Amon Amarth au Bataclan (22.05.2011)

Le Ragnarok s’abat sur Paris

par Vyuuse et Born 666

 

Amon Amarth continue sa conquête du monde. Après avoir dévasté les Etats-Unis avec une tournée a grand succès, les vikings suédois reviennent en Europe pour montrer qu’ils n’ont pas oublié comment faire headbanguer les foules. Force est de constater que le succès est au rendez-vous, étant donné que le groupe a réussi à remplir le Bataclan.

 

EVOCATION

Vyuuse : La soirée est ouverte par un groupe de Göteborg, ville où résident également nos vikings en tête d’affiche. Evocation, venu pour défendre son tout dernier album, Apocalyptic, nous offre un Death Metal plutôt classique, avec ce qu’il faut en énergie et en vocaux torturés. Si l’énergie dégagée par le groupe n’est pas à blâmer, on regrettera le fait que le son n’ait pas été d’assez bonne qualité pour apprécier pleinement leur prestation. Les guitares étaient avalées par la basse, ce qui avait tendance à éclipser les riffs. Et un groupe de Death Metal sans riffs, c’est tout de suite moins intéressant. Dommage, le groupe était impliqué. Le public lui pardonnera ce défaut et offrira aux suédois un accueil plus que convenable.

Evocation

Born 666 : Evocation, avec son chanteur qui ressemble à un vieux Bon Jovi botoxé qui secoue la tête pour faire bouger ses cheveux… courts, n’apporte pas grand chose. Leur prestation s'avère très, très moyenne. Il est vrai que l’on assiste à un concert Basse / Batterie / Chant, les guitares sont quasiment inaudibles sauf lors des solos. Leur death Metal suédois ne nous fait pas frémir. Ils auront beau lancer « Feed the Fire », « Tomorrow has No Sunrise » et finir par « Apocalyptic » la sauce n’aura malheureusement pas pris. Allez, au suivant...

Evocation

                                                              
Setlist :

Sweet Obsession
Silence Sleep
Angel Of Torment
Psychosis Warfare
Feed the Fire
Tomorrow Has No Sunrise
Apocalyptic

 

THE BLACK DAHLIA MURDER

 

Vyuuse : Après un court soundcheck assuré par les musiciens de The Black Dahlia Murder eux-mêmes, les lumières s’éteignent à nouveau et le second groupe commence à jouer. Cette fois ce sont des américains qui évoluent entre le death et le metalcore, à savoir un Death Metal avec une musique qui a des influences plus modernes. Les rythmiques rapides et saccadées ont fait le bonheur des amateurs de pogos et bousculades en tous genres, qui ont mis beaucoup d’animation dans la fosse du Bataclan. Les musiciens n’étaient pas en reste et se sont démenés en beaux diables pendant une heure, mais le plus actif était le chanteur, qui ne tenait pas en place. Son attitude sur scène se voulait proche du public, mais n’a pas fait l’unanimité. Même les avis sur la musique du groupe ont divisé le public. Leur approche du metal extrème s’éloigne un peu de celle d’Amon Amarth, et amène un public assez différent, ce qui peut expliquer le manque d’engouement de certains. Ce qu’on ne peut pas leur enlever, c’est le fait de réussir à chauffer le Bataclan, et bien préparer le terrain pour Amon Amarth.

The Black Dahlia Murder (Paris, 2011)

Born 666 : 15 minutes plus tard, The Black Dahlia Murder monte sur scène dans une salle bien remplie. Le son est un peu mieux mais les lights font toujours autant défaut. Le groupe du Michigan fait encore monter la température à l’intérieur de l’enceinte. C’est un peu typé metalcore, ça bouge. J’avais largement été plus impressionné par leur prestation lors du Hellfest 2009. Là, les guitaristes ont fermement l’air de s’ennuyer. Trevor se lâche un peu et se met torse nu tout en growlant pour nous faire apprécier son tatouage « Heartburn » sur son ventre muscles Budweiser à défaut de tablettes de chocolat.

Le Bataclan et ses problèmes : La ventilation, il doit bien faire dans les 40°C ; les petites bières sont à 4 € : relation de cause à effet sans parler des toilettes minuscules… Ah !! Que l’Elysée Montmartre me manque !

The Black Dahlia Murder (Paris, 2011)

 
Setlist :

Everything Went Black
Necropolis
A Vulgar Picture
Statutory Ape
Moonlight Equilibrium
Elder Misanthropy
Nocturnal
I'm Charming
What a Horrible Night to Have a Curse
Closed Casket Requiem
Halloween
Deathmask Divine
Miasma
Funeral Thirst
I Will Return

 

AMON AMARTH

Vyuuse : C’est dans un décor aux couleurs de la pochette de leur dernier album, Surtur Rising, que nos vikings entrent en scène avec leur intro de concert habituelle. Force est de constater que les choses ont changé depuis leur dernière visite parisienne, au Trabendo en mars 2009. Le groupe a joué cette fois à guichet fermé devant 1500 personnes prêtes gonflées à bloc, prêtes à headbanguer à s’en décrocher la nuque. Pour l’occasion, le groupe nous a servi un décor à la hauteur de son succès, avec Backdrop géant et draps évoquant des parois volcaniques placés sur des marches qui permettaient au groupe de dominer la scène. Si le décor a changé, l’attitude des membres est restée la même, toujours proches du public, avec le chanteur Johan Hegg qui a gardé ses qualités de frontman, soit en faisant chanter le public avec humour ("Pursuit of Vikings"), ou en gratifiant le public de ses interventions courtes, mais efficaces et sincères. Les musiciens ont su rattraper le peu de mouvements par une bonne maîtrise de leurs instruments respectifs et un charisme certain, avec une communion discrète mais bien présente avec le public.

