Luciferian Light Orchestra – Luciferian Light Orchestra

Retrocculte
 

Alors que son groupe principal, Therion, est actuellement en pause, Christofer Johnsson a décidé de ne pas chômer. Après avoir passé des 20 ans à mettre en avant l'aspect symphonique de sa musique, il livre avec Luciferian Light Orchestra un nouveau pendant : le rock occulte rétro, façon années 70. Élégant et raffiné, ce nouveau projet permet de découvrir une autre facette de l'artiste, bien que l'aura de Therion plane sur l'oeuvre.

Christofer Johnsson n'a pas fini de surprendre ses fans. Après avoir pris tout le monde à contre-pied en revisitant d'anciennes chansons françaises avec Les Fleurs du mal, voilà maintenant que la tête pensante de Therion dépoussière le rock occulte rétro avec un tout nouveau projet : Luciferian Light Orchestra. Oubliez les arrangements orchestraux et le chant lyrique, place aux atmosphères enfumées et au mystère.

Si les guitares peu distordues et la rythmique lourde des couplets peuvent surprendre sur "Dr. Faust on Capri", le morceaux d'ouverture, on sent néanmoins la patte de Christofer Johnsson planer dès le pont, empli de choeurs masculins massifs qui ne sont pas sans rappeler les moments de bravoure de Therion. Ce mélange donne une musique à la fois épurée et grandiloquente, capable en même temps d'intriguer et de séduire.

Côté séduction, cet album en dit long, des couplets lascifs de la magnifique "Church of Carmel" à l'explicite et déjantée "Sex with Demons", Luciferian Light Orchestra se complaît à pêcher et prêcher la parole des adorateurs du grand cornu. Cela se fait à travers la fluette "A Black Mass in Paris"(cocorico) ou à la théâtrale "Moloch". Le terme d'occult rock est on ne peut plus respecté.

A travers les neuf chansons qui composent ce disque, on remarque une volonté de livrer un disque varié. Jamais Christofer et ses musiciens non-identifiés ne se répètent. Les structures sont simples, les morceaux sont directs, mais jamais ne se répètent. Des petites pépites sont glissées ça et là pour tenir l'auditeur en haleine, comme un solo de guitare très rock n'roll dans "A Black Mass in Paris", une ambiance orientale crédible sur "Eater of Soul"s ou encore des leads mélodiques accrocheurs sur "Venus in Flames".

Luciferian Light Orchestra

Si la volonté de faire quelque chose de différent de Therion est bien présente, on peut néanmoins détecter plusieurs aspects qui font partie de son identité musicale. Outre son attachement à l'occultisme (les paroles sont écrites par Thomas Karlsson, comme dans Therion), on retrouve aussi cette fascination pour les choeurs et ce jeu entre les voix féminines et masculines. Si les voix féminines occupent la majeure partie des lignes de chant, des dialogues intéressants sont en place, notamment sur la pièce finale "Dante and Diabaulus".

Profitant de la vague revival du rock seventies, qui comprend notamment des groupes comme Ghost, Luciferian Light Orchestra en profite pour proposer quelque chose de différent. Un disque rafraichissant et naturel qui ne manquera pas de séduire les amateurs de musique d'un autre temps, sans être obligés d'apprécier Therion.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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