Dimanche, 15h05 – Warzone
"Avec une balance de bonne facture, les Californiens peuvent profiter des quarante minutes qui leur sont allouées pour envoyer la sauce et mettre le pit sans dessus dessous."
A peine remis du déjeuner, qu’il faut déjà aller se dépenser sous un cagnard impitoyable devant Snot : que la vie est dure !
D’autant que, même si la situation est loin d’égaler ce que Ben Barbaud lui-même a appelé "l’affaire Body Count", la prestation de Snot se mérite ! En effet, la Warzone est pleine à craquer, et on peine à arriver devant la scène avant la fin du premier morceau joué, le classique et sobrement intitulé "Snot".
La scène arbore, en plus du traditionnel backdrop à l’effigie du groupe, des panneaux "Fuck The People" qui résument bien l’état d’esprit de la Warzone, théâtre de nombreuses prestations contestataires.
Au niveau du son, rien à redire, si ce n’est que la basse a parfois tendance à baver un peu trop, défaut véritablement mineur, et qui colle plutôt au style déployé par Snot. Avec une balance de bonne facture donc, les Californiens peuvent profiter des quarante minutes qui leur sont allouées pour envoyer la sauce et mettre le pit sans dessus dessous.
Les gros riffs de Mikey Doling et Sonny Mayo font sauter le public en rythme, et leur utilisation de la wha pendant les couplets amène un groove indéniable : Tom Morello n’a qu’à bien se tenir ! Les chœurs assurés par Doling sont en revanche peu convaincants, par leur manque de relief et de testostérone : on a plus l’impression d’entendre des lignes claires de metalcore, peu raccord avec le style de Snot.
Le frontman Carl Bensley, arrivé dans les rangs du groupe il y a un an, est parfaitement à l’aise et efficace sur scène : il communique bien avec son public, et lance même un sondage pour savoir qui va aller voir Cannibal Corpse, qu’il soutient becs et ongles. De même, il touchera un mot en fin de set sur Superjoint Ritual et NOFX, qui en découdront à Clisson plus tard dans la journée.
Le batteur Jamie Miller livre quant à lui une véritable leçon de spectacle : il devient complètement dingue sur son siège, et adopte des mouvements amples et désarticulés pour un jeu ultra-dynamique et impressionnant. Son énergie débordante n’a d’égale que le statisme des cordistes, qui ne semblent pas avoir besoin de s’agiter pour vivre leur musique.
L’ambiance dans le pit va crescendo, notamment lorsque résonne le début de "Tecato", que le groupe adore jouer, de l’aveu du vocaliste. Les slams redoublent d’intensité pendant ce morceau au pont quasi progressif, et un grand circle pit est lancé sur le morceau suivant, "Deadfall". C’est le moment choisi par Snot pour agrémenter le dernier riff du fameux refrain de "Hit The Lights" de Metallica.
Le final est également à la hauteur de nos attentes, avec une foule qui saute comme un seul homme sur l’apocalyptique "Snooze Button", tandis que des techniciens du festival rafraichissent avec leur Kärcher des fans aux anges.
Snot n’a pas fait dans la dentelle pour ce show ultra-condensé, et le résultat a dépassé nos espérances, avec un public présent en masse et acteur de l’énorme ambiance, qui nous a fait oublier le soleil de plomb.
Setlist :
Snot
Joy Ride
I Jus' Lie
Stoopid
Tecato
Deadfall
Get Some
Snooze Button
Remerciements au webzine Metalorgie pour l'utilisation des photos.