Hard rock printanier
L'hiver prend fin, les arbres bourgeonnent et le soleil revient. De quoi apprécier le deuxième album solo de Spice, connu pour ses travaux au chant et à la basse au sein du groupe de stoner suédois Spiritual Beggars. Le chanteur ne s'éloigne pas de ses inspirations seventies et s'éclate à servir un album solide et accrocheur, à apprécier avec le soleil et la douceur printanière.
Cela faisait cinq ans que Spice n'avait pas donné de nouvelles de son groupe. Mais cinq ans après le bien heavy Feel Like Coming Home, il était temps pour l'ex-frontman de Spiritual Beggars de laisser Kayser de côté et de regratter ses cordes qui devaient le démanger.
Arrive donc Economic Dancers, nouvel album de Band of Spice, avec ses 53 minutes de hard rock qui fleure bon les seventies, avec ses riffs lourds et cette voix agressive et maîtrisée qui ne surprendront pas les fans des premiers albums de Spiritual Beggars. Le ton est donné dès le morceau-titre qui ouvre le bal : guitares grasses et massives, mélange de voix suave avant un énervement nécessaire, et ce groove fort appréciable.
Spice aurait pu choisir la facilité et se cantonner à onze titres purement hard rock, sans pour autant rater son coup. Mais le Suédois en a bien plus sous le coude et a décidé d'enrichir son album en termes d'influences, sans pour autant sortir des inspirations seventies qui lui sont si chères. On retrouve ainsi des harmonies vocales aériennes sur "True Will" qui jurent avec l'agressivité du chanteur sur le refrains, des solos hendrixiens de toute beauté, du clavier qui vient aérer le tout sur l'intro de "The Joe" et des arpèges cristallines sur la poétique "You Will Call".
Un sentiment de positivisme transperce l'ensemble de part en part. On tape joyeusement du pied sur "On the Run", on garde la banane sur "In My Blood" et son piano enjoué et ses harmonies vocales proches de ce que faisaient les Beatles. Mais Christian Sjöstrand ne manque pas d'assombrir un peu le tableau avec des titres plus mélancoliques comme "The Joe" ou "Fly Away", rendant Economic Dancers plus vivant en termes d'humeurs.
Aidé par des musiciens plein de spontanéité dans leur interprétation, comme Anders Linusson à la guitare ou Hulk au clavier, Spice accouche d'un Economic Dancers riche, burné et empli d'humanité. Un disque aussi appréciable que le retour du soleil au printemps, à conseiller à toutes les oreilles sauf à celles de ceux qui sont allergiques au rock n'roll.