Uriah Heep – Into the Wild

Safari rétro avec Uriah Heep

par Vyuuse

 

Les anglais d’Uriah Heep n’ont pas dit leur dernier mot. Ils se préparent à sortir Into the Wild à la mi-avril chez Frontiers Records. Ce sera leur 23ème album. S’il ne réinvente pas le genre, le groupe se défend avec un album honnête qui assume parfaitement l’esprit old-school. On répond sans sourciller à leur appel de la nature.

La première chose qui marque dans cet album, c’est l’esprit Hard Rock des années 70. En 2011, Uriah Heep a décidé de rester à l’époque qui a fait sa gloire. Clavier qui sonne à la manière d’un orgue, basse ronde mise en avant et chanteur qui se prend pour Ian Gillan (Deep Purple), tout est tourné vers cette époque. Le groupe prend les ingrédients qu’il connaît le mieux pour nous donner les saveurs les plus authentiques possibles.

Uriah Heep 2011

Mais attention, si l’esprit des années 70 domine certes cet album, cela ne veut pas pour autant dire qu’on doit s’attendre à retrouver Uriah Heep comme ils étaient à l’époque. En effet, tout l’aspect mystique est occulté. Cela n’a rien d’étonnant car il était amené par Ken Hensley, ancien claviériste et principal compositeur du groupe. On pourra regretter ce manque, qui faisait partie de la personnalité d’Uriah Heep, qui sonne maintenant encore plus proche de Deep Purple, notamment au niveau du clavier et du chant. Il en reste tout de même des traces dans le maladroit « Lost », titre dans lequel le groupe vise le morceau ambiant mais rate sa cible à cause d’une musique assez pataude.
 

Malgré cela, le voyage dans le temps est bluffant. On est tantôt biker avec « Into the Wild » et son rythme effréné, tantôt hippy qui nous conte une histoire du feu avec la ballade « Trail of Diamonds ». Le groupe nous propose un ensemble de titres assez variés en termes de sensations. On a de l’énergie, qui peut être sous forme de mid-tempo avec « Nail on the Head », parfaite chanson pour introduire l’album avec un riff efficace et un refrain qui se cloue dans la tête. On a aussi des titres plus rapides, comme « Believe » ou « I Can See You », qui accrochent surtout grâce à leurs refrains, soutenus par des choeurs assurés par tous les membres du groupe, avec des harmonies vocales à la mode dans les années 70.

Si les tempos et les ambiances varient, on peut remarquer un certain formatage des chansons, qui suivent toutes la même structure basique d’alternance couplet/refrain, avec un léger break aux deux tiers. Cette structure, certes utilisée par bon nombre de groupes, ne gène pas lorsque les titres sont inspirés et disposent de points d’accroche qui occultent ce point. Le refrain de « Southern Star » ou le groove de « I’m Ready » en témoignent. En revanche, sur les 11 moceaux de l’album, quelques uns sont moins inspirés, et deviennent du coup prévisibles et ennuyeux. Comment, par exemple, ne pas soupçonner « T-Bird Angel » de ne pas être un filler, avec un Bernie Shaw qui ne croit pas en ce qu’il chante et un travail instrumental superficiel.

Malgré ces défauts, il ne serait pas bon de jeter la pierre au groupe, qui a su se montrer inspiré sur la plupart des titres, avec des riffs incisifs et des solos efficaces signés Mick Box, guitariste historique du groupe. On a d’ailleurs droit à d’intéressants dialogues entre lui et le clavier de Phil Lanzon, sur le morceau-titre par exemple. Si le grain vocal de Bernie Shaw montre qu’il n’a plus vingt ans, son interprétation reste adroite et impliquée la plupart du temps.

Uriah Heep 2011

Un album honnête en somme, qui, malgré ses quelques maladresses, saura donner le sourire aux nostalgiques, et qui surfe habilement sur la vague revival qui déferle sur le paysage musical actuel. Le groupe garde tout de même une certaine légitimité à jouer la musique de son époque.
 

Note : 6.5/10

                                                    Vyuuse

Site officiel de Uriah Heep

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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