"Nous sommes avant tout là pour profiter de chaque instant !"
A l'occasion du prochain passage de KISS, groupe légendaire qu'il est inutile de présenter, au Zénith de Paris le 16 juin, le batteur Eric Singer revient avec nous sur l'actualité du groupe, sur son parcours au sein de la formation depuis l'album Revenge ainsi que sur son avenir. Morceaux choisis.
KISS embarque pour environ un mois de tournée européenne dès le 30 mai avec notamment une date en france le 16 juin à Paris. Peut-on s'attendre à quelque surprises visuelles ou au niveau de la setlist sur cette date ?
C'est une question qui revient souvent, il faut dire qu'aujourd'hui les gens veulent tout savoir à l'avance. C'est sûrement dû à Internet où aujourd'hui on peut tout savoir sur tout, j'avoue moi-même utiliser ce média à des fins utiles comme par exemple quelques recherches sur des sujets qui me passionnent. Mais on retrouve aussi pas mal d'aspects excessifs de nos jours quant à son rôle dans la société. Quand j'étais enfant, on était constamment surpris et on allait aux concerts sans rien savoir de ce qui allait se dérouler, que ce soit sur le plan visuel ou au niveau des morceaux qui étaient joués. Au fond aujourd'hui, cette envie de tout savoir est un peu comme si à Noël les gens voulaient connaître à l'avance le cadeau qu'ils auraient. Alors voici mon message : appréciez chaque concert comme un cadeau et laisser vous surprendre, laissez vous prendre par cette magnifique expérience qu'est un concert.
Certaines rumeurs pensaient que vous seriez également au Hellfest dont les dates tombent quelques jours plus tard à peine, est-ce qu'il en a été un instant question ou pas du tout ?
Non, je ne pense pas. Mais là encore concernant les rumeurs, on en revient au problème d'Internet où souvent des choses fausses sont racontées. Au final il n'en a jamais été question cette année. On garde de bons souvenirs des deux fois où nous y avons joué, même si un festival c'est toujours un peu spécial avec cette effervescence et tous ces groupes de tous horizons qui se succèdent rapidement sur scène.
Niveau actualité, vous avez récemment enregistré un single avec les idoles japonaises Momoiro Clover Z et même joué avec elles en live. Quel regard portes-tu sur cette collaboration ?
C'était quelque chose d'assez unique que l'on n'attendait pas de la part d'un groupe comme KISS. En voyant leurs vidéos et leur côté excentrique, on s'est dit pourquoi pas après tout ! Cette collaboration a été un véritable succès, la chanson a été numéro un là bas et il en a été de même pour la vidéo animée. C'était uniquement pour le Japon, un monde disons-le à part avec une culture très différente de la nôtre, en d'autres termes une opportunité intéressante qu'on se devait de saisir dans un pays où KISS est très populaire.
Au rayon nostalgie, Revenge fête en ce moment ses 23 ans, il s'agit du premier album de KISS sur lequel tu as joué. Que représente-t-il à tes yeux ?
Ce qui est étonnant c'est que à un jour près l'album live Alive III qui couvrait la tournée Revenge fête aussi ses 22 ans. Revenge était le premier album de KISS auquel j'ai participé mais je n'étais pas encore un membre officiel au moment des enregistrements, j'étais un musicien de session comme il y en a eu beaucoup dans l'histoire du groupe et ce depuis les années 70 même si les gens l'ignoraient à l'époque. C'était une situation spéciale, un peu comme un sportif qui doit d'être prêt lorsqu'un titulaire se blesse et le remplacer en donnant le meilleur de lui-même.
Est-ce à cette époque que tu as rencontré l'actuel Spaceman Tommy Thayer (qui faisait quelques choeurs sur l'album) pour la première fois ?
Non, j'ai rencontré Tommy avant dans les années 80 lorsque nous jouions dans nos groupes respectifs à l'époque, peut-être lorsque j'étais batteur de Lita Ford, Badlands ou Black Sabbath, je ne me souviens plus. Mais on se croisait souvent sans vraiment se connaître. Il faisait partie du "KISS Camp" un peu comme moi, à la fin des années 80 on jouait sur des démos de l'album Hot in the Shade mais sans travailler ensemble : lui avec Gene Simmons et moi avec Paul Stanley. Nous sommes donc dans la famille KISS depuis 26 ans environ.
Pour certaines personnes, le dernier album à date Monster est considéré comme un peu moins marquant que son prédécesseur Sonic Boom. Penses-tu que ceci est dû au grand évènement qui avait entouré ce comeback studio après 11 années de silence ou à une approche peut-être plus roots de Monster ?
Nous avons enregistré les deux albums dans le même studio avec le même ingénieur son et les même musiciens, autrement dit nous quatre. Mais c'est au niveau du mixage que ça a été différent, du coup Monster n'a pas le même rendu et je t'avoue que je n'aime pas trop le résultat final au niveau du son. Selon moi, il mériterait un remixage, il y a d'excellentes chansons dessus qui ne sont pas forcément mises en valeur.
Est-ce que KISS a des plans concernant un nouvel album studio ?
Je t'avoue que je n'en ai aucune idée pour le moment. J'aimerais bien, j'adore enregistrer en studio car cela te procure une intensité spéciale qui demande beaucoup de concentration, contrairement au live où l'adrénaline de la foule te porte plus facilement. Quand t'enregistres un disque, ce que tu joues dessus restera gravé pour toujours, tu as donc plus de pression. Pour l'avenir, nous n'avons donc encore rien décidé, nous allons faire une pause cet été avant de partir pour d'autres dates et la cinquième édition de notre croisière KISS Kruise. Tout se décidera un peu au dernier moment si l'envie nous prend, nous sommes comme de grands enfants nous musiciens et donc on peut très vite se donner un nouveau challenge sans rien prévoir à l'avance.
Beaucoup de groupes légendaires ont récemment annoncé ou tenter d'annoncer leur retraite, parfois sans succès. Est-ce que tu sais si Gene et Paul en ont parlé et planifié d'avance la fin de KISS ?
Nous n'avons pas parlé de tout ça ensemble, comme je viens de te dire nous ne prévoyons pas forcément l'avenir avec de grandes certitudes et nous sommes avant tout là pour profiter de chaque instant ! Nous aimons ce que nous faisons et voulons nous donner à fond, car nous savons très bien que rien ne dure éternellement. Je n'ai donc pas envie de penser à tout ça, profitons du moment présent et ne réfléchissons pas à ce que nous allons faire ou ne pas faire.
Tu as chanté deux morceaux pour KISS, un sur Sonic Boom et un autre sur Monster. Est-ce que le chant représente un plaisir différent et à part pour toi ?
Oui et non, car cela fait aussi partie de mon travail de musicien d'être chanteur au sein KISS. Au-delà de ces morceaux, je fais partie de choeurs sur d'autres chansons et je dois être capable de reproduire tout cela en live. Beaucoup de grands groupes de l'histoire du rock ont eu plusieurs chanteurs dans leur line-up, par exemple Queen ou encore The Beatles où chacun des quatre membres chantait. Pour moi c'est important de pouvoir offrir cela aux gens, cela renforce la qualité et la variété d'un spectacle musical.
Quels seront tes derniers mots pour les fans français de KISS ?
Nous avons hâte de revenir chez vous. Paris est une ville spéciale, une icone dans le monde, et personnellement j'adore y revenir. On se retrouve donc le 16 juin pour vous offrir le meilleur des shows !
Photo n°3 : © 2013 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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