D’une régularité exemplaire, Ereb Altor sort son album moins de tous les deux ans : By Honour en 2008, The End en 2010, Gastrike en 2012, Fire Meets Ice en 2013 et Nattramn en 2015. Ils me font penser à Helheim dans leur façon d’être, réguliers dans leur sorties d’album, discrets, mais aussi très talentueux, doués et à l’aise dans leur expression musicale.
Nattramn a été enregistré et mixé par Jonas Lindström au studio Apocalypse, et masterisé par Jens Bogren aux Fascination Street Studios qui a vu passé du monde en ses murs : Opeth, Devin Townsend, Kreator, Dark Tranquillity, Paradise Lost, Amon Amarth. L'artwork a été réalisé par Gustavo Sazes d'Abstrata Design qui a travaillé entre autre pour Morbid Angel, Arch Enemy, Manowar, Sodom, Isole, Sepultura.
Nattramn commence avec une belle intro comme seuls les nordiques peuvent nous le proposer sans avoir à en rougir. Le décor est planté, des voix claires survolent le champ de bataille. Les corbeaux peuvent se régaler des restes.
Ensuite on passe sur des productions plus longues, « Midsommarblot », plus en finesse où la voix rassurera les amateurs du genre. Ici le feeling compte, la violence est intense et même si un blast délicat vient poser ses pied jusqu’à la finesse des guitares acoustiques, avant que la lourdeur arrive avec « Nattramn ». Le titre éponyme est doté d’accélérations maîtrisées, la voix de Ragnar nous fait penser à celle d’un Sture Dingsøyr de Vreid avant que le côté epic apporte ses touches de légèreté grâce à l’intervention des synthés. D’autant que la batterie est en mode « black n’ roll » donnant un profil accrocheur et dynamique au titre comme sur le long « The Nemesis of Frei » qui lui possède une accélération qu’on attendait depuis un bon bout de temps.
« The Dance of the Elves » : envolée lyrique à la viking, jolie voix, les anges arrivent, batterie binaire, orchestrale, beau comme la chevauchée des Walkyries. La voix peut jouer sur de nombreux registres, passant de l’agressivité à la douceur, lui donnant des intonations inquiétantes et jouant aussi sur des passages murmurés.
« Dark Waters » est assez baroque sur les premières notes avec un mid-tempo comme souvent, musique tout en nuance avançant par petites touches de couleurs, du pointillisme du black metal nordique.
Plus epic doom/viking metal à leur départ, Ereb Altor en murissant devient plus viking/orchestral black metal s’approchant de plus en plus d’un Bathory période Blood Fire Death/Hammerheart.
Là où il est, Quorthon doit être surement heureux de savoir qu’il a fait des émules qui tout en ayant leur personnalité apporte leur petite pierre à l’édifice.
Lionel / Born 666