"Every dream is one night away.."
Jeune formation allemande, Beyond The Black vient avec Songs of Love and Death de sortir son premier opus. Entre metal symphonique et power teuton des familles, cet album est une bonne surprise de ce début d’année 2015.
Avec un disque au compteur et déjà une tournée avec les grands que sont Saxon, la carrière de Beyond The Black commence sur les chapeaux de roues. Emmené par la toute jeune Jennifer Haben, du haut de ses dix-neuf ans, le combo germanique a été formé tout récemment par une bande d’amis venant de Mannheim. A noter que l’album a été produit par Sascha Paeth d’Avantasia, une belle preuve de l’ascension rapide de Beyond The Black.
Songs of Love and Death s’ouvre sur "In The Shadows", premier single de cette livraison, qui met déjà l’auditeur face à une simple vérité : la musique est très radiophonique et d’une efficacité redoutable – un peu trop même – et ce sera une constante tout au long des cinquante-sept minutes. Les guitares sont puissantes tandis que la base rythmique est un peu plus effacée laissant place à des éléments folks. Du côté du chant, Jennifer Haben s’éloigne de ce à quoi on peut s’attendre d’une musique du genre avec des intonations très pop, beaucoup moins lyriques. Le morceau éponyme est un mix entre le Nightwish de Century Child et le Within Temptation des trois derniers albums, un mélange qui se retrouve assez souvent sur cet opus. Et pour une fois, l’ensemble est réussi grâce à une production impeccable. Il n’y a rien de pire qu’un disque de metal symphonique qui soit mal mixé et mal produit. L’ensemble est cohérent et permet de rendre justice à chacune des compositions.
Quand une idée est bonne et fonctionne, pourquoi ne pas la réutiliser en y ajoutant quelques éléments ? Prenons "When Angels Fall", elle résume bien la capacité qu’a Beyond The Black à mixer des influences power et symphonique à sa sauce. Avec un refrain doublé par les chœurs du guitariste rythmique Christopher Hummels, il en devient puissant et incite à être repris en chœur le poing levé dans la fosse. Un album de metal symphonique sans ballade, c’est comme un album de Manowar sérieux, cela n’existe pas. "Pearl In A World Of Dirt" est une très belle chanson en duo avec Hannes Braun de Kissin’ Dynamite, une des pistes les plus réussies de l'ensemble.
L’énorme avantage de cet album, c’est sa diversité. Malgré une idée et une formule qui se ressemble, l’ensemble est loin d’être linéaire pour le plus grand bonheur de l’auditeur. Le travail sur les atmosphères dans "Afraid Of The Dark", le véritable morceau power qu’est "Hallelujah", on ressent constamment l'envie des Allemands de nous faire voyager à travers diverses ambiances.
Pour une première livraison, Beyond The Black a très bien réussi sa manœuvre en nous proposant un album efficace et intéressant. Le seul point négatif que l’on peut trouver à Songs of Love and Death est sa trop forte propension à être dans la facilité. L'opus s’inscrit facilement à l’oreille, un peu trop même et peut avoir tendance à s’essoufler avec le temps réduisant la durée de vie de celui-ci. Mais ne boudons pas notre plaisir d’écouter cette jeune formation qui pourrait très bien surprendre encore dans le futur.