Sabaton à Paris, ou comment mettre le Trabendo au garde-à-vous !
*par Vyuuse, un de nos chrotesteurs*
Les trompettes guerrières sont prêtes à sonner à la Villette. Moins de six mois après leur passage mémorable à Paris, voilà que Sabaton, formation suédoise qui n’a de cesse de monter, revient dans la capitale, au Trabendo cette fois.
Mais malgré leur nombre réduit, les fans n’ont pas manqué d’applaudir chaleureusement leurs compatriotes qui ouvraient le bal, Nightmare.
Et l’accueil s’est montré plus que chaleureux. Pourtant les spectateurs ne sont, pour la plupart, pas venus pour eux. Leur Heavy Metal classique mais efficace n’a pas manqué de séduire. Il faut dire que Jo Amore, chanteur du groupe depuis 1999, sait mettre le public dans sa poche, et n’a pas manqué de le solliciter. On remarque qu’il a une attitude scénique très proche de Dio, ce qui n’est pas pour déplaire. Les musiciens n’étaient pas en reste. Aidés d’un son fort correct pour une salle comme le Trabendo, ils ont affiché une très bonne présence scénique, qui a permis à chacun a se faire remarquer. En ajoutant à cela des sourires et des remerciements à tout va, on met le public dans sa poche à tous les coups. Côté prestation, c’est carré et propre. Sans faire d’acrobaties techniques, les musiciens arrivent à capter l’attention du public grâce à des riffs plutôt accrocheurs dans l’ensemble.
Setlist :
- Thrill of Death
- Gospel of Judas
- Eternal Winter
- Messenger of Faith
- Mirror of Damnation
- Wicked White Demon
- Cosmovision
- Trust a Crowd
- Legions of the Rising Sun
Après que les grenoblois aient quitté la scène, l’impatience de la foule se fait ressentir. S’ils ne sont pas aussi nombreux qu’on l’espérait, le public répond présent et sait se faire entendre. Après une petite demi-heure d’attente, les premières notes de clavier de "The Final Countdown" retentissent. Les suédois de Sabaton ne sont plus bien loin...
Et comme la dernière fois, c’est avec le duo "Ghost Division" + "Uprising" que les hostilités commencent. Et au public de répondre encore présent, devant un groupe visiblement ravi de remettre le couvert. On remarquera que le show est sensiblement pareil à celui du Nouveau Casino. On retrouve les trois quarts de la setlist, avec les incontournables ("Cliffs of Gallipoli", "40:1", "Primo Victoria"...), les treillis, désormais de rigueur chez ce groupe plus guerrier que jamais, et les interventions courtes et spontanées de Joakim Brodén son chanteur qui parle de son français très pauvre selon lui, de la tournée, de la ferveur des fans... Ces similitudes n’étonnent pas, car on assiste à un show de la même tournée. Le public ne manque pas de jubiler quand le chanteur aux ray-ban annonce que Paris est la seule ville dans laquelle le groupe repasse. Le peu de changement permet au show d’être bien rôdé malgré sa simplicité. De plus les musiciens sont bien en place et servis par un son tout à fait correct.
Quelques nouveautés tout de même, à commencer par une de taille, la présence de Frédéric Leclerc (ex-Heavenly, Dragonforce), guitariste qui remplace Rikard Sundén, en congé de paternité. Selon Joakim, le nouveau-né est sorti avec son treillis sur lui. Le français s’est fait discret pendant le concert, se tenant relativement à l’écart du groupe. Un vrai rôle d’intermittent, une bonne performance, mais une attitude discrète. Autre nouveauté, plus légère, dans la setlist, avec l’inclusion de trois titres, "White Death" et "Screaming Eagles", du dernier album, Coat of Arms, et "Rise of Evil", extrait de Metallizer. Comme l’ensemble des titres de Sabaton, ils sont taillés pour la scène, et le public l’a bien fait savoir.
« L’ambiance à Paris est toujours aussi bonne, cette fois-ci nous y étions préparés » a dit le clavier Daniel Myhr après le concert. Les sourires des musiciens en témoignent, la joie de se retrouver sur une scène parisienne n’est pas cachée. Pour remercier les fans de l’accueil réservé, le groupe a encore servi l’entêtante "Panzer Battalion" au rappel, qui ne figure pas sur la setlist. C’est bien là la preuve de ce qu’est le moteur d’un concert de Sabaton. L’ambiance. Un public peu nombreux mais fervent, et un groupe qui, sans réinventer le genre, se démène sur les planches et offre des compositions accrocheuses, le tout dans un show carré et sans artifices. Tout cela fait qu’on en redemande, grand changement ou pas. Le groupe a le mérite de répondre présent, et de le faire sincèrement.
On regrettera tout de même que l’appel au combat n’ait pas attiré autant de monde qu’en octobre dernier. Le Trabendo n’était rempli qu’aux deux tiers environ, ce qui donne une affluence d’environ 300 personnes. Les raisons à cela sont simples. Lors de leur dernier passage dans l’hexagone, Paris était la seule date française en tête d’affiche de programmée (et la première). Ce mois-ci, Sabaton jouait la veille à Eloyes (concert qui a failli être annulé faute de préventes suffisantes) et jouera à Lyon moins d’une semaine plus tard. Les fans se sont donc dispatchés. On peut aussi expliquer la moindre affluence par le fait que le groupe n’ait pas eu énormément d’actualité entre leurs deux passages en France, et donc que leur seconde venue intéresse moins de monde.
Setlist :
- Intro: Europe - The Final Countdown
- Ghost Division
- Uprising
- White Death
- Cliffs of Gallipoli
- 40:1
- Rise of Evil
- Attero Dominatus
- The Price of a Mile
- Screaming Eagles
- Saboteurs
Rappel:
- Coat of Arms
- Panzer Battalion
- Primo Victoria
- Metal Medley
- Panzerkampf
Le groupe quitte donc la scène, et au bataillon de fans de ranger armes et treillis pour un retour à la vie normale. Etant donné le rythme de sortie d’album assez rapide, on est en droit d’espérer que le prochain arrivera bientôt (sûrement en 2012), tout comme le moment de répondre à l’appel des suédois, à qui on souhaite tout le succès qu’ils méritent.
Vyuuse (texte) et Alex (photos)