Negură Bunget – Tău

Avec Tău, les pionniers du folk black metal Negură Bunget reviennent après 5 années d’absence pour présenter le successeur tant attendu de Virstele Pamintului qui était le premier album sans Hupogrammos et Sol Faur partis fonder le non moins talentueux Dordeduh.

Le pari était audacieux, d’autant que Negru vient à nouveau de virer tous les anciens musiciens qui avaient rallié le groupe ces dernières années, c’est aussi leur premier album qu’ils sortent pour Lupus Lounge/Prophecy Productions.

Tău marque le début d’une création ambitieuse pour Negură Bunget : une trilogie transylvanienne, c'est-à-dire un hommage à leur pays, une bande originale autant sonore que visuelle des secrets et de l’histoire de leur pays mystérieux. Avec cette première partie, la bande à Negru fait l’apologie de la nature roumaine. Pour les années à venir, la deuxième et la troisième partie traiteront de l'homme, de ses traditions, de ses pratiques ainsi que des éléments spirituels. Tout un programme…
 

Negură Bunget


Pour cela Negură Bunget veut que chacune des huit chansons représentent un paysage naturel spécifique avec ses ambiances colorées, ses esprits mystiques, ses légendes et ses significations.
Le groupe s’y emploie merveilleusement et ce dès l’entame avec « Nămetenie » qui au long de ses 10 minutes nous montre l’étendue de sa maîtrise tant du côté folk que de l’ambiant sans oublier des accélérations black metal comme avec l’épique et mordant « Tărîm vîlhovnicesc » qui possède un côté inquiétant.

Le folklore reprend le dessus avec l’entame de « Izbucul galbenei ». Mais rapidement la rythmique nous rappelle que malgré les changements de personnel, les Roumains n’ont rien perdu de leur âme avec son esprit black metal primitif. Les synthés ont plus d’influence et colorent les forêts environnantes d’une nappe épaisse d’un brouillard de notes.

Musicalement les amateurs d’ambiances ne seront pas déçus. Bien que le côté folklorique prend parfois largement le dessus mais il est vrai que le thème abordé est la nature du pays avec ses sabots en bois et ses histoires assez bien représentées comme sur « SchimniceÈ™te », morceau lent rempli d’une multitude d’instruments créant une structure cristalline. Il est vrai que « Împodobeala timpului » est lui aussi sur le même registre avec ce côté « humpa » dont abuse Korpiklaani : on se croirait dans les couloirs du métro parisien…
 

Negură Bunget


Chargé en émotion « Curgerea muntelui » nous pousse dans une nature oppressante, teinté d’instruments anciens et de chœurs profonds. Sans parler de cette trompette qui rehausse par ses simples notes le titre lui donnant un côté encore plus mélancolique comme on avait pu l’apprécier sur le dernier album de Sear Bliss.

On n’oubliera pas de préciser que sur l’album on retrouve des invités de marque, avec l’apparition de Rune Eriksen « Blasphemer » (ex-Mayhem, ex. Ava Inferi, Aura Noir, Mezzerschmitt, Twilight of the Gods, Nader Sadek) qui sort la guitare sur « Impodobeala Timpului » et Sakis Tolis frontman de Rotting Christ venu chanter sur « Tarim Vilhovnicesc ».

Grâce à la multitude d’instruments utilisés sur Tău, on a l’impression de regarder et d’écouter la nature dans son ensemble et d’y comprendre sa complexité dans une sieste bucolique à côté d’une rivière qui nous chante ses mélodies.
 

Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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