Dimanche, 13h30 - Temple
Pas évident, quand on est un groupe de black metal norvégien qui pratique une musique glaciale comme Khold de s'imposer à 13h30 sous un cagnard à son zénith. Pourtant, Khold arrive à plonger les spectateurs présents sous la temple dans une ambiance macabre dès le tout début de son concert avec une intro des plus inquiétantes.
S'en suit un set du même accabit. La musique de Khold est froide, propre et sombre à la fois. Les quatre Norvégiens insufflent un souffle glacial à leur public en assénant des mid-tempos sombres et solides. Cependant, il ne leur suffit pas de faire un black metal typique, voire cliché. Si le quatuor maîtrise parfaitement les codes du genre, c'est pour mieux y insuffler une patte un peu plus rock n'roll. Des rythmiques groovy se font entendre çà et là et des accélérations de tempo salutaires font headbanguer les plus téméraires.
Pour mieux montrer à quel point ses influences vont au-delà du black metal, le groupe se fend d'une reprise d'un classique du thrash bourrin : "Troops of Doom" de Sepultura. Renommée "Dommens Arme" pour coller aux paroles traduites en Norvégien (langue utilisée par Khold pour l'ensemble de son répertoire), cette reprise ne manque pas de marquer les fans, qui applaudissent à tout rompre.
Il n'est pourtant pas facile de conquérir une foule de festivaliers quand on a l'attitude de Khold. Le groupe est froid, avec un frontman, Rinn, qui communique à peine aux spectateurs. Seul le guitariste Crowbel harrangue la foule avec des grimaces que n'aurait pas renié Gene Simmons (KISS). Heureusement, l'interprétation est au poil et chaque membre est en place, en plus d'être aidé par un son limpide.
Venus pour défendre Til Endes, leur dernier album en date, les Norvégiens ont su convaincre les festivaliers présents (malheureusement pas des plus nombreux) sans artifice excessif ni démagogie. Un groupe de black metal qui reste rock n'roll, à sa manière.
Photos : ©2015 Thomas Orlanth
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