Rock 'n' roll the gypsy scroll !
Kyle Gass sans Jack Black, est-ce possible ? Vous pensiez que Tenacious D se résumait au seul JB ? C'était sans compter sur le talent d'un musicien hors pair et loin d'être le premier venu dans le monde du rock, pour beaucoup dans le succès du D. Ici, c'est en solo ou presque (puisque entouré de son band) que KG nous propose un nouvel album, paru aux USA l'an passé et enfin arrivé en Europe fin avril. De quoi passer un bon moment alors que les beaux jours s'installent...
Cela tombe bien, le Kyle Gass Band propose une musique qui donne le sourire, parfaitement adaptée à l'ambiance printanière, sans jamais se prendre au sérieux mais usant d'un certain savoir faire permettant l'élaboration de véritables chansons. Ce genre de morceaux qui restent en tête et que l'on a envie de fredonner dès la première écoute grâce entre autres à de bien belles harmonies vocales. Une sorte de easy rock, parfois (certes rarement) un peu plus hard/heavy, quelque fois popisant voire bluesy, mais qui saura attirer le metalleux avide de mélodies plus simples et d'une musique plus posée.
Simple, posé, mais parfois aussi riche et épique malgré tout, le KGB nous propose aussi quelques moments de bravoure loin de toute guignolerie comme le splendide "Tremendous" qui monte progressivement jusqu'à son final enlevé mais surtout la grande conclusion "Gypsy Scroll" et ses 7 minutes entre atmosphère éthérée (avec un superbe travail d'arrangements) et gros solo heavy (joué par John Konesky, aussi dans Tenacious D) où plane certainement un petit hommage à Ronnie James Dio. Porté par un excellent chanteur lead (Mike Bray), il nous offre aussi un véritable voyage dans les contrées américaines, toutes les influences du rock US étant plus ou moins mises en valeur sur ce disque ; prenez par exemple le très southern "Ram Damn Bunctious" ou "Getting the Band Back Together", deux titres que Lynyrd Skynyrd ou divers artistes de country ne renieraient certainement pas, sans oublier le plus moderne "Questionable" qui garde tout de même son groove... sans oublier la petite flûte caractéristique du bonhomme, celle-ci revenant d'ailleurs à d'autres moments du CD.
Mais à l'instar de Tenacious D donc, il était évident que cet opus se baserait également et même avant tout sur des paroles truculentes comme sur le très bluesy "Bro Ho" qui met justement en avant l'histoire ainsi contée, celle d'un garçon manqué qui a tapé dans l'oeil de notre KG, sans oublier le forcément très autobiographique "Manchild" ou une relecture du syndrome de Peter Pan. On pourrait presque toutes les citer à ce niveau, la plume de Kyle étant affutée comme jamais pour servir de beaux moments bien tubesques.
Sans grande prétention et simple dans son approche, amusant sans être lourdingue, le Kyle Gass Band du Kyle Gass Band (album éponyme donc) s'impose comme un des opus du printemps que l'on se surprend à écouter en boucle sur les routes du soleil, lunettes noires vissées sur les yeux, tout en rêvant à de grands espaces. En direction du Motocultor 2015 où la petite troupe sera présente ?
