Le Power of Metal Tour ou Fest (comme vous voulez) faisait escale à Paris ce lundi 28 février 2011, avec dans ses bagages quelques gros noms tels que Symphony X en tête d'affiche, Nevermore et le come back des proggeux cultes de Psychotic Waltz. Très américain tout cela... Heureusement que Mercenary et Thaurorod sont là pour européaniser le tout en première partie.
Here we go for une après-midi/soirée de folie, ouverture des portes à 17h pour une sorte de mini Hellfest en salle, si vous voyez le genre... D'ailleurs, les prestations de chaque groupe seront à chaque fois assez courtes, y compris pour les deux têtes d'affiche qui ne pourront dépasser l'heure de set.
Ah bah les revoilà eux ! Après nous avoir lâché au dernier moment en octobre dernier, ne jouant finalement pas en première partie de Sabaton et Alestorm, il fallait bien que ces jeunes finlandais se rattrapent un peu. Mais depuis, les choses ont changé, et c'est bien en partie à cause de cela que nous ne les avions pas vu la dernière fois et que nous les avons en face de nous aujourd'hui. En effet, leur ancien chanteur ayant quitté en plein milieu de la précédente tournée, c'est désormais l'excellent italien Michele Luppi (ex-Vision Divine, Killing Touch) qui assure les parties chants. Etonnant non ?
Et quand Finlande et Italie se mélangent, nous avons droit à un joyeux bordel sur scène. Beaucoup de fun et de pitreries, sous la houlette d'un Luppi toujours aussi facétieux et à la technique de chant assez impressionnante. Disons que, à l'image du chanteur de Kattah la veille, il s'écoute beaucoup chanter, mais lui peut très clairement se le permettre. Nous gratifiant au passage de voix aigües purement hallucinantes.
Niveau jeu de scène, c'est bien sympathique, on voit que le groupe se cherche encore un peu et que la cohésion reste à se faire avec leur frontman. Mais les bases sont là et les zicos de qualité... à partir de là, oui, Thaurorod peut devenir un groupe qui compte à l'avenir. A suivre.
Setlist :
- Warrior's Heart
- Upon Haunted Battlefields
- Tales of the End
- Guide for the Blind
- Scion of Stars
- Shadows and Rain
Place au quatuor danois death power metal mélodique. Mélodique ? Si si, même si le chanteur-bassiste jouera plus d'une fois son "bad ass" (avec humour et finesse cependant) tout en envoyant un bois sévère niveau chant. Titillant un côté hardcore parfois, certains fans de prog présents dans la salle en sortiront quelque peu choqués et retournés, mais peu importe : c'est ça le metal !
Au menu, un set technique et tout en violence à peine contenue par moments. Seuls les soli très axés heavy mélodique et quelques chants clairs il est vrai moins bien maitrisés que les growls viendront habiller cette prestation de quelques notes de tendresse. Bien que le mot semble ici mal choisi...
Le nouvel album, Metamorphis, tout récemment sorti, se verra ainsi largement mis en valeur avec pas moins de 4 titres, soit la moitié du set. Un choix plutôt courageux mais peut-être judicieux, le combo nordique imaginant facilement qu'au final peu de personnes dans le public connaissait véritablement leur parcours : une occasion unique donc d'axer sa prestation sur l'actualité du groupe.
Un show béton donc mais manquant peut-être de subtilité au final, et ce malgré les petites plaisanteries du frontman qui n'a pas hésister à "sweat his ass off" pour nous. En toute sincérité, c'est déjà ça.
Setlist :
- Into the Sea of Dark Desires
- World Hate Center
- The Endless Fall
- Through the Eyes of the Devil
- In a River of Madness
- In Bloodred Shades
- The Follower
- Firesoul
Voici un groupe prog américain des années 90 qui nous revient ici sur scène en France... 14 ans après leur dernière prestation locale remontant à novembre 1996 ! Plus qu'un retour, un show de réunion ici avec le come back de Devon Graves (alias Buddy Lackey ?) et de ses boys pour le plus grand plaisir des anciens. Cependant, comme l'a si bien remarqué un spécialiste du genre, ce n'est pas Deadsoul Tribe, l'autre groupe de Devon où ce dernier semble donner son meilleur...
