Protestation musicale
Agnostic Front en est déjà à son onzième album, intitulé The Americain Dream Died. En moins d'une demi-heure, les New-yorkais mettent à l'épreuve leur rage et leur soif de dénoncer la politique de leur pays sur plusieurs plans. Fidèles à leurs habitudes de faire des morceaux courts et directs, les musiciens n'ont pas perdu leur maîtrise du hardcore, sans oublier de caser des refrains accrocheurs et des choeurs virils.
La rage et la protestation ont toujours fait partie du punk et du hardcore. Agnostic Front ne déroge pas à la règle avec son nouvel album. Avec un titre comme The Americain Dream Died et une pochette montrant une statue de la liberté morbide, le groupe annonce la couleur d'emblée et, à l'écoute du disque, force est de constater que le contenu est à l'avenant.
Après une entrée en matière sur un amas de discours qui dénoncent une politique gouvernementale cynique et la mise en place d'un Etat policier, les New-yorkais entrent dans le vif du sujet en assénant tour à tour des mandales typiquement hardcore courtes (aucun titre n'atteint la barre des trois minutes au compteur) et directes. Que ce soit dans l'ultra-agressive "No War Fuck You" ou dans l'enragée "Police Violence", tout est dit dans une concision exemplaire.
Cependant, quelques éclaircies se font ressentir dans cet album sombre. On remarque notamment "Never Walk Alone", tube en puissance avec un refrain imparable, dans les habitudes du groupe. La nostalgique "Old New York" reste dans la même optique, tout comme la dansante "Just Like Yesterday", qui clôt The Americain Dream Died sur une note positive.
Musicalement, Agnostic Front ne change pas sa formule. Les morceaux sont articulés autour des riffs efficaces et rageurs de Vinnie Stigma et du nouveau venu Craig Silverman, soutenus par les rythmes enlevés de Mike Gallo et Pokey. Côté chant, Roger Miret ne cherche pas à en faire des caisses, mais emploie bien plus son chant clair qu'avant, laissant les cris aux choeurs, pour maintenir l'équilibre vocal au sein de l'album.
Cette tambouille semble bien fonctionner dans ce onzième album, plus contestataire que jamais. Les ingrédients qu'Agnostic Front a l'habitude d'utiliser sont savamment dosés, si bien que, même si la colère prédomine sur l'ensemble des 27 minutes, des lueurs d'espoir jaillissent çà et là. Court et équilibré, The Americain Dream Died pourra plaire aux fans, mais aussi séduire les néophytes qui n'ont pas encore pu mettre leurs tympans à l'épreuve de ce hardcore traditionnel fort et efficace.
