Absconditus – Kατάβασις

Fondé en 2010 par Loxias (guitariste et compositeur) sur les cendres de Borgia (groupe culte français de black/death), Absconditus nous envoi son « occult black metal » sans concession.

Le groupe sort son premier album Kατάβασις, qualifié  « comme étant le chemin initiatique que l'on doit réaliser pour gagner la liberté et la maîtrise de l'existence dans un monde démiurgique ». Tout un programme !

En 2015 on retrouve au sein de la formation, Loxias (guitares, basse), Anderswo (batterie, ex-Kampf, ex-Sentence, ex-The Negation, ex-Borgia) et Aliexagore (chanteur de session, Morgon, ex-Emptydemic Degree). La belle pochette ainsi que le logo des plus travaillé ont été réalisés par Bethany White.

Absconditus


Ce qui frappe d’emblée, c’est le chant en français : les textes sont loin d’être simples et la signification des titres sont très élaborés. Les mots ne sont pas choisis au hasard et ont dû nécessiter de nombreuses recherches pour aboutir à des paroles aussi puissantes.

Les bruitages de « Prologue à l'Agonie » mettent tout de suite dans l’ambiance. Celle de l’occultisme, du cérémoniale. Inquiétant, pesant, lourd suivi de la batterie, de la guitare et de la basse comme des êtres qui apparaissent les uns après les autres comme par magie…noire.

Sur « Mystagogie des Limbes » les paroles sont vomies, dégoulinantes de haine de puissance et de violence. Ce mid-tempo nous laisse apparaitre un black metal assez avant-gardiste avec des riffs dissonants, déstructurés où la batterie change de rythme tout au long du morceau.  La voix d’Aliexagore change de registre aux grés des propos, parfois parlée, criée elle en reste déchirante. Musique calculé au millimètre avec des sons de guitares qui nous arrivent comme des coups de griffes au milieu du visage. La musique nous fait voyager dans des ambiances oppressantes, jouant sur des passages acoustiques, calmes nous permettant de souffler de reprendre notre souffle sachant tout de même que l’issue sera de toute manière fatale. « J'ai bu le calice jusqu'à la lie - Héritage morbide de l'élite sardonique - L'éternité passée dans cet abîme rampant - Révèle à l'élu les mystères du caducée ».

Avec « Elegeía (Confession au Cénotaphe) », les textes nous glacent jusqu’u sang (« Depuis le Golgotha, j'ai observé l'éclipse divine - Tu as sculpté ma croix dans le bois de Thèbes »). La musique est toujours aussi complexe, à tiroirs comme savent le faire de belle formation comme Deathspell Omega avec des sons de guitare dissonants jusqu’à rendre fou l’auditeur. Mais Absconditus garde toujours sous le pied des riffs d’attaque pour relancer les morceaux sur des rythmes effrénés comme on le deguste aussi avec « Hybris au Bord du Précipice » morceau rapide doté de texte de dingue avec un jeu de basse et de guitare déconcertant.

« Exultet - L'Aurore Schismatique » possède lui aussi la maîtrise du mid-tempo, rendant le morceau hypnotique nous faisant perdre l’équilibre musicale d’une structure complexe et passant allégrement à des accélérations malsaines avec toujours cette guitare lead dissonante et à propos.

Bref, la créativité dans le black metal a toujours de l’avenir avec des formations comme Absconditus qui sait réveiller notre côté malsain et ce dès son premier album.

Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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