Samedi, 13:35 – Temple
Dans l’histoire des one-man bands dans le black metal, il y a des choses à respecter. C’est un statut qu’il faut savoir défendre bec et ongles. Tout d’abord il faut avoir la ligne, ou plutôt être très maigre. Andras d’Infestus, tout comme Hoest de Taake doit faire 50 Kg tout mouillé, comme lui aussi il a un problème de garde-robe car ses jeans ont été refusés par Emmaüs sous prétexte qu’ils étaient trop déchirés au niveau du genou et très mal repassés.
Mais avec l’Allemand cela va encore plus loin car il n’a même pas de grosses Rangers ou des bottes hautes avec 10 boucles. Non, Andras est pieds nus et ce sont ses jolis orteils qu’ils n’hésitent pas à poser sur les retours au risque de se les briser. Alors faisons une collecte « One euro for one shoe for one man band » afin d’être sûr qu’il ne se coupe pas les pieds un jour sur scène après qu'un mec un peu trop bourré eu l’idée de génie de balancer une kro sur scène et que des tessons de la bouteille lui rentre dans le pied. Il porte même la barbichette de rigueur.
Mais ce n’est pas fini car il sait prendre aussi la pose en tenant son pied de micro. Tout comme un Dolk de Kampfar (mais sans l’arsenal clouté), il se penche en avant sur ses retours l’air possédé, mais il lui faudra encore du temps et ne pas trop s’emmêler avec ce fichu pied pour maîtrise cette pose « so evil ».
Musicalement, on est bien servi car les titres s’enchaînent merveilleusement bien. Andras passe parfois à la guitare mais perd au passage l’énergie qu’il arrive à nous transmettre quand il est concentré que sur son micro. A ses côté, le bassiste italien Hector est totalement possédé. Ses yeux sont révulsés et parait déjà très loin de nous dans un monde parallèle.
Comme un vrai chef d’orchestre Andras dirige ses musiciens d’une main de maître. Ça réagit bien sous la Temple qui ressemble à un hangar d’où la musique décolle rapidement avec des morceaux alternant en finesse des passages ambiants et des accélérations blastées où nos bouchons d’oreilles prennent 4G en moins de 2.
On passe un très bon moment pendant ce set intense où l’on découvre une musique black metal très variée, puissante, mélancolique, dépressive et très bien interprétée.
Lionel / Born 666
