Jocke Berg, chanteur de Hardcore Superstar

Alors que les équipes techniques s'affairent à installer le matériel pour le concert de ce soir au Divan du Monde, nous rejoignons Jocke Berg, frontman de la tête d'affiche Hardcore Superstar, pour évoquer l'actualité du groupe, et notamment son prochain album, HCSS.

Salut Jocke ! Tout d'abord, merci à toi de nous accorder un peu de temps pour cette interview avant votre concert de ce soir !

Oh, pas de problème mec !

Vous êtes au beau milieu d'une tournée européenne de 21 concerts, pour défendre votre imminent dixième album, HCSS. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ce disque qui sort dans un mois ?

Il est un peu différent des albums qu'on a enregistrés précédemment. En fait, on a retrouvé trois vieux titres, qui dataient de 1994, et on trouvait que ce serait vraiment du gâchis de les jeter à la poubelle. On les a donc réécrits et réarrangés, pour qu'ils sonnent mieux, et c'est de là que tout est parti : "C'est comme ça que ce prochain album doit sonner !".
On a donc écrit d'autres titres, beaucoup en fait, et on a conservé les sept meilleurs pour qu'ils rejoignent les trois anciens morceaux sur le disque. On entend clairement sur l'album qu'il y a beaucoup d'influences grunge, qui commençaient déjà à apparaître sur C'monTake On Me, notre disque précédent.
J'adore l'époque du grunge, mais ça ne sonne pas grunge lorsque nous en jouons, ce sont plutôt les riffs qui ont des connotations grunge par moments. Ma voix est comme elle a toujours été par contre !

Et comment ces trois titres de 1994 ont influencé l'écriture des autres morceaux de l'album ?

Il y a une influence c'est sûr. Quand on a réécouté ces vieux titres, on ne les avait pas entendus depuis quinze ans et quelques. Seize ans oui, c'est ça. Et on s'est tous dit "Wow ! Ça le fait ! On a vraiment écrit ça ?". Bien sûr, nous sommes tous de meilleurs musiciens et de meilleurs compositeurs aujourd'hui, et on a donc dû les réécrire en partie pour les remettre au goût du jour. Je ne sais pas trop dans quelle mesure ils nous ont ensuite influencés. C'est juste qu'on a tous eu le même sentiment en les écoutant, et qu'on a donc décidé de les garder et d'écrire d'autres titres.

Le cinquième album s'appelait Hardcore Superstar, et celui-ci s'intitule HCSS, qui sont bien sûr les initiales du groupe. Est-ce que ce titre représente un retour à vos racines, ou bien a-t-il un sens caché ?

Un retour aux sources oui, dans un sens. On avait plusieurs idées de titres, mais au final on s'est dit "Pourquoi pas simplement HCSS ? C'est nous." Et on ne pouvait pas l'appeler encore Hardcore Superstar [Rires]. On a juste trouvé que ça sonnait bien. Et puis cet album est très orienté vers le skateboard, par exemple la jaquette qui a un visuel très inspiré par le monde du skate. D'ailleurs on vendra des planches au stand merchandising lors de notre prochaine tournée ! Je fais beaucoup de skate et certains des autres membres du groupe aussi, donc c'est une imagerie qui est venue naturellement. Les T-shirts aussi ont des visuels dans l'esprit skateboard. Donc oui, c'est une sorte de retour à nos racines, à nos vies d'adolescents.

Une sorte de devinette maintenant... Les cinquième et dixième albums d'Hardcore Superstar tirent leurs noms de celui du groupe : comment pourrait s'intituler le quinzième d'après toi ?

Oh ! [Rires] C'est une bonne question, une très bonne question ! Hardcore Superstar II ? [Rires] Non, j'en sais rien, c'est trop difficile !

Pour cet album, vous avez travaillé avec Joe Baressi : pourquoi lui en particulier, et comment ça s'est passé ?

Nous avons enregistré l'album nous-mêmes à Gothenburg, et on l'a ensuite mixé chez lui à Passadena. Il a vraiment été comme un cinquième membre du groupe, il a hissé les morceaux à un très haut niveau. C'est vraiment un gars fantastique, en tant que personne et en tant que professionnel. Même si ce sont bien entendu les mêmes morceaux, on a eu l'impression que ce n'étaient plus les mêmes quand il a fini de les mixer, on a tous été scotchés !
On écoute des groupes comme Queen Of The Stone Age, qu'il produit. Il a également mixé le dernier album de Slipknot, et on adore le travail qu'il a fourni sur ces disques. C'est pour ça qu'on s'est naturellement dirigés vers lui.

Concernant les morceaux à proprement parler, l'album comprends de purs titres 100% Hardcore Superstar, comme "Party 'T'il I'm Gone". Il y a aussi quelques surprises, comme "The Cemetary", qui mêle votre son habituel a des sonorités orientales. Ce sont de nouvelles postes que vous explorez ?

En fait "Cemetary" est un peu tribale, comme ça [il bat la mesure sur la table basse]. Quand tu écoutes notre album No Regrets de 2003, on a ce titre "Still I'm Glad", qui est dans la même veine. On ne s'en était pas rendu compte, en fait, mais quelqu'un nous a dit que c'était vraiment le même esprit que "Still I'm Glad". J'adore "Cemetary" et son refrain accrocheur, j'ai hâte de la jouer !