... Du coup, la prestation du frontman en interpellera plus d'un. Toute en retenue, limite en mode dépressif "je m'en foutisme" certain, et pourtant... Au fond de ses yeux brûlait une certaine envie, comme peuvent le témoigner ses instants totalement habités sur des chansons comme "Morbid" ou le final "I of the Storm".
Fausse timidité ou style volontairement en retenue ? Manque de rôdage aussi peut-être ? Difficile à dire. En attendant, si la prestation des musiciens s'est avérée excellente, celle-ci est apparue à nos yeux un poil trop academique. Au final, seul le lead guitariste Brian McAlpin nous a réellement impressionné. Pourtant cloué sur un fauteuil roulant, c'est bel et bien lui qui a mis le plus d'énergie à la tâche, nous gratifiant de quelques soli impressionnants.
Un petit moment de nostalgie s'est joué devant nos yeux, mais en face d'un public pas forcément initié. Un mal pour un bien puisque cela nous aura permis de découvrir ou redécouvrir un groupe considéré par beaucoup comme culte.
Setlist :
- Ashes
- Spiral Tower
- Haze One
- Halo of Thorns
- Into the Everflow
- Cold
- Morbid
- Nothing
- I of the Storm
Nous les avions vus en juin dernier au Hellfest, les voici de retour sur Paris après là aussi quelques années d'absence semble-t-il. "A fucking too long time" selon Warrel Dane, toujours aussi perché dans ses propos et dans ses mimiques. Le personnage ne change pas, tout en décontraction exarcerbée et en rage à peine contenue.
D'ailleurs, rien ne change chez Nevermore, ou pas grand chose. Quoique... Jim Sheppard (bassiste) absent pour cause de soucis de santé (quasiment réglés selon Warrel), celui-ci s'est vu remplacé par une ravissante jeune demoiselle prénommée Dagna et dont les charmes ne laissent visiblement pas l'ami Warrel insensible. Ou comment draguer sur scène devant un public en folie, demandez au frontman et il vous expliquera...
La cohésion sur scène ne s'en verra cependant pas spécialement troublée, Dagna gravitant allègrement avec le guitariste live du groupe Attila Vörös, Warrel tournant autour tel un félin en quête d'une proie. De son côté, Jeff Loomis, charismatique lead guitariste du combo, restera sagement planté sur la droite de la scène sans y ajouter la moindre fioriture. Derrière les fûts, Van Williams assurera le boulot, ni plus ni moins.
Au niveau de la setlist, nous avons eu droit à un beau melting-pot des derniers succès du groupe. Point de morceau extrait de leurs débuts ici mais un beau pannel de ce qui leur a valu un succès grandissant ces derniers temps. Le dernier album, The Obsidian Conspiracy, sorti l'an passé, aura été représenté par les excellents "The Termination Proclamation", "Your Poison Throne" et un "Moonrise" repris à tue-tête par un public venu nombreux les soutenir. Dommage que le morceau éponyme n'ait pas été choisi, mais pouvons-nous tout avoir en une heure de set ?
Certainement pas, l'essentiel a cependant été assuré avec les tubes comme "Born", "Inside Four Walls" ou "Enemies of Reality", sans oublier la ballade "The Heart Collector" qui arrache toujours autant le coeur, même si Warrel Dane y a montré quelques légères faiblesses - visiblement assez fatigué tout au long du show, malgré une communication sans faille avec ses fans.
A ce propos, le public a été on ne peut plus à la hauteur, une belle partie de l'assistance étant avant tout venue pour eux. Comme ce fan, excité comme une puce, invité sur scène pour la conclusion et élevé au rang de star le temps de quelques minutes.
Nevermore, on peut dire que cela tourne bien, même si les shows se suivent et se ressemblent. Une valeur sûre qui sait cependant accoupler énergie et certaine émotion mélancolique, profitons-en car les groupes du genre se font plutôt rares.
Setlist :
- Inside Four Walls
- Moonrise (Through Mirrors of Death)
- The Termination Proclamation
- Your Poison Throne
- Born
- The Heart Collector
- The River Dragon Has Come
- Emptiness Unobstructed
- This Godless Endeavor
- Enemies of Reality
Tout le monde les attendait, les revoici enfin ! Là encore, une absence bien trop longue, 2 ans sans tournée pour le groupe prog power américain pas mal occupé à la réalisation de son nouvel album (attendu pour mai ou juin selon Jason Rullo en after show). Le public est désormais chauffé à blanc après une très longue et convaincante mise en bouche concoctée par les 4 groupes précédents. Nous voici lancés sans retenue pour... 1h de show !