Amon Amarth (Paris, 2011)

Côté set, Surtur Rising était évidemment mis à l’honneur, avec pas moins de 5 chansons (soit la moitié de la galette) jouées ce soir. Comme on pouvait le deviner en écoutant cet album fort efficace, les titres passent l’épreuve du live à merveille. « War Of The Gods » démarre le concert de manière entrainante et épique,  le titre speed par excellence « Destroyer of the Universe » a transformé la fosse du Bataclan en un champ de bataille apocalyptique, et l’épique « For Victory Or Death » a su faire chanter tout le public parisien comme un seul homme. Le set a mis en avant les albums récents, musicalement plus proches du dernier, même si Amon Amarth n’est pas un groupe qui a radicalement changé depuis Once Sent From The Golden Hall. Les désormais classiques « Twilight of the Thunder God » et « Guardians of Asgaard » étaient donc bien présents, aux cotés des éternels « Death in Fire » et « Pursuit of Vikings ». Le groupe a tout de même ressorti des cartons « Masters of War » de The Crusher et a gardé l’épique « Victorious March » de leur premier album, cette fois mélangée avec « Gods of War Arise », de l’album With Oden On Our Side. Malgré les 9 années qui séparent ces deux albums, les deux titres ne juraient pas dans ce medley de haute volée.

Les vikings auront une fois de plus conquis le public, toujours aussi enthousiaste à l’idée de voir ces virils suédois démontrer leur maîtrise de la scène. Le gain de notoriété qu’ils ont eu est tout à fait encourageant pour la suite de leurs aventures. Un autre Drakkar à destination de l’amérique est déjà amarré, et le groupe leur a promis un set de plus de deux heures. Il faut aussi comprendre qu’ils ont eu jusque là moins d’opportunités de tourner outre-Atlantique. Reste maintenant à espérer que la qualité de leur discographie se maintienne, et que cette virée au pays du big mac leur donne des idées pour se renouveler.

Reste qu’avec ce concert, il n’est toujours pas question de s’inquiéter de leurs prestations live futures.

Amon Amarth (Paris, 2011)

Amon Amarth (Paris, 2011)

Lionel 666 : La prestation d’Amon Amarth n’est pas la meilleure à laquelle j’ai assisté. Je n’avais pas été emballé par leur dernier album Surtur Rising et je me demandais ce que les nouveaux titres allaient donner en live. A part « War of the Gods » et « For Victory or Death » les autres titres comme, « Doom Over Dead Man », « Destroyer of the Universe » et « Slaves of Fear » passent difficilement le cap de la scène. Lors de ces moments, le public est plus statique. Les titres sont moins enjoués (c’est vrai que l’album est beaucoup plus sombre) qu’un « Where Silent Gods Stand Guard », « Hermod's Ride to Hel - Lokes Treachery, Part 1 »  ou encore un « Cry of the Black Birds », un « Asator » ou un « Tattered Banners and Bloody Flags ».

Bien sur Johan (Hegg) chante toujours aussi bien. Sa cage thoracique est toujours aussi impressionnante et sa voix toujours aussi caverneuse. Il se permet même de dialoguer en français avec le public tout en souriant entre les titres. « Merci Paris, vous allez bien ?... », « Vous êtes de vrais Vikings ! ». il le fait pratiquement entre chaque morceau et c’est un peu trop à mon gout.

Amon Amarth (Paris, 2011)

Il parait heureux. Les musiciens jouent bien, malgré un gros couack d’Olavi Mikkonen à la fin de « Victorious March / Gods of War Arise ». Il se fera d’ailleurs réprimander tout en suédois par Johan.

C’est tout de même 5 titres du dernier album qu’ils jouent ce soir et c’est avec soulagement qu’à la fin de « For Victory of Death » Johan nous annonce que c’est le dernier titre extrait de Surtur Rising.

Avant le rappel, on chante sur « Death In Fire ». Amon Amarth ne porte plus de corne à boire à la ceinture. Il n’y a plus de combat de Vikings, plus de flammes qui jaillissent du devant de la scène ou de tapis de feu autour de la batterie comme au Metalcamp en 2009.

Amon Amarth (Paris, 2011)

Pour clôturer le show, on aura bien sûr le droit à la participation du public sur le refrain de « The Pursuit of Vikings » et son :

« Oden! Guide our ships, Our Axes, Spears and Swords, Guide us through Storms that Whip, And in Brutal War »

Amon Amarth, c’est maintenant un peu les Iron Maiden Viking, on sait à quoi s’attendre, on chante, on bouge, et on patiente sur les chansons du dernier opus quand l’album du moment est moins bon pour rebondir sur les incontournables.

Bon allez je prends une gorgée dans ma corne à boire, la cervoise est tiède… Skåle !

Amon Amarth (Paris, 2011)

Setlist :

Intro
War of the Gods
With Oden On Our Side
Destroyer of the Universe
Masters of War
Live for the Kill
Guardians of Asgaard
Doom Over Dead Man
Slaves of Fear
God, His Son and Holy Whore
Varyags of Miklagaard
For Victory or Death
Victorious March / Gods of War Arise
Death in Fire

Rappel:

Twilight of the Thunder God
Runes to My Memory
The Pursuit of Vikings

Live Report : Vyuuse et Lionel / Born 666
Photos : Lionel (premières parties) et Nidhal Yog Photography (Amon Amarth)

Amon Amarth sur La Grosse Radio



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