Quand on prend l'album dans ses mains la première fois, il semble tout de suite différent, du fait de cet artwork dont tu parlais il y a quelques minutes. Le style est le même pour la couverture du single "Glue". Peux-tu nous en dire plus sur ce changement d'identité visuelle ?

L'idée s'est vraiment imposée toute seule. Il y a ce réalisateur de clips en Suède, qui s'appelle Jerker [Josefsson, ndlr], et qui est très bon en dessin. On a pris contact avec lui, et on lui a demandé s'il pouvait faire quelque chose pour la couverture de HCSS, et des t-shirts. Il a commencé à parler de plusieurs idées, et m'a dit "Vu que vous adorez le skate, pourquoi ne pas aller dans cette direction ?". Le skateboard est très populaire maintenant, et je pense que nos fans, surtout les plus jeunes, se reconnaîtront dans ce style graphique et dans les supports qu'on va utiliser, notamment les t-shirts et les planches de skate.

Une dernière question au sujet de ce nouvel album : si tu devais le décrire en trois mots seulement, lesquels choisirais-tu ?

Good fucking music.

Cette tournée est l'occasion de jouer les morceaux de ce prochain album sur scène pour la première fois. Qu'est-ce qui est prévu pour ce soir, est-ce que vous essayez tous les titres pendant cette tournée ?

On change régulièrement le set, tout n'est pas encore fixé pour ce soir. Mais on jouera au moins cinq titres de HCSS. C'est beaucoup, au regard du grand nombre d'autres titres qu'on pourrait aussi jouer, d'autant que ce sont des morceaux que le public ne connait pas. C'est marrant, on vient de jouer en Angleterre, je leur ai annoncé "On va vous jouer un nouveau titre !". Juste avant c'était un ancien morceau, et la foule était déchaînée, et quand on a démarré le nouveau titre... Ils étaient tous beaucoup plus concentrés sur ce qu'on jouait et beaucoup plus calmes. [Rires]

Justement, comment les fans ont réagi à ces nouvelles compositions, pendant la première moitié de la tournée ?

Ils ont vraiment l'air de les avoir appréciées, je crois. Mais bien sûr, l'échange est moins intense que pendant les titres qu'ils connaissent déjà. Mais ils sont très attentifs à ces riffs qu'ils découvrent pour la première fois. On a aussi décidé de vendre l'album au stand merchandising, avant sa sortie. Ce sont des versions promo.

Apparemment, vous ne jouez pas beaucoup le single "Glue" qui est déjà sorti. Pourquoi ? Les fans le connaissent probablement déjà sur le bout des doigts et l'auraient chanté avec toi, j'imagine.

On est juste complètement stupides parfois... Je ne sais pas vraiment pourquoi, je n'ai pas de réponse en fait. Quand on a préparé le set, les choses se sont juste faites comme ça. Mais je vais en parler aux autres ! [Rires]

Il y a deux mois vous avez joué aux Etats-Unis, pour la première fois depuis 2006. Comment le groupe a-t-il été accueilli après tout ce temps ?

C'était simplement génial ! On a joué là-bas avec Steel Panther, au Namm Show, dans cet endroit qui s'appelle le Groove, à Anaheim, devant 15000 personnes. Ils ont vraiment adoré, il faisait si chaud, tout le monde avait le sourire. On a ensuite affiché complet au Whisky A Go Go, qui n’avait pas été sold out depuis un an et demi… Le propriétaire était impressioné, il m’a dit : “Vous venez depuis la Suède, et vous remplissez la salle… Personne n’a réussi à le faire depuis un an et demi !” 600 personnes, c’était vraiment génial.

Hardcore Superstar a aussi joué quelques rares concerts en Amérique du Sud : est-ce difficile d’exporter votre musique de l’autre côté de l’Atlantique ?

Ca l’était oui, c’est vrai. Mais maintenant, on a Sony derrière nous, et ça devrait faciliter les choses. Du coup, on ira sûrement jouer là-bas.

Quels sont les projets du groupe après cette tournée ?

On va participer à un certain nombre de festivals cet été, une douzaine d’entre eux est déjà signée. On devrait en faire 20 ou 21 au final. On tournera à nouveau en Europe à l’automne, avec notamment une tournée en Scandinavie. Ca va être assez chargé !

Mis à part le Hellfest il y a deux ans…

Ah le Hellfest, super festival ! Tu m’as vu avec le drapeau et tout ? [Rires] “Vive la France !” [Rires]

Ca a fait de jolies photos ! A part ce concert, Hardcore Superstar n’a pas visité d’autres villes que Paris depuis des années. Est-ce que les fans français peuvent espérer des dates en province prochainement ?

Oui, on adorerait le faire ! Jouer au Hellfest était vraiment une très bonne chose, ça nous a permis de toucher un public plus large. On espère pouvoir jouer dans d’autres villes l’automne prochain.

As-tu quelques mots pour nos lecteurs, pour conclure cette interview ?

Tout d’abord, un grand merci pour le soutien des fans français, depuis des années. Je promets qu’on va essayer de faire mieux, et de venir plus souvent en France.

Encore merci, et à très bientôt !

Merci à toi !



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