Dimanche, 20h30 – Warzone
"... batterie un peu chaotique, guitare débridée aux riffs dévastateurs, basse écrasant tout sur son passage, le tout sur fond des cris contestataires d’un Wattie Bunchan très en forme..."
Une heure après un set complètement barré des Wampas, qui restera dans les annales, c’est au tour des mythiques The Exploited d’investir la Warzone pour une bonne heure, soit dans le monde des punks, une grosse vingtaine de morceaux.
Le décor est posé dès les premières mesures du bien nommé "Let’s Start A War (Said Maggie One Day)" : batterie un peu chaotique, guitare débridée aux riffs dévastateurs, basse écrasant tout sur son passage, le tout sur fond des cris contestataires d’un Wattie Bunchan très en forme, bien qu’un peu statique. Le bassiste Irish Bob n’est pas en reste, et tel une pile électrique, il saute et s’agite dans tous les sens.
Bien sûr, comme il est de rigueur dans la Warzone depuis vendredi, les slams pleuvent sans discontinuer, dès les premières notes jouées par les Ecossais.
Le public est d’ailleurs transporté par l’énergie de The Exploited, en témoignent des actes aussi bon enfant qu’absurdes, comme ces lancers de chaussures (!) qui dureront pendant toute la reprise des Vibrators "Troops of Tomorrow".
Le son est plutôt bon, et permet d’apprécier les gros riffs qui semblent pour certains venir droit de la NWOBHM, comme ceux de "Holiday In The Sun" par exemple. La guitare met un peu de temps à se mettre en place, en témoignent les solos de Matt "Justice" McGuire, qui passent progressivement d’un peu fouillis ("I Believe In Anarchy") à carrément rock’n’roll ("There Is No Point").
Malheureusement, de nombreux festivaliers manquent ce solo, car à la moitié du set, la foule commence à s’éclaircir, probablement en raison du début de la prestation de Limp Bizkit sur la Mainstage 1. Bien mal leur en a pris, car les spectateurs sur le départ manquent d’énormes morceaux du set, comme l’impitoyable "Beat The Bastards", suivi par tous dans un ouragan de décibels, ou encore les classiques "Fuck The System", "Sex & Violence" ou "Punk’s Not Dead", qui viennent terminer de retourner le pit.
Pendant toute le concert, le frontman Wattie communique avec son public, et fait même l’effort de jeux de mots en français : il évoque notamment la prestation de ZZ Top, qu’il a trouvée excellente, ajoutant avec toute la subtilité du monde "ZZ Top… zizi… wank !". Si ça, c’est pas punk ! Dans la catégorie des moments cocasses, "Chaos In My Life" est introduite par une version révisée du "Yellow Submarine" des Beatles.
Musicalement, l’ensemble tient très bien la route, et on sent les nombreuses années d’expérience du groupe, qui sait emmener son public où il le souhaite. Le concert est bien calibré (ça, c’est moins punk !), et de nombreux stops interviennent pendant les morceaux – notamment "I Believe In Anarchy", ce qui dynamise énormément le set.
Au final, des légendes comme The Exploited ont su être à la hauteur de leur renommée, et surtout les festivaliers les ont accueillis comme il se doit : un joyeux bordel sur fond de pensée contestatrice, pour un excellent avant-dernier concert punk du week-end ! Place à NOFX pour le final !
Setlist :
Let's Start a War (Said Maggie One Day)
Fightback
Dogs of War
UK 82
Chaos Is My Life
Dead Cities
Alternative
Noize Annoys
Never Sell Out
Troops of Tomorrow (The Vibrators)
I Believe in Anarchy
Holiday in the Sun
Cop Cars
There Is No Point
Beat the Bastards
Fuck the System
S.P.G.
Porno Slut
Army Life
Maggie
Fuck the USA
Sex & Violence
Punks Not Dead
Was It Me
Photos : © 2013 Nidhal Marzouk
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.