Royal Thunder – Crooked Doors

Tonerre émotionnel
 

Royal Thunder enfonce le clou en sortant Crooked Doors, un deuxième album porté par la force des émotions. Alliant ambiances sombres, riffs puissants et arpèges poétiques, le groupe arrive à emmener qui veut bien l'accompagner dans un univers musical haut en couleurs. Un disque réussi et maîtrisé qui, s'il ne réinvente pas le hard rock à chanteuse, montre un langage personnel fort intéressant.

Dans le metal et parfois même dans le rock au sens plus large du terme, la notion de puissance musicale est primordiale. Au fil des années, de nombreux groupes ont usé et abusé des avancées technologiques et d'effets divers et variés afin d'appuyer leur propos artistique. Mais la définition de puissance musicale ne se limite pas à la compression sonore ou à la vitesse d'exécution des compos, quelle que soit leur qualité.

Royal Thunder le montre bien avec son deuxième album, Crooked Doors. Loin des hurlements caverneux, des riffs pachydermiques et des double-pédales frénétiques, les quatre Américains gavent leurs compos d'arpèges aériens ("Ear on the Fool"), de choeurs féminins ("Wake Up") et de mélodies accrocheuses ("Floor") pour appuyer son propos.

Sur le papier, on peut penser à un groupe ne misant pas sur le hard rock puissant, mais le résultat est des plus bluffants. Ce n'est pas sans compter sur la voix de MLny Parsonz, qui fait trembler les murs. Le plus souvent dans les médiums, la bassiste hurle ses paroles désespérées à pleins poumons, de manière spontanée et sincère, en modulant entre des lignes déchirantes ("Floor") et des parties plus nuancées ("Time Machine").

Bien sûr, le reste de l'orchestre n'est pas à éclipser. Les deux guitaristes Josh Weaver et Will Fiore montrent qu'ils savent composer des riffs simples et accrocheurs ("Glow"), mais savent avant tout tisser des ambiances sombres, parfois même malsaines sur "Forgive me, Karma" pour appuyer leur propos dans des compos distordues et n'obéissant pas aux règles de déroulement habituelles, sans pour autant se perdre dans des délires démonstratifs. Cependant, des solos sont présents ça et là, mais toujours pour appuyer le propos émotionnel des pièces présentées.

Royal Thunder

Royal Thunder gagne le pari risqué de puiser la puissance de sa musique dans la seule force de ses émotions. L'équilibre est tout trouvé, le groupe reste toujours juste dans son propos, sans jamais tomber dans le larmoyant ou dans la froideur. Il réussit même l'exercice de la ballade au piano en conclusion d'album avec la magnifique "The Bear II".

Puisant leurs influences dans les groupes actuels de stoner, de grunge d'autrefois et saupoudrant le tout de légères influences progressives, les Américains présentent avec Crooked Doors une formule personnelle qui, malgré sa richesse, contient de nombreux points d'accroche, permettant ainsi à l'auditeur de se laisser transporter sans crainte dans un univers délicieusement torturé. Une réussite de plus pour un groupe déjà plébiscité à l'époque de son premier album, CVI.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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