Dimanche, 10h30 - Valley
C'est bien connu, le festivalier n'est pas une créature matinale. C'est le triste constat que l'on dressera ce Dimanche matin, alors qu'une quarantaine de personnes, dans les estimations les plus optimistes, se partageront le gazon de la Valley afin d'accueillir les Français de Witchthroat Serpent, pour un réveil tout en lourdeur.
Tout en lourdeur car la formule du trio est tout simplement basée sur le riff massif et hypnotique supposé absorber l'auditoire, un peu dans la veine d'un Electric Wizard. Une influence plus que prédominante pour le combo, tant les compositions délivrées par les Français sont imprégnées de la marque des maîtres britanniques. Les Toulousains offrent donc à l'assemblée un doom lorgnant fortement vers ses références, contenant quelques moments très sympathiques parvenant à créer une atmosphère plutôt captivante dès les premières minutes du set. Les pistes proposées, extraites du premier essai éponyme du combo, semblent se prêter convenablement à l'épreuve scénique. Malheureusement, ces bonnes impressions s'estomperont au fur et à mesure de la demi-heure de concert.
Bien que les titres ne soient pas mauvais, ils souffrent en revanche de sévères redondances qui s'avéreront lassantes au fur et à mesure. Si Witchthroat Serpent commençait sur les chapeaux de roue, la suite de la prestation perdra progressivement en intensité. Le trio aligne des pièces où les artifices présentés sont bien trop linéaires. Ceux-ci en deviennent rapidement interchangeables et pénalisent les Français, qui ne manquent pourtant pas de bonnes idées. On soulignera cependant une implication sincère et honnête de la part de la formation, réellement investie sur scène et happée par ses propres compositions. La conviction affichée donne finalement un certain capital sympathique au groupe. D'autant plus que la voix de Fredrik, couverte de reverb', procure un aspect assez envoûtant. Pas assez cependant pour nous faire complètement accrocher aux morceaux.
En trente minutes, Witchthroat Serpent n'aura que partiellement convaincu. Les bonnes idées sont là, la tenue de la scène est correcte, le chant plutôt bon, mais les morceaux bien trop similaires et déjà entendus pour captiver l'audience. Le potentiel est présent, et les qualités mises en avant par le trio donnent envie de suivre l'évolution de celui-ci. Mais il y a encore du chemin et du travail avant de devenir l'Electric Wizard de l'hexagone.
Photos : © 2015 Lionel / Born666
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.