Quand l'anal matraque avec passion...
par Lionel / Born 666
Ah, je vous vois déjà venir avec vos gros sabots… « Alors le dernier Anaal, c’est de la merde ? », ou encore « Les musiciens d’Anaal sont des trous du cul ! » et encore « Oooh ça déchire grave le c.. ! » Bon moi je dis « Stop » bande d’Anaal... phabetètes !
Pour introduction (non pas celle là s’il vous plait) ; les black Metalleux d’Anaal Nathrakh ont seulement emprunté leur nom à la formule magique de Merlin l’Enchanteur : « Anál nathrach, orth' bhais's bethad, do chel denmha ». Cette scène se trouve dans le film Excalibur sorti en 1981.
Ainsi le fameux Anaal Nathrakh signifie le « Souffle du Serpent » en ancien irlandais, rien à voir donc avec ce que vous avez dans… la tête !
Parlons du groupe : créé en 1999 à Birmingham en Angleterre, il n’est formé que de 2 musiciens (comme souvent dans le Black Metal), il y a Irrumator (Michael Kenney) qui s'occupe de tous les instruments et de V.I.T.R.I.O.L (Dave Hunt) au chant.
Il s'agit d'un Black Metal moderne assez difficile au premier abord. C’est vrai que le groupe revendique sa musique de Necro Metal, un peu trop emprunté à mon gout au Metal Industriel avec des batteries programmées, samples, et voix énormément trafiquée… avec la haine du Grindcore. Nou sommes ici en présence du 6ème opus du groupe, Passion, à paraître le 17 mai chez Candlelight Records. Alors, place à la furie !
Et pourtant « Volenti Non Fit Iniuria » tout en mid-tempo nous laisse présager d’une petite accalmie dans ce monde de brutalité, de haine, et de couche de violence superposée à l’infini. Mais après 1 :47 mn de préliminaires sous vaseline (quoi ? que dites-vous ?), il est temps de partir pour une guerre auditive. Ensuite la brutalité du son vous pénètre par tous les pores… comme souvent chez Anaal.
Ce qui étonne dans le groupe c’est leur approche du refrain tout en harmonie, en chœurs, qui déteint avec le reste. Peut-être n’est ce qu’une façon pour eux d’assouplir la construction d’un titre pour mieux revenir afin de nous surprendre, …et nous contourner par l’arrière. (Heu pardon, ce n’est pas du tout ce que je voulais dire…).
« Drug-Fucking Abomination » continue dans le style propre au groupe. « Post Traumatic Stress Euphoria » possède ces petits riffs de guitare totalement Black Metal et nous transporte en terrain connu pendant seulement pendant 1 :40 mn.
On continue avec des chants clairs sur les refrains entre des cris brutaux sous growls lors les couplets. Le blast est effréné, les riffs de plus en plus rapide avec toujours ces hurlements inhumains, marque de fabrique d’Anaal Nathrakh.
Sur Passion, de titre en titre on repousse les frontières de la violence, avec « Tod Huetet Uebel » ou encore « Who Thinks of the Executioner? ».
Les mélodies très Power reviennent à chaque fois et sont en contradiction avec les murs d’excréments qui entourent la scène du crime où un patchwork de morceaux d’êtres humains et d’animaux en décomposition ont permis de créer un monstre tout droit sorti de vos fondements… Écoutez donc « Paragon Pariah ».
Pour finir, la recette n’a pas changé mais les amateurs du genre se feront toujours un plaisir malsain en se délectant de ces ingrédients sortis des entrailles de l’horreur inavouée vécue lors d’une perversion onirique… parce que nos rêves inavouables qui ne font pas surface au matin sont bien pires que toute la perversion humaine.
Après l’écoute, allez faire un test d’audition chez Audica. (Pas chez Simone… ;).
Note : 7/10