Tesseract – One

    Quand on va chercher la définition du mot tesseract (un cube en 4 dimensions (la fumée sort des oreilles...)) on imagine assez bien une bande de premiers de la classe façon années 50 avec des lunettes et une raie sur le coté à faire de la musique théorique avec une craie sur un tableau noir, en t’expliquant que c’est en résolvant l’équation du 42ème degré qui y est écrit que tu comprendras la beauté de leur art.

    Du coup du guitares/basse/batterie en craie ça fais tout de suite drôle... et puis sur scène t’imagine... les projecteurs éclairant la poussière blanche... on reconnaîtrais les fans à leurs vêtements blanchis... jamais lavés tout ça... et puis les musiciens qui mourrait tous atrocement de cancers des poumons... ROCK’N’ROLL!!!

    Ben en fait non messieurs/dames... One, le premier album des Anglais ici traités est un monolithe d’émotions pures condensant Meshuggah et Pink Floyd dans une musique policée et très extrêmement groovy.

    Ça faisait quand même assez longtemps que je n’avais pas autant pris mon pied en écoutant un album de bout en bout.
Ça fait franchement plaisir de savoir qu’il y à des gens qui font une musique qui n’est pas formatée mais qui en plus le font sans se poser des questions existentielles du genre : est-ce que mettre tel accord là ou tel rythmique ici va nous faire sonner plus avant-gardiste?
   
    Nous avons devant nos oreilles un collectif de gens qui pensent que leurs auditeurs on droit à de la qualité, autant dans le jeu que la musique et la production. Des musiciens et producteurs (l’album à été enregistré et mixé par le bassiste Amos Williams et le guitariste Acle Kahney, à Metropolis Studios à Londres où Williams travaillait alors) qui se foutent bien de savoir si ils sont «metal» et vont volontiers tirer leurs influences de Pink Floyd à Meshuggah en passant par Michael Jackson et Jeff Buckley.

Des gens comme ça, ça se compte sur les doigts de la main, il y a notamment l’irréductible Devin Townsend et d’autres...

    One est un album conçu pour être, «à l’image des concept-albums des années 70» dixit Williams, écouté dans sa totalité en une seule fois. Les 55 minutes du disque sont une plongée dans une continuité de morceaux qui se rapportent les uns aux autres et se forment autour du noyau central "Concealing Fate", divisé en 6 parties. Les morceaux passent comme un flot de pensés sans structures pré-définies, posés sur des rythmiques non-linéaires, avec des mélodies pas forcément répétitives mais néanmoins sérieusement bien pensées et harmonisés.
Musicalement, et ceux du point de vue de tout les instrumentiste, on assiste à un très sérieux sans fautes. Le groupe est d’une précision extraordinaire sans perdre le coté vivant de la musique à un seul moment.

    Vous en connaissez beaucoup vous des métaleux qui vous dirais «met moins de disto sur les guitares?». Chez TesseracT tout est clair et lisible.  La musique respire par sa dynamique, un des caractères les plus mis à mal dans les productions actuelles, où l’on compresse à tout va; dans le seul et unique but de sonner plus fort que l’autre. Elle est aussi pleine de différentes couches qui donnent un relief à tous les morceaux et montre les aspirations du groupe à dépasser la seule formation du quintette. Il est d’ailleurs question que le groupe enregistre prochainement des versions acoustiques de ses morceaux avec un orchestre...

    Et enfin, rares sont les groupes qui peuvent prétendre à autant de qualité émotionnelles au niveau vocal. Ne serait-ce que la qualité du chant de Daniel Tompkins, des différents registres qu’il maîtrise ; mais également, et c’est là que tout se gâte, de la qualité des textes. La poésie des paroles se mêlent à la perfection au caractère de la musique, et même sans savoir l’origine des thèmes évoqués (qui viennent de l’expérience de Tompkins en tant qu’ancien policier) on peut se donner une signification personnelle au texte ; un interprétation qui n’engage que nous. Ce qui est la marque d’une oeuvre d’art réussie. Car au fond, ce qui compte c’est comment nous apprécions une œuvre, une interprétation en vaut une autre...

    C’est donc dans cette optique que je donne à ce premier album très original, extrêmement bien joué, émouvant et d’une (auto)production ABSOLUMENT FANTASTIQUE que je donne à One, la note de 20/20 (et croyez moi ça ne sera pas tous les jours!).

Et en plus le bassiste est super sympa, mais on verra ça dans l’interview à venir.

L’album sors le 21 mars (àjenesaispasquelleheuremaisj'yserais!!!) chez Century Media, soyons prêts!

www.tesseractband.co.uk

http://www.myspace.com/tesseract

NOTE DE L'AUTEUR : 10 / 10



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