Un peu plus et on aurait dit que le printemps était déjà là en ce vendredi 25 février 2011... Certes, le gris persiste, mais point de pluie et une douceur relative lorsque nous nous avonçons peu avant 20h30 jusqu'au Forum de Vauréal.
Salle désormais mythique pour tous les val d'oisiens fans de rock et de metal, nous avions laissé Dagoba et Zuul FX en découdre sur ses planches en décembre dernier. Depuis, d'autres sont passés, mais il était temps pour nous d'y revenir faire un tour en cette soirée où le power trio Bukowski avait toutes les cartes en main pour nous organiser une bien belle soirée.
L'affluence semble déjà tenir toutes ses promesses puisqu'un panneau "complet" est affiché à l'entrée, c'est donc devant un public bien nombreux que ce groupe francilien, véritable révélation de ce début d'année 2011 sur la scène rock-metal française, s'apprête à tout lâcher, à tout offrir.
Avant cela, avant que quelques surprises ne viennent jalonner la soirée, nous découvrons (presque par surprise) le set acoustique d'un groupe invité pour l'occasion...
Visiblement des amis de Bukowski, c'est donc à cette formation qu'il incombe la rude tâche d'ouvrir les hostilités. Non pas sur la grande scène mais, au fond, en mode acoustique donc, pour une prestation que l'on aurait aimé justement en toute intimité.
Ne nous voilons pas la face, ce quatuor n'a pas véritablement déchaîné les éléments malgré un jeu carré bien en place et l'énergie survoltée d'un chanteur (on va en reparler) visiblement bien en forme vocale. Cependant, lui-même avouera à trois reprises "ne pas avoir l'habitude" de jouer dans ces conditions avec ses potes, Mudweiser semblant plus habitué à distiller son rock sudiste stoner teinté de blues en mode électrique. Ainsi, beaucoup de nuances se trouveront noyées derrière quelques réglages de son peu judicieux et une voix parfois trop "forcée" (bien qu'impressionnante) pour l'occasion...
La voix, son chanteur... mais présentons-le donc ce gars. Car, brisons de suite le suspense, celui-ci n'est nul autre que Reuno, frontman historique de Lofofora, nous présentant ici son projet parallèle basé à Montpellier. Ah mais tout s'explique, là aussi "on va en reparler", mais plus tard...
Donc oui, super chant mais trop en avant pour de l'acoustique, totalement convaincant mais que l'on aurait aimé déchaîné sur plus de décibels. Quant à la setlist, nous retenons leur tube "Free as Fire" et 10 autres titres pour 50 minutes de set (un poil long pour le public visiblement), dont deux reprises : un morceau de Screamin' Jay Hawkins (leur principale influence) et un "Nights in White Satin" des Moody Blues quelque peu... too much, même si l'idée de base était intéressante. Un groupe à revoir, un jour, sur une grande scène et avec les grattes à fond !
Sans plus attendre et après quelques délires avec le jeune et sympathique public m'entourant pour l'occasion ("les gens m'appellent l'idole des jeunes", ah que chantait Johnny Hallyday), voic le trio Buko prêt en découdre après une introduction de mise en place.
Et là, tout y passe ou presque en à peu près 1h30 (un peu moins tout de même semble-t-il) de musique, Mat affirmant au passage derrière sa gratte et son micro jouer ainsi pour la première fois aussi longtemps devant un public avec le combo. Le tout dans une chaleur étouffante et devant une foule chauffée à blanc...
Pas étonnant donc que tout se déroule en monde "montée en puissance" progressive avec un début de show correct mais pas encore au top du top. "Car Crasher" explose ainsi pas autant que prévu en entrée mais place cependant les jalons d'une soirée rock sans concession.
Le reste ne sera finalement que prestation à la hauteur avec ses moments explosifs de plus en plus fréquents au fur et à mesure que l'on avance dans le temps. Le premier temps fort sera ce "Carnivorous" bien direct, extrait du dernier opus The Midnight Sons, qui fonctionne aussi très bien en live après avoir fait ses très belles preuves en studio. Le single "The Midnight Son", placé en seconde partie de soirée, aura d'ailleurs le mérite de faire retomber la pression tout en pseudo-finesse avant de nous lancer dans un sprint final irrespirable.
