Les canadiens de The Agonist bénéficient finalement d’une place en tant que tête d’affiche sur cette tournée européenne au vu de l’annulation d’Otep. Ils sont accompagnés ce soir des Parisiens de Dirty BastarZ, des Néerlandais de Selfmachine et des Israeliens de Ferium pour une date cosmopolite au Divan du Monde.
En raison d’un contre-temps, nous n’avons pu arriver à temps pour le set des Dirty BastarZ mais au vu des réactions, la prestation des Parisiens semble avoir été appréciée.
SELFMACHINE
Originaire des Pays-Bas, Selfmachine officie dans un registre qui mélange le metal moderne et le metal mélodique. Et effectivement tous les éléments de ces genres sont présents que ce soit dans le bon comme le mauvais sens. Avec un album au compteur, Broadcast Your Identity, Selfmachine est un groupe récent mais cela ne se ressent pas sur la prestation qui est très énergique avec des musiciens qui savent jouer. Le bassiste, Mark Brekelmans, est très expressif, transpirant la passion pour la musique et cela fait plaisir à voir. En revanche musicalement, c’est un peu moins le cas. L’ensemble est trop générique, manquant d’un réel élan, et il est difficile de taper du pied car rien n’attire vraiment l’oreille. A découvert plus calmement sur CD pour apprécier au mieux la sonorité des bataves.
FERIUM
Propulsé juste en dessous de The Agonist avec la défection d’Otep, c’est le gros lot pour les Israeliens de Ferium. Chacun habillé de la même façon avec un vêtement portant le logo du groupe, le combo débarque sur scène le sourire aux lèvres. Et c’est pourtant de la plus brutale des manières qu’ils vont cueillir le public parisien avec un death metal brutal et sans fioriture. Petit par la taille, Tiran Ezra (chant) ne l’est pas en ce qui concerne sa voix. Le monsieur a un coffre de malade qui décoiffe même les plus avertis du genre et il arrive à captiver grâce à sa signature vocale. Concernant la musique, nous avons face à nous un death metal plutôt basique qui ressemble à ce qui se fait au quotidien. Le son beaucoup trop fort n’aidant pas non plus à distinguer les parties de chacun.
Après quarante minutes de concert, Ferium quitte la scène sous les applaudissements du public. La prestation aura été convaincante malgré tout et la bonne humeur des membres communicative.
THE AGONIST
Tête d’affiche de la soirée, les québécois de The Agonist débarquent sur la scène du Divan du Monde afin de défendre Eye Of Providence, le nouvel opus délivré il y a quelques semaines. Il sera d’ailleurs très largement mis en avant au cours de ce set de soixante minutes. "Disconnect Me" ouvre le bal et on se rend compte tout de suite que le son a été réglé, permettant d’entendre bien toutes les sonorités de The Agonist, indissociables de la musique du combo. "My Witness, Your Crime" puis "Danse Macabre" viennent ensuite réchauffer les cages à miels du public parisien qui semble déjà connaitre les paroles malgré la nouveauté des morceaux. Sur scène, Vicky Psarakis est un peu statique restant le plus souvent à sa place ou un pied sur le retour. Plus de mouvements chez ses comparses notamment un Danny Marino (guitare) déchainé qui vit sa musique dans un état proche de la transe.
Quelques mots en anglais de Vicky plus tard, c’est au tour de Paco Jobin (guitare) de s’adresser en français à la foule pour notre plus grand plaisir. L’accent québécois étant la chose la plus drôle du monde, cela apporte énormément dans la relation avec le public. Après Eye Of Providence, c’est Prisoners qui est mis à l’honneur avec "Panophobia" puis "Thank You Pain" de Lullabies For The Dormant Mind permettant à Vicky de s’approprier les morceaux à la base chantés par Alissa White-Gluz. Et on peut dire qu’elle s'en sort haut la main. On remarque cependant qu’elle chante moins aigue que sur l’album sans que cela ne soit préjudiciable, son chant growlé tenant la route.
Retour sur Eye Of Providence avec "I, Endeavor" puis un "Ideomotor" dantesque. Ce morceau résume bien ce qu’est le son de The Agonist, un death mélodique teinté de metalcore mais avec une forte propension à rajouter des nappes d’ambiance qui les différencie des autres groupes du genre. Le concert continue, "Dead Ocean" et "Follow The Crossed Line" s’offrent au public qui même en étant restreint est en pleine forme. Un vrai plaisir à voir et à partager. Seule rescapée d’Once Only Imagined, "Business Suits and Combat Boots" termine ce concert avec son véritable metalcore. Un album peu connu et qui pourtant prouve la maîtrise, parole de fan du style.
Le groupe quitte la scène sous les applaudissements nourris mais reviens pour nous asséner une petite perle. Demandé par un fan le soir précédent à Villeurbanne et par votre serviteur à plusieurs reprises lors du concert, c’est bien "Faceless Messenger" qui va terminer d’achever les cervicales. Pépite d’Eye Of Providence, ce morceau est un des plus réussi de la carrière des québécois et il mérite donc sa place dans la setlist.
Après un peu plus d’une heure, The Agonist tire sa révérence. Quel plaisir d’avoir vu le combo à l’œuvre ce soir-là.
Setlist:
Disconnect Me
My Witness, Your Crime
Danse Macabre
Panophobia
Than You Pain
Gates Of Horns & Ivory
I, Endeavor
Ideomotor
Dead Ocean
Follow The Crossed Lines
Business Suits and Combat Boots
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Faceless Messenger