panama", "Everybody Wants Some!!", "Ain't Talkin' 'bout Love", les reprises élevées au rang de standard aussi ("You Really Got Me", "(Oh) Pretty Woman"…) et même trois titres du dernier album en date, dont le délectable "China Town". Avec une telle tracklist, ce premier live en 10 ans fait aussi figure de best of de la période Diamond Dave.
On pourrait penser que l'âge a eu raison de nos trois vieux de la vieille. Si aucune vidéo ni photo dans le disque ne permet de les voir sur scène, force est de constater que le rendu audio est irréprochable. Les digressions de David Lee Roth font sourire, mais le chanteur montre qu'il a encore du coffre du haut de ses 58 ans (au moment du concert), même s'il ne monte plus aussi haut qu'avant.
Côté orchestre, tout est réglé au diapason. Le patron des patrons, Eddie Van Halen, est toujours aussi efficace dans son jeu, que ce soit lorsqu'il joue ses riffs légenfaires ("Runnin' with the Devil", "I'm the One"…), ses leads malicieux ("Hot for Teacher") ou ses solos divins. Il se montre plus bavard qu'en studio avec ses derniers, mais ne fait pas trop dans le démonstratif, hormis dans le medley en fin de concert, qui réunit "Eruption", "Spanish Fly" et "Cathedral". A la section rythmique, on retrouve le fiston Wolf à la basse et le frangin Alex à la batterie. Ce dernier se montre toujours aussi carré et à ce qu'il fait, nul besoin d'attendre son solo de batterie pour s'en rendre compte, même si cette mise en valeur est intéressante et remuante.
A l'époque où tout plein de plate-formes internet proposent des vidéos de concerts en pagaille, Van Halen se décide à sortir un grand live. En audio à l'époque. Deux heures de passéisme pur, qui rappellent que Van Halen, malgré plusieurs années de silence, reste un grand du hard rock. Tokyo Dome in Concert est un document qui aura mis du temps à arriver, mais il est maintenant temps de s'en délecter, sans modération.
Sinon, quand est-ce qu'ils se décident à tourner en Europe ?