Quoi ? Seulement ? Evidemment, voici LE point noir de la soirée. Un concert de Symphony X constitue toujours une vraie montée en puissance, difficile donc de se contenter de si peu. Mais bon, festival oblige, couvre feu strict limitant dans le temps, nous n'avons pas le choix. Le temps pour le groupe de nous constituer une petite setlist de 10 titres bien sympathiques, jonchée de quelques surprises.
En effet, la formation US n'attend pas la sortie de son nouvel opus Inconoclast pour nous en servir ici deux extraits. "End of Innocence", tout d'abord, renouant un peu avec le passé du groupe et pas forcément dans la lignée du précédent CD Paradise Lost (plus thrashisant dans son ensemble) : un vrai petit hymne qui rentre en tête dès le premier refrain, voici donc un tube potentiel qui devrait tenir une bonne place dans le top charts de l'année 2011. Le second morceau, "Dehumanized", s'avère moins mélodique et plus direct, mais loin d'être dénué de tout intérêt, bien au contraire. Il montre surtout un Russell Allen au top de sa forme.
Ah Russell, quel showman ! Tout en puissance, tout en communion avec ses fans, sourire aux lèvres et énergie à revendre : rien de négatif ne transpire de sa prestation. Un doux bourrin aux nuances vocales parfaitement maîtrisées, nous sommes ici pas loin du divin. Le bonhomme justifie ici sa réputation, une fois de plus, faisant de lui l'un des meilleurs chanteurs metal de sa génération.
Techniquement, rien à redire, un show bien carré et très en place comme Symphony X sait les délivrer. Un son à toute épreuve et bien puissant afin de nous faire headbanger à souhait, et ce même sur les passages groovy prog idéalement ponctués par la basse de Michael Lepond et la batterie de Jason Rullo. Michael Pinnella, discret derrière son synthé, ne sortira aucune fausse note tandis que le guitar hero Michael Romeo fera son show tranquille sur la droite de la scène : très peu mobile mais au jeu d'une propreté extrême, remarquons au passage un solo tout simplement grandiose sur le dernier né "Dehumanized". Cela promet pour l'album...
Niveau chansons, nous avons certainement eu le meilleur que nous aurions pu avoir en si peu de temps. Les titres de Paradise Lost passent tous très bien en conditions live, y compris la ballade éponyme qui a constitué un grand moment d'émotion en plein milieu du show. Et puis, quelle bonne idée de débuter et conclure un tel show par des morceaux de l'excellent The Divine Wings of Tragedy, avec un "Sea of Lies" final en rappel où chacun a pu s'en donner à coeur joie. Merci aussi pour "Smoke and Mirrors" et "Inferno (Unleash Your Fire)", deux quasi incontournables de la discographie du groupe.
La prochaine fois, nous voulons 2h minimum ! Ceci est dit et sera, d'ailleurs, le mot de la fin... Non mais !
Setlist :
- Of Sins and Shadows
- Domination
- Serpent's Kiss
- End of Innocence (New Song)
- Paradise Lost
- Inferno (Unleash the Fire)
- Smoke and Mirrors
- Dehumanized (New Song)
- Set the World on Fire (The Lie of Lies)
- Sea of Lies
Voilà, il ne reste désormais plus qu'à partir et aller nous coucher. Enfin pas tout à fait... Car, discutant avec la chanteuse d'Adrana ou deux représentants d'un (futur) site de prog, nous traînons non loin des backstage et finissons inévitablement par rencontrer quelques membres des différents groupes. Avec bien évidemment Symphony X au grand complet, pris en photo par notre cher Nidhal et très accueillant auprès des derniers fans restés sur place. Encore de bons moments donc, y compris en after show, avant de regagner la triste routine quotidienne.
Un grand merci aux organisateurs de ce Power of Metal Tour et à bientôt pour de nouvelles aventures...
Merci à Nidhal / Yog Photography pour les photos (Symphony X, Nevermore, Pyschotic Waltz)
Symphony X sur La Grosse Radio
Nevermore sur La Grosse Radio
Mercenary sur La Grosse Radio
Thaurorod sur La Grosse Radio