Dimanche, 15h50 - Valley
Les Américains de Weedeater roulent leur bosse depuis déjà quelques années et c'est donc avec plaisir que nous les retrouvons sur la Valley. L'enthousiasme de la présence du combo à l'affiche de cette édition du Hellfest semble partagé par de nombreux festivaliers si l'on en juge par la présence massive de ceux-ci sous la tente avant le début de la prestation du trio. Et c'est sous les acclamations que la formation va entamer son set pour une quarantaine de minutes dédiées au sludge.
Le groupe possède une configuration scénique singulière en plaçant la batterie au milieu de la scène. Mais en plus d'être centrale, celle-ci est placée de côté, le public voyant ainsi Travis Owen marteler ses fûts de profil. Cette curiosité visuelle n'est cependant pas là pour dissimuler un quelconque manque de volonté dans l'attitude des Américains, ou d'inspiration dans les titres joués. Genre oblige, la basse est mise très en avant et résonne dans toute la vallée d'un son particulièrement massif, qui donne beaucoup de corps aux compositions grasses du trio.
Weedeater possède cette faculté de dégainer pistes sur pistes avec une communcation moindre mais sans jamais renier l'efficacité. Les morceaux sont gras, épais, et passent avec brio le cap de la scène. Certains non-adeptes pourraient trouver l'ensemble du set un peu linéaire mais cette cohérence permet surtout de conserver une atmosphère propice au headbang tout au long du concert. Le combo pioche d'ailleurs majoritairement dans son répertoire récent, à savoir Jason… the Dragon et God Luck and Good Speed, mais n'hésite pas à faire un détour par son dernier opus en date, Goliathan, dont plusieurs extraits seront interprétés par les Américains. Des titres qui, comme leurs prédécesseurs, font leur office et permettent de passer un bon moment.
La foule présente n'a pas besoin d'être haranguée par le frontman Dave Collins pour réagir positivement au propos de Weedeater. Les applaudissements, acclamations et hochements de tête sont nombreux, preuve ainsi que le groupe marque des points auprès de l'auditoire. Dave, quant à lui, préfère se concentrer avant tout sur son puissant jeu de basse et sur son chant extrême, qui sied à merveille aux morceaux de la formation. A la guitare, Dave Shepherd fait le job avec professionnalisme et ne démérite pas, étant loin de faire dans la figuration. Celui-ci est assez impliqué bien que le groupe ne soit pas des plus mobiles, et une cohésion scénique réelle est observable du début à la fin.
Un bon concert de sludge, ni plus ni moins. L'auditoire était en droit d'avoir des exigences de la part d'une formation aussi réputée que Weedeater et celles-ci ont été comblées. Avec un propos finalement simple mais bien rôdé, le trio a fait passer un très bon moment aux spectateurs présents.
Photos : ©2015 Sofie Von Kelen
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