Rock in Hell Festival à  Colmar (04.04.2015)

C’est en ce samedi après-midi pluvieux que débute la première édition du Rock In Hell, festival organisé par l’association Live!, avec un programme donnant la part belle aux groupes hexagonaux ainsi que des têtes d’affiche de qualité telles que Behemoth et Madball.

Dès l’ouverture en début d’après-midi, plusieurs centaines de personnes se pressent devant la salle pour assister à la prestation des locaux de Smash Hit Combo, groupe de rap-hardcore venu présenter des morceaux de son nouvel album fraîchement sorti, Playmore. Malheureusement, beaucoup manquent le début du set en raison de l’interminable attente à l’entrée du festival, ayant pour conséquence une fosse pas encore bien remplie – mais pas passive pour autant. Une fois à l’intérieur, ce qui frappe d’emblée est la qualité du son, extrêmement bonne pour un groupe d’ouverture. Le groupe se démène sur scène, fait participer le public, et l’ambiance est déjà au rendez-vous, avec de nombreux pogos et wall of death.

Puis Bukowski entrent en scène sur des riffs de Pantera. Groupe de rock bien pêchu, Bukowski fait partie de la scène montante française et revient avec un nouvel album On The Rocks sorti peu avant le festival. Si le son est toujours très bon et que la formation présente un sans-faute côté performance, le public, lui, bien que plus dense, est un peu moins participatif en début de concert. Néanmoins, le groupe est très communicatif et, au fur et à mesure des sollicitations, l’ambiance montera crescendo tout le long de ces quarante minutes de set.

Changement d’ambiance avec Rise of the Northstar : culture japonaise et univers des mangas sont mis à l’honneur (notamment au niveau des décors et des paroles). Rise of the Northstar est un groupe de punk hardcore français, sorte de nouvelle sensation du moment, ayant signé chez Nuclear Blast l’année dernière avant la sortie de leur dernière galette Welcame en novembre dernier. Dès l’entrée sur scène des cinq parisiens, le public est très réceptif ; les riffs sont lourds, le frontman très énergique et pas mal de fans sont présents dans la fosse, chantant en cœur et « foutant le bordel » à coups de slams, circle pits ou wall of death. Cependant, un gros point négatif sera à souligner: le son se révèle en effet assez mauvais, brouillon et même à certains moments à la limite de l’inaudible, ce qui gâche considérablement la prestation pour une partie du public. Néanmoins, ce concert aura ravi les adeptes du genre, et constituera une bonne découverte pour beaucoup de personnes présentes, à en juger la ruée vers le stand de merchandising après leur show.

Sur le coup de dix-huit heures, Dagoba s’apprêtent à monter sur les planches du Parc des Expositions lorsque l’annonce tombe : le festival affiche désormais complet. 2000 personnes sont ainsi présentes pour assister aux derniers concerts de la journée. Beaucoup de monde est ainsi présent devant la scène pour accueillir les marseillais. Le public est déchaîné, les circle pits, slams et wall of death s’enchaînent, et les fans présents chantent en cœur les paroles, pour le plus grand bonheur de leur frontman. Les musiciens semblent quant à eux heureux d’être là, présentant un concert de qualité avec un son plus que convenable et un très bon lightshow, et mettant en avant aussi bien des titres de leurs premiers albums que des morceaux plus récents. Avant de terminer le set, le groupe interprètera également un premier extrait du nouvel album, Tales Of The Black Dawn, à sortir le 22 juin prochain. Incontestablement le meilleur set du festival, au regard de la prestation en elle-même ainsi que de la réponse enthousiasmée du public.

