Samedi, 18h40 - Mainstage 1
"...la légende parle et [...] l'ambiance rappelle par instants la véritable messe orchestrée ici-même par Black Sabbath un an plus tôt."
Comme d'habitude le samedi après-midi, la foule s'entasse devant les Mainstages dès le début de l'après-midi, pour les concerts les plus mainstream du festival. Slash et ses acolytes Myles Kennedy & The Conspirators feront donc face à un public quasiment aussi fourni que les têtes d'affiche du jour, sous un soleil de plomb.
Le guitariste le plus chevelu du monde est attendu de pied ferme par tous, pour un set d'une heure aux allures de best-of, qui ne laisse que peu de place aux temps morts.
Les reprises des Guns'n'Roses sont bien sûr de la partie, à l'instar de "Nightrain", qui déclenche une véritable folie dans le pit, quelques secondes après "You're A Lie", opener aux effets moins percutants.
Dans le camp des reprises du légendaire ex-groupe de Slash, on est un peu déçus par la réception de "You Could Be Mine", joué il est vrai de façon un peu molle et nonchalante. A ce petit jeu, certains morceau post-Guns'n'Roses tirent bien mieux leur épingle du jeu, comme le single "World On Fire" du dernier album de Slash, qui semble déjà adopté par tous et hissé au rang d'incontournable. Ce dernier est d'ailleurs l'occasion pour les musiciens de ralentir le pont instrumental en vue de jouer malicieusement avec le public.
Le plus bluesy et mid-tempo "Back From Cali" fait également taper du pied et des mains même ceux qui ne connaissent que peu le nouveau répertoire du guitariste au chapeau. Slash, d'ailleurs, semble aujourd'hui un peu plus en retrait qu'à l'accoutumée. Il se met assez peu en avant sur ses interventions, et ne nous gratifie pas de son habituel solo débridé seul en scène, souvent un peu trop long. Aucun regret à ce niveau, ça ne fait que libérer du temps pour jouer plus de titres !
Le moment passé par Slash seul en scène, au centre de toute l'attention, est l'énorme intro d'"Anastasia" : elle consiste en une improvisation acoustique dans des gammes orientales proches de celles utilisées en flamenco, pour peu à peu glisser vers un son plus abrupt et s'achever sur le riff principal du morceau. Ce type de transition surprend très agréablement, et est un vrai renouveau dans le jeu de scène du guitariste. De tels moments méritent amplement de remplacer l'habituel solo parfois laborieux, jusqu'à plus soif !
Servis par une balance plutôt très bonne, le groupe s'applique depuis le début du set à faire ce qu'il sait le mieux faire : balancer le son de façon très carrée et pleine de feeling. Sans aucune surprise, Myles Kennedy est dans une forme olympique : aucune note ne lui résiste, et son attitude sur scène est irréprochable.
A partir de ce moment, c'est l'escalade, la surenchère jusqu'à la fin du set ! A peine s'achève le gros moment constitué par "Anastasia" et ses refrains repris par tous, c'est "Sweet Child O'Mine" qui prend le relais et place la barre plus haut encore. Sur les refrains, le public ne chante plus, il hurle, comme possédé. Même en plein jour, la légende parle, et initie la magie du moment : l'ambiance rappelle par instants la véritable messe orchestrée ici-même par Black Sabbath un an plus tôt.
Le groupe n'est pas sans pitié et relâche un peu de mou avec "Slither", qui permet malgré tout à Slash de dérouler un excellent solo avec une attitude presque dilettante : la classe ultime !
L'accalmie est de courte durée avant le classique final "Paradise City". Contrairement à l'habitude, pas de canons à confettis pendant le morceau, mais la température n'a pas besoin de cela pour décoller : ça saute jusque derrière la régie, et les hurlements surpassent ce qui semblait déjà assourdissant deux titres auparavant. Après avoir prolongé le plaisir au moyen d'un ultime solo, Slash conclut en remerciant le Hellfest au micro.
Une fois de plus, Slash est venu, a vu et a vaincu de façon impériale et incontestable : à croire qu'il ne s'arrêtera jamais, pour notre plus grand plaisir !
Photos © 2015 Nidhal Marzouk - www.nidhal-marzouk.com
Setlist :
You're a Lie
Nightrain (Guns N’ Roses)
Avalon
Back from Cali
You Could Be Mine (Guns N’ Roses)
The Dissident
World on Fire
Anastasia
Sweet Child O' Mine (Guns N’ Roses)
Slither (Velvet Revolver)
Paradise City (Guns N’ Roses)