Samedi, 16h35 - Temple
Visiblement, nombreux sont les festivaliers qui attendaient la venue de Mütiilation. Il faut bien avouer que ce groupe français possède un statut culte parmi la scène black metal de l'hexagone, expliquant de ce fait une présence accrue par rapport à bien d'autres formations ayant foulées les planches de la Temple.
La troupe de Meyhna'ch va offrir à la foule une musique froide et incisive qui ne manquera pas de convaincre aux premiers abords. Le frontman est habité par son rôle, sa prestation vocale est correcte bien que la voix soit sous-mixée par rapport aux instruments, et les musiciens, concentrés sur leurs instruments, s'appliquent à rendre le propos de Mütiilation aussi imposant que possible. Cette recette est agrémentée de parties mélodiques qui permettent aux Français d'aérer le propos, et ainsi de tisser des ambiances contrastées.
Mais c'est bien de diversité que le set manquera. Au fur et à mesure que le concert avance, l'ensemble tend à se répéter et à perdre le néophyte en pleine route. Les riffs, pourtant plutôt bons et bien exécutés, paraissent bien trop linéaires pour permettre de consolider l'ambiance instaurée aux premières notes. Même constat côté chant, auquel on reprochera malheureusement un manque de nuances préjudiciable. Meyhna'ch est pourtant loin de démériter à son poste grâce à une voix agressive qui colle parfaitement au black metal de Mütiilation mais l'adaptation aux moments d'accalmie est nettement moins réussie. Qui plus est, la longueur des pièces interprétées n'aide pas vraiment le combo à captiver sur l'ensemble de la prestation.
Le public se révèle peu réactif pendant le set mais n'hésitera pas à applaudir la bande entre les titres. Le contraste entre le chanteur et le reste de la troupe est par ailleurs étonnant au niveau de l'attitude scénique, entre l'un qui s'investit à fond, headbangue et bouge beaucoup, et les autres qui paraissent bien plus placides et immobiles. Toutefois, l'ensemble des membres de Mütiilation joue avec professionnalisme et les années de carrière se ressentent dans l'attitude générale.
Nous aurons donc droit à un set plutôt particulier, qui aura certainement divisé plus d'une personne présente ce jour là. Sans être mauvais, ni réellement bon, le concert des Français ne sera pas de ceux qui marqueront longuement les esprits lors de cette dixième année du Hellfest. On ne peut qu'espérer que les défauts scéniques constatés seront retravaillés pour permettre à la musique du groupe de prendre toute son envergure.
Photos : ©2015 Thomas Orlanth
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