Samedi, 23h35 - Altar
Rednecks et marche funèbre
On ne les présente plus, de véritables légendes du death metal : les ténors de l’école floridienne Obituary. Jamais très loin de nos contrées au cours de leurs tournées, la sortie d’un nouvel album l’année dernière était un bon prétexte pour les voir en haut de l’affiche de l’Altar. Réputé pour être une véritable machine de guerre sur scène, a fortiori sous sa nouvelle mouture, le groupe était attendu au tournant. C’est sur le tube instrumental « Redneck Stomp » qu’Obituary ouvre les hostilités. Le ton est donné : riffs sont autant de coups de massue qui tombent sur nos malheureuses têtes. Certes, Obituary ne fait pas dans les fioritures et autres textures sonores élaborées, mais leur sens du rythme est irréprochable.
Le son est d’une précision mortelle, avec une excellente définition des guitares, faisant qu’on peut presque sentir Trevor Peres et Kenny Andrews attaquer leurs cordes au mediator. A la voix, John Tardy déploie un growl puissant, mais qui est aujourd’hui beaucoup plus propre et clair que sur les premiers albums du groupe, ce qui fera autant d’heureux que de déçus. Son frère Donald Tardy a un jeu toujours aussi massif et précis, qui cimente le son d’Obituary. Avec lui, pas d’entourloupe : sa batterie a un son naturel, complètement dépourvu de trigger, ce qui sonne sacrément mieux que la majeure partie des batteries metal aujourd’hui.
La setlist est axée sur le dernier album d’Obituary, Inked in Blood, et on peut observer que les nouveaux morceaux passent très bien en concert. Il y en aura presque autant de Slowly We Rot, faisant des ravages sur nos pauvres cervicales. Les quelques moments mid-tempo du set ont un côté très doom, qui sont bienvenus pour instaurer un climat pesant entre le mitraillage constant de riffs, joués en boucle sur une batterie martiale. Par moment, le son et les compositions du combo évoquent aussi clairement l’indus’, ce qui n’est pas étonnant sachant que les membres d’Obituary sont de grands fans de Godflesh.
Dans cette ambiance d’osmose où tout le public headbangue comme un seul homme, on se rend compte qu’Obituary n’a rien perdu de sa superbe. Au contraire, ils sont aujourd’hui dans une forme olympique, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années, notamment à cause des errances guitaristiques de Ralph Santolla. Aujourd’hui, le groupe se concentre sur le riff, ce qu’il sait faire de mieux, et ça se ressent vraiment sur leur performance, qui fait l’effet d’un rouleau compresseur. S’ils gardent ce niveau d’exécution, ces gars risquent de tenir encore longtemps la dragée haute à la jeune génération du death metal.
Setlist :
Redneck Stomp
Centuries of Lies
Visions in My Head
Infected
Intoxicated
Bloodsoaked
'Til Death
Don't Care
Violence
Back to One
Dead Silence
Back on Top
Inked in Blood
Slowly We Rot
Compte rendu par Tfaaon (Facebook)
Photos : ©2015 Thomas Orlanth
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