Le best du must sera assuré par des titres tels que "Pillbox", "The Desert", la très efficace "Fight!" ou encore ce brûlot quasi metal "The DownTown Revenge" qui met en clin d'oeil tout le monde d'accord. "Share My Sacrifice" et le très érotique (c'est Mat qui le dit) "Slugs and Bats" ont quant à eux su apporter ce toucher groove direct bien agréable dans ce monde de brut...
Car qui dit public jeune, dit pogos. Bien maîtrisés et bon enfant, ceux-ci accompagneront le show dans une excellente ambiance quasiment du début à la fin (point trop de sataniste buveur de sang de chèvre ici, ou si peu). Ah que c'est beau de se défouler un vendredi soir de vacances... Même si certains, plus old school, préfèreront le bon vieux headbanguing des familles non loin de la barrière.
Le clou du spectacle restera cependant, et ce sans conteste, les guests de la soirée. Je vous l'avais dit, "on va en reparler", et revoilà donc la sous-préfète... euh Reuno pardons (NDLR : Les fans de La Cité de la Peur comprendront), monsieur Lofofora, en invité de la soirée pour LA claque de la soirée. Son intervention sur le déjà excellent "Mysanthropia", un des titres phares du premier opus Amazing Grace, met tout simplement le public en liesse et sublime le son global. Ah il a une bonne voix, cela se confirme, il n'était visiblement qu'on mode "échauffement" avec Mudweiser...
L'autre guest étant brillamment assuré par Mouss et Yann de Mass Hysteria sur le titre "My Name Is Kozanowski". Brillant et sans fausse note. Comme s'ils avaient fait partie du groupe toute leur vie. C'est à cela que l'on reconnait de vrais professionnels... En tout cas, entendre Mouss donne toujours le sourire, et ce même avec son accent anglais un peu francisé. Mais peu importe, c'était du très bon.
Le show se finit ainsi en outro "Hit the Ground Again" avec un Julien (le bassiste chanteur hein, pas moi) en mode slam dans le public : bien joué et rock 'n' roll ! Et c'est sur un Niko qui finit de martiriser sa batterie que cette gâterie pour les yeux se termine, avec bien peu de regret, si ce n'est peut-être l'absence d'un "Shaggy Dog Story" et de ce fait un set encore plus long. Mais bon, on ne peut pas tout avoir.
Setlist :
- Intro (The Grand Opening)
- Car Crasher
- Carnivorous
- Pillbox
- Share My Sacrifice
- Fight!
- Long Cold Winter
- Stuck in the Mud
- Mysanthropia (feat. Reuno de Lofofora)
- The Midnight Son
- The Desert
- The DownTown Revenge
- Slugs and Bats
- My Name Is Kozanowski (feat. Mouss et Yann de Mass Hysteria)
- Outro (Hit the Ground Again)
Serait-il temps de rentrer ? Plus ou moins, disons que même si les 23h sont allègrement passées, nous traîneront quelques peu et discuterons ainsi avec deux des Bukowski (Mat et Julien), ainsi qu'avec Raphaël (batteur de Mass Hysteria en mode incognito lunettes) ou encore Biquet, l'ami manager des Mass mais aussi de The Arrs. Le tout avant de faire un petit cadeau d'anniversaire à un fan fêtant ses 16 ans et ainsi prendre quelques photos avec Mouss et Yann (feat. un jeune black death viking metalleux au nom d'emprunt finlandais) dans les backstage... ou quand La Grosse Radio se transforme en machine à rêves (lol).
Ce n'est finalement qu'après 1h du matin et quelques discussions très intéressantes que votre serviteur quittera les lieux. Plutôt comblé et ravi de sa petite soirée. Bukowski ayant clairement réussi à passer l'épreuve du live... avec brio nous pouvons même dire. Ceci n'est que le début de leur tournée alors nous leur souhaitons bonne chance, on continuera bien sûr à les suivre de près sur La Grosse Radio.
Bukoswki sur La Grosse Radio Metal
Chronique de l'album The Midnight Sons
Interview du trio par Goeth