Après cette prestation particulièrement réussie de Dagoba, les hardcoreux de Black Bomb A – dernière formation française de la soirée – entrent en scène pour défendre leur nouvel opus sorti en mars, Comfortable Hate, qui sera mis à l’honneur ce soir. La foule, bien qu’un peu moins fournie qu’auparavant, est toujours partante pour le moindre pogo, répondant de façon enjouée aux sollicitations du groupe. Le duo Poun/Arno mène la barque et n’hésite pas à descendre dans la fosse pour organiser les festivités, alors que les fans présents reprennent en cœur les paroles, notamment sur « Mary » ou « Police Stopped Da Way ». Les cinquante minutes de ce set filent à toute vitesse et il est temps de passer à la partie « internationale » du festival.

Avec les Crucified Barbara, on assiste à un changement radical : les Suédoises nous présentent ici un show très carré et propre, voire un peu trop scolaire et calculé, mais sans aucun faux pas que ce soit au niveau de la prestation, du son ou de la communication avec la foule. Le public s’avère être beaucoup moins agité que pour les groupes précédents, mais néanmoins très réceptif, ce qui peut s’expliquer par le style musical bien différent des autres groupes, plus hard rock/heavy metal. On retiendra cependant le set des Crucified Barbara comme l’un des plus réussis de cette journée.

En fin de soirée, les Américains de Madball entament leur set, composé de morceaux du dernier album Harcore Lives mais aussi de classiques comme « Set It Off » ou « HeavenHell ». Les pionniers de la scène hardcore new-yorkaise depuis plus de 25 ans ne laissent aucun répit au public, qui est présent mais ne bouge cependant pas beaucoup. En effet, de nombreuses personnes dans la fosse semblent assister au concert plus par curiosité que par réel enthousiasme, ce que ne manquera pas de remarquer le frontman. Celui-ci donne malgré tout de sa personne pour assurer le show, avec une très grosse présence scénique (ne tenant pas en place, il constitue un véritable cauchemar pour les photographes présents) et n’hésitant pas à solliciter le public. Les autres musiciens exécutent quant à eux leur set avec brio, laissant une excellente impression à l’ensemble des personnes présentes dans le public.

Peu avant minuit, la foule accueille Behemoth dans une ambiance en demi-teinte : de fait, seulement la moitié des festivaliers restent assister à la prestation de la formation de blackened death metal, et de façon beaucoup moins enthousiaste et participative. Cela peut s’expliquer d’une part par l’heure tardive, mais également par le changement de style radical, que ce soit au niveau musical mais aussi du côté de la prestation très théâtrale. Le show visuel est un atout de taille chez les Polonais, laissant peu de place à la communication entre les musiciens et le public, ce qui n’est pas étonnant de la part de Behemoth mais qui contraste énormément avec les autres groupes de la soirée. Un autre point ne jouant pas en la faveur de Nergal et ses acolytes réside en la qualité du son, qui sera médiocre tout au long du set, et qui sera certainement en partie responsable de la désertion de la fosse au fur et à mesure que le temps passe. C’est sur un rappel peu convaincant avec « O Father! O Satan! O Sun! » que se clôturera la prestation de Behemoth et également le festival.

Behemoth setlist :
Blow Your Trumpets Gabriel
Ora Pro Nobis Lucifer
Conquer All
Decade Ov Therion
As Above So Below
Slaves Shall Serve
Christians To The Lions
Messe Noire
Ov Fire And The Void
Ben Sahar
Alas, Lord Is Upon Me
At The Left Hand Ov God
Chant For Eschaton 2000
O Father! O Satan! O Sun!

Cette première édition du Rock In Hell a été en somme extrêmement bien réussie, que ce soit au niveau du son (excepté pour Rise Of the Northstar mais surtout Behemoth), du timing bien respecté, de la qualité des groupes proposés ou de l’organisation. Un bémol est cependant à souligner quant aux temps d’attente pour l’entrée dans la salle et aux stands de nourriture. Point qui sera certainement amélioré lors de la deuxième édition, qui aura lieu cette fois-ci sur deux jours, les 13 et 14 mai 2016, avec comme premier groupe annoncé Le Bal Des Enragés.


 

Report : Joëlle S.
Photos : Tiffany E.



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