"Cavalera Conspiracy est la suite de l'aventure Sepultura."
Quelques instants avant son concert avec Cavalera Conspiracy au Hellfest, Max Cavalera, guitariste et chanteur, a pu délivrer quelques mots à La Grosse Radio. Il a délivré ses impressions sur le festival, qu'il a eu l'occasion de fréquenter de nombreuses fois avec ses différents projets, de revenir sur le dernier album en date de son groupe et de parler de ce qui le distingue de Soulfly. Entrevue brève, mais intense.
Bonjour Max et merci de nous accorder cette interview. Qu'attends tu de ton concert avec Cavalera Conspiracy.
J'ai hâte, surtout que c'est la dernière date de la tournée, tout peut arriver. Attendez-vous à de la folie !
Tu es venu en tout six fois au Hellfest, tu y étais depuis le tout début. Qu'est-ce que ça fait comme effet de voir ce festival évoluer ?
C'est toujours bien de voir un festival qui commence petit devenir énorme, comme c'est le cas du Hellfest maintenant. Je suis content d'avoir fait partie de ça, d'une certaine manière, et d'y être depuis le début. Je suis content qu'il puisse fêter son 10e anniversaire maintenant, c'est vraiment cool.
Parlons du dernier album de Cavalera Conspiracy, Pandemonium. Que penses-tu des retours que tu as eu depuis sa sortie ?
Je pense que j'ai fait quelque chose de bien avec ce disque. Il a été pensé pour les fans de musique plus underground. Il est plus agressif. Il n'a pas été créé dans l'optique de faire de grosses ventes. Quand Igor [Cavalera, batteur] et moi avons planché dessus, nous nous sommes dits qu'il fallait quelque chose pour les vrais fans hardcore de ce qu'on fait. C'est la minorité, certes, mais nous avons aussi voulu les rendre heureux. C'est en cela que ce disque est spécial. C'est un cadeau pour ces fans. Et la réaction n'a pas été mauvaise. J'espère juste que l'année prochaine, on pourra tourner un petit peu plus et jouer plus de chansons de ce disque, parce qu'on ne joue que "Babylonian Pandemonium".
L'année prochaine risque donc d'être chargée, avec le prochain album de Soulfly qui va bientôt sortir. Comment fais-tu pour te concentrer sur un groupe à la fois ?
Je divise mes idées. Aujourd'hui, je suis en mode Cavalera Conspiracy, mais quand je reviendrai à Soulfly, je permute.
Soulfly est d'ailleurs devenu de plus en plus agressif, comment en es-tu venu à cette direction artistique ?
Tu dois trouver différentes façons de t'exprimer quand tu créées. Tu ne peux pas refaire la même chose indéfiniment, il faut que tu puisse évoluer en tant qu'artiste. J'ai su dès le début que Soulfly avait cette capacité à changer de disque en disque. Les premiers sont orientés vers une musique tribale, ensuite on s'est tourné vers le thrash et les plus récents sont plus brutaux et le prochain, Archangel, ira encore plus loin. Le propos de Soulfly est l'évolution de la musique, du coup, ces changements font partie du processus.
Étant donné que la direction artistique de Cavalera Conspiracy est aussi brutale, comment arrives-tu à distinguer tes deux groupes ?
Cavalera Conspiracy, c'est deux frères qui jouent du metal. Après 30 ans à jouer avec Igor, nous avons formé notre entité propre. J'écris les riffs et Igor ajoute sa patte à la batterie. Ensemble, on travaille sur la direction des chansons, si elles doivent être plus rapides, si elles ont besoin d'un break ici ou là. Je garde mes chansons de Sepultura pour Cavalera Conspiracy maintenant, je ne les joue plus avec Soulfly. C'est plus intéressant de séparer ça, parce que Soulfly a sa propre histoire à raconter, comme ça, Cavalera Conspiracy est la suite de l'aventure Sepultura.
Photos © 2015 Nidhal Marzouk
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