Samedi 20 Juin, Mainstage 2, 11h40
Seul groupe de metal progressif de cette édition 2015, le concert d’Haken au Hellfest était attendu par tous les amateurs de ce style de musique. D’autant plus qu’il fallait être matinal pour ne pas louper la prestation des Anglais. Etant donné la programmation du festival, Haken a choisi de mettre l’accent sur les titres les plus metal, tel que « Premonition » (issu de Visions, 2011) en guise d’ouverture.
Mais malheureusement, ce qui frappe l’auditeur dès le début de ce concert, c’est surtout le son catastrophique qui sort des enceintes de la Mainstage 2, et particulièrement ce grésillement qui semble s’échapper des claviers de Diego Tejeida.
Malgré cela, les musiciens tentent comme ils peuvent de passer outre ces soucis techniques et de communiquer avec le public. Ross Jennings (chant) se fait plus bavard qu’à l’accoutumée entre deux titres tandis que les deux guitaristes, Charlie Griffiths et Richard Henshall, prennent des airs méchants en envoyant leurs riffs les plus pêchus. De son côté, Tejeida s’empare d’un clavier portable pour se rapprocher du front de scène et aller à la rencontre du public, tel un Jordan Rudess (Dream Theater).
Le style pratiqué par les Anglais, ne se prête malheureusement pas aisément à la découverte en live, en raison de la technicité des parties instrumentales (durant lesquelles Ross Jennings s’éclipse en coulisse). Par conséquent, le public ne s’implique que timidement, se contentant d’applaudir entre les titres. De plus, le son toujours catastrophique n’aide pas à découvrir des titres comme le récent « Darkest Light », issu du dernier EP, Restoration. Cela est d’autant plus dommage que les musiciens bénéficient d’un fort capital sympathie, à l’image de Conner Green (basse), tout sourire tout au long du set, et qui semble bien intégré, malgré sa récente intronisation dans le groupe.
Le groupe fait cependant preuve d’une technique et d’une virtuosité sans faille, illustrée par les parties de batterie subtiles de Raymond Hearne. Charlie Griffiths et Richard Henshall ne sont pas en restes et bluffent une partie de l’auditoire avec des plans de guitare hallucinants (« In Memoriam »).
Le set s’achève sur « Cockroach King », dont les parties de chant en canon sont malheureusement ruinées par des micros récalcitrants qui ne fonctionnent pas. Dommage car ce titre est l’un des meilleurs et des plus accessible du combo, qui malgré ces problèmes fait preuve de professionnalisme et ne montre en rien son agacement.
Haken aura donc assuré de son mieux son set, malgré des soucis de son réellement handicapants pour le groupe. De plus, la complexité des structures des morceaux n’a pas aidé ceux qui ne connaissaient pas le groupe à rentrer dans leur univers pourtant d’une richesse rare dans le metal progressif actuel. On ne peut qu’espérer revoir rapidement le combo dans de bien meilleures conditions pour pleinement profiter du metal prog original des Anglais.
Setlist Haken
Premonition
In Memoriam
Insomnia
Darkest Light
Cockroach King
Photos : ©2015 Nidhal Marzouk
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