Comme peut le sous-entendre leur nom de groupe et le titre de leur album : « Tout est bon dans le cochon…préhistorique ! »
Prehistoric Pigs est un trio formé par les frères Tirelli, Juri (guitare) et Jacopo (basse), et leur cousin Mattia Piani (batterie). Le groupe a été formé en 2012 suite à des jams interminables que le groupe affectionne depuis de nombreuses années. Ils pratiquent un stoner rock, avec des ambiances doom, doté d’influences psychédéliques et saupoudré de space rock. Ils avaient publié leur premier album Wormhole Generator à la fin 2012. Après des concerts en Italie du Nord, ils ont exporté leur musique à l'étranger en jouant dans des festivals et des clubs en Slovénie, en Allemagne, en Autriche et en Irlande. Ensuite ils ont sorti pendant l'été 2014, un Split EP avec le groupe irlandais Electric Taurus sorti chez Go Down Records.
Les atmosphères lysergiques et hypnotiques évoquées par leur musique conduisent directement au désert californien et à Kyuss en particulier où la distorsion n’est jamais en reste.
Ça commence fort avec le kyussien « Everything Is Good I » : l’accroche est bonne. La tempête de sable au LSD nous bouscule rapidement, le titre est entêtant, planant comme un oiseau de proie au ras du sol soulevant la poussière dans son sillage. Un petit break pour reprendre son souffle pendant que Juri lâche quelques notes, que son frère Jacopo fasse des glissades sur le manche de sa basse et que le cousin Mattia plante le décor à coup de baguette…magique, utilisant beaucoup les cymbales. Si vous êtes en fin de soirée et que vous avez abusé de choses pas très catholiques, ouvrez vos chakras, mettez le volume à fond et laissez vous planer, ça marche ! Le turbo ronfle et ça repart en faisant cramer la gomme… comme « Zug » qui avale le bitume à vive allure.
Les cordes de la basse accroche les frets du manche, ça vibre et ça retourne. Plutôt lendemain de grosse murge, « Universally Droning » touche les entrailles de votre corps en piteux état, balançant un flux sanguin épais. Rapidement il alimente votre cerveau dans un flux continu qui rend votre vision floue surplombant votre propre corps en total perdition ou totalement démantibulé « façon puzzle » comme avec « Everything Is Good II » qui clôture l’album comme un jam sorti au lever du jour après divers expériences.
Parfois Prehistoric Pigs nous accorde du repos comme avec « Red Fields » et ses passages que l’on peut tout de même de qualifier « d’acoustique » assez plaisant, mais avec les italiens ce n’est que de courte durée avec des fade-out où l’on devient complètement sourd. Il en est de même avec le psychédélique « Shut Up, It's Raining Yolks » est ses solos discontinus qui passent de gauche à droite dans une torture auditive addictive.
Ils savent aussi varier avec le lugubre « Hypnodope » : plus lourd tu meurs et ce malgré le violoncelle de Maria Vittoria Pivetta jouant sur des sonorités inquiétantes me faisant penser au délire de Lakei avec le titre « Domsavsigelse » où un juge énumérait les condamnations des prisonniers…
On en comprend le titre avec « When the Trip Ends » et sa basse qui donne le ton à l’ensemble dans des réverbes diluées dans une sauce sortie tout droit d’un vieux réfrigérateur « made in 70’s ». Il y a du désert californien dans ce morceau.
Je n’ose pas savoir ce qu'ils mettent comme herbes aromatiques sur leurs pizzas pour relever le goût mais en musique ils savent bien en gérer l’équilibre.
Lionel / Born 666