Vendredi, Valley, 15h50
Comparé à l’édition 2014, peu d’artistes de la vague revival classic rock se produisent à Clisson cette année. Alors que l’année dernière Zodiac, Kadavar, Scorpion Child ou encore Blues Pills avaient fait forte impression sur les festivaliers, Orchid est pratiquement la seule formation œuvrant dans ce style présente en 2015.
Et il s’avère que ce concert va être un test grandeur nature pour se rendre compte de l’efficacité des aménagements de la Valley pour les dix ans. En effet, il y a fort à parier qu’avec les anciennes infrastructures, la tente aurait été beaucoup trop petite pour accueillir autant de monde, alors que cette fois-ci, l’air est totalement respirable (quoique ponctuellement teinté d’odeurs provenant de substances illicites).
Les Américains débutent leur set avec « Helicopters », tiré de leur EP à venir, Sign of the Witch. L’idée de proposer un nouveau titre n’est pas mauvaise en soi, mais débuter un set de cette manière est totalement risqué. Par conséquent, le public n’arrive pas à rentrer dans le concert, d’autant plus que les musiciens sont particulièrement statiques, à l’image du vocaliste Theo Mindell. Cette attitude passéiste tranche d’ailleurs littéralement avec le concert précédent ayant eu lieu sous la Valley. Si Truckfighters débordait d’énergie quelques instants auparavant, c’est l’ennui qui se manifeste rapidement.
Autant les compositions du quatuor sont intéressantes sur album, malgré des influences évidentes et revendiquées comme Black Sabbath et Led Zeppelin. Mais il ne suffit pas de porter des vestes à franges et un look 70’s pour tenir un public. D’autre part, le son n’est pas très clair sous la Valley, si bien que les riffs de guitare de Mark Thomas Baker sont rapidement noyés dans un vrombissement assourdissant provenant de la basse de Keith Nickel.
Tout au long des quarante minutes de jeu, Orchid déroule sa partition mais l’envie n’y est clairement pas, malgré des compositions qui sentent bon le rock psyché et le doom (« The Mouths of Madness »). De plus, l’interaction avec le public est proche du néant, puisque seul deux mots seront prononcés par Mindell entre les titres. Un peu plus de volubilité aurait permis de combler les blancs gênants entre deux morceaux.
Orchid avait tout pour donner une prestation réussie pour ce Hellfest 2015, à savoir des compositions solides et un style plutôt fédérateur. Malheureusement, les Américains n’ont pas su saisir leur chance, en particulier en raison d’une interaction frileuse avec le public et d’une trop grande timidité sur scène. A revoir dans de meilleurs conditions.
Setlist Orchid
Helicopters
The Mouths of Madness
Eyes Behind the Wall
Capricorn
Silent One
John the Tiger
He who walks Alone
Photos : ©2015 Thomas Orlanth
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