Magic Kingdom – Savage Requiem

Magic Kingdom revit, le requiem attendra !

Magic Kingdom, l'autre projet du guitariste et compositeur belge Dushan Petrossi également fondateur de Iron Mask, est de retour avec un nouveau chanteur et un quatrième opus nommé Savage Requiem sorti le 23 mars chez AFM Records. Il aura donc fallu presque cinq ans pour retrouver le combo de power metal sur le devant de la scène, le temps d'une remise en question ou simplement pour recharger les batteries de l'inspiration ?

Dushan Petrossi fait partie de ces artistes qui croient beaucoup en leur musique et qui se donnent les moyens d'offrir le meilleur rendu possible à ses compositions sans tricher, le tout avec une inspiration propre reconnaissable entre mille. Si certains l'avaient catalogué à tort comme un sous-Malmsteen, ils feraient mieux d'écouter cet album bien plus recentré sur la mélodie et la force d'une orchestration certes dirigée par des samples mais fort efficace dans le style. Car, comme chacun le sait, pour faire du bon speed power symphonique, il faut une guitare acérée qui sait accélérer le rythme, des soli exacerbés, une base rythmique solide et donc un bon dosage d'épique en background par un flot de synthés jouant sur les différentes ambiance. En ce sens, Magic Kingdom a toujours tout eu, et ce Savage Requiem confirme un véritable savoir-faire.

Quid du chant ? Assez malchanceux sur ce point, le groupe accumule les changements, exit donc l'excellent Olaf Hayer (Luca Turilli, Dionysus, Symphonity), mais aussi Roma Siadletski (qui assurait les parties extrêmes sur le prédécent, de fait totalement absentes de ce nouveau disque), et intégration du finlandais Christian Palin qu'on avait notamment pu entendre sur le dernier opus à date du groupe français Adagio. Si ce dernier avait été quelque peu critiqué par les fans du combo français, force est de constater qu'il s'intègre ici parfaitement dans la formation belge avec une voix aux vibratos bien maîtrisés, épique à souhait sans faire dans la surenchère des aigus improbables, et avec même quelques accents rappelant le grand Ronnie James Dio sur des titres comme "Full Moon Sacrifice" au thème plus mid-tempo. Un excellent choix de la part de Dushan, Christian permettant de tirer ce nouvel opus vers le haut.

Les amateurs de metal mélodique devenu si populaire dans les années 80-90 grâce à Helloween, Angra, Stratovarius ou encore Rhapsody seront ravis : Savage Requiem regorge de ce qu'il faut niveau hymnes et laisse difficilement de glace. Après une intro typique, tout commence en effet pour le mieux avec ce qui est certainement l'un des meilleurs morceaux de l'album, un "Guardian Angels" assez sobre au final mais totalement efficace. Preuve donc que Petrossi a voulu un album plus direct et volontairement marquant. Le début de l'opus est de ce fait plutôt spectaculaire dans sa réussite, ne débordant jamais vers le cliché trop éculé, si ce n'est peut-être sur "Ship of Ghosts" (rappelant presque plus les travaux de Iron Mask) malgré tout trop accrocheur pour être critiqué (avec un petit clin d'oeil "Hymne à la joie" de Beethoven dans son solo), d'autres en revanche tels que "Rivals Forever" (et son refrain bercé d'un classicisme exquis) ou le grandiloquent "Full Moon Sacrifice" permettent de montrer Magic Kingdom sous un visage plus mature aux contours finement travaillés. Le tout jusqu'au grand final "Battlefield Magic" au rythme très accéléré et sur lequel la mélodie vocale se fait imparable dans une atmosphère globale savamment orchestré.

Cependant, au milieu de ces excellents morceaux, l'album propose aussi quelques titres un peu moins probants comme par exemple l'éponyme "Savage Requiem" qui, malgré un aspect plus sombre, tourne vite en rond. Il en va de même "Four Demons of Shadowlands", un peu dans le même ton inquiétant à la manière d'un Kamelot, mais qui s'étire trop malgré un excellent travail d'arrangements, la faute peut-être à des mélodies vocales un peu moins inspirées. Il en va un peu de même avec "With Fire and Sword" en mode speed power un peu trop alambiqué (rappelant l'âge d'or de Rhapsody et Stratovarius) qui vient conclure ce tryptique un tantinet décevant même si loin d'être mauvais, fort heureusement l'album se conclut ensuite sur une note bien plus positive avec notamment l'imparable ballade "Dragon Princess" que beaucoup considéreront comme niaise mais qui fait mouche.

Magic Kingdom 2015 album chronique

Dushan Petrossi reste ainsi fidèle à sa recette power néo-classique tout en l'affinant un peu avec une maturité accrue et une envie évidente de rendre chaque morceau plus mélodique que jamais, accentuant moins le côté technique (notamment sur les soli) comme il avait pu le faire parfois de manière un peu trop démesurée par le passé. Il en résulte un Savage Requiem plutôt réussi même si parfois un poil inégal, plus recentré sur l'essentiel, qui n'apporte certes aucune nouveauté sur la scène power mélodique mais qui a le mérite de porter haut ses couleurs le temps de quelques moments épiques. A essayer pour les amateurs du genre, les autres quant à eux passeront certainement leur chemin.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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