Dimanche, 16h35 - Temple
La Temple, scène idéale pour déguster le meilleur du black metal. C'est donc avec plaisir que nous retrouvons Grave Pleasures (anciennement Beastmilk) et leur… post-punk. Une programmation étonnante au Hellfest, qui montre la volonté d'ouverture du festival à des genres autres que le metal. Cette envie de faire venir des formations d'horizons variés a déjà pu se remarquer deux jours plus tôt avec la performance de Woven Hand sous la Valley.
C'est donc dans un propos évoluant davantage dans le giron de Joy Division que de Mayhem que les Finlandais officient. Ce qui explique certainement l'affluence assez faiblarde sous la tente à ce moment de la journée. Qu'importe l'absence relative de public. Les musiciens se montreront heureux d'être là, en affichant une forte implication durant l'ensemble du set, en communicant avec les festivaliers, en faisant contribuer ces-derniers au set, ou en parlant des morceaux.
La setlist est orientée en grande majorité sur des morceaux issus de leur premier effort en date, Climax, datant de l'époque où la formation se nommait encore Beastmilk. Pour rappel, celle-ci a pris la décision de changer de patronyme après le départ du guitariste Goatspeed. Force est de constater que ces titres passent l'épreuve de la scène sans accrocs, grâce à des refrains tubesques, des paroles faciles à scander et une section rythmique carrée et efficace. La musique offerte par les Finlandais est bien loin d'être molle, et se révèle, qui plus est, suffisamment variée pour ne pas lasser le public.
Ainsi, des pièces du calibre de « Death Reflects Us », « The Wind Blows Through Their Skulls », « Genocidal Crush », « Love in a Cold World » ou encore « You Are Now Under Our Control » ont un effet immédiat. Celles-ci s'accrochent à l'esprit et les points d'orgues que constituent les refrains ne nous quittent plus. Indéniablement, la recette pour aligner des tubes a été trouvée et le combo ne se gène pas pour l'utiliser encore et encore. Le chanteur Khvost, en grande forme vocalement et possédé sur scène, tient à rappeler qu'un nouveau disque sera bientôt disponible. L'occasion est propice à jouer de nouveaux titres du registre de Grave Pleasures. Ainsi, deux pistes extraites de cette future œuvre seront interprétées. Ces compositions, dont l'une est baptisée « Crying Wolves », semblent suivre la même voie déjà empruntée par Climax, et leur qualité d'écriture est démontrée par leur efficacité scénique.
Le propos n'est pas d'une grande originalité et sera plus appréciable pour son effet madeleine de Proust. Si les festivaliers n'ont pas été des plus présents sous la Temple pour accueillir Grave Pleasures, ceux-ci ont réagit positivement aux appels des Finlandais, qui quitteront la scène avec le sentiment de devoir accompli. Une performance très agréable, qui pousse à féliciter l'organisation du Hellfest pour cette ouverture vers des combos sortant des sentiers battus du festival. A revoir impérativement.
Photos : © 2015 Thomas Orlanth
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