Dimanche, Altar – 11h40
Avec The Children of the Night, son dernier album, Tribulation a prouvé que la qualité musicale de The Formulas of Death n’était pas liée au hasard. Restait désormais à transformer l’essai sur scène. Cette dixième édition du Hellfest était donc l’occasion de découvrir les prestations scéniques des Suédois, relativement rares dans nos contrées puisque ce concert n’était que le quatrième donné par le groupe en France.
C’est un public visiblement curieux qui se masse sous la Altar ce dimanche matin pour assister à la prestation de Tribulation. L’ambiance est occulte, renforcée par des bâtons d’encens qui brûlent à côté des retours et par le maquillage des musiciens.
Tribulation débute son set avec « Strange Gateways Beckon », issu de son dernier album, et le public peut immédiatement constater que le son est excellent. Chaque instrument est bien équilibré et n’écrase pas la voix de Johannes Andersson (basse et chant). Mais plus que la prestation musicale, c’est une réelle surprise scénique qu’il nous est donné de voir. Jonathan Hultén, guitariste et tête pensante de la formation, semble totalement possédé, s’approche du public pied sur le retour, et révulse presque ses yeux, comme en transe. Ce jeu de scène permet à l’ensemble du public de rentrer immédiatement dans l’univers du quatuor. De plus, le chant de Johannes Andersson est un parfait mélange d’agressivité et de mélancolie qui semble plaire au public à en juger par les applaudissements fournis entre les titres. Les Suédois font le pari de ne proposer aucun titre de leur premier album, The Horror, préférant mettre l’accent sur leurs deux derniers opus.
Musicalement, Tribulation sait mettre de l’intensité dans sa prestation et brasse des influences larges. Qui plus est, l’utilisation de guitares éloignées du look et du son typiquement métal confère au groupe une identité propre, qui permet au Suédois de se démarquer très largement des autres formations. De plus, l’utilisation régulière d’arpèges en son clair et de nappes de claviers samplées (« Randa », « In the Dream of the Dead ») renforce les atmosphères teintées de doom 70’s. Si nous émettions une réserve concernant les parties de batterie peut être un peu simplistes en studio, il s’avère qu’en live elles permettent de laisser respirer les compositions sans envahir le spectre sonore, pour un résultat des plus satisfaisant.
Le set s’achève sur « When the Sky is Black with Devils » , issu de The Formulas of Death. L’audience est sous le charme des arpèges cristallins de Jonathan Hultén puis des riffs à la Ghost développés dans le morceau par Adam Zaars (guitare).
Tribulation a su convaincre sur scène, malgré un temps de jeu restreint et a délivré l’une des meilleurs prestations du week-end. Les Suédois ont su confirmer leur statut d’étoile montante du death metal, sachant sortir des carcans de ce style, pour proposer une musique personnelle et unique. Il nous tarde d’assister à nouveau à une prestation du combo, que nous souhaitons plus longue cette fois.
Setlist
Strange Gateways Beckon
In the Dreams of the Dead
Rånda
The Motherhood of God
When the Sky is Black with Devils
Photos : ©2015 Thomas Orlanth
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