Samedi, 00h40 - Warzone
Zone de guerre contaminée
Alors que le feu d’artifice d’anniversaire du Hellfest est en train de se terminer, le bulldozer du hardcore new-yorkais Biohazard est sur le point d’annihiler la Warzone en tête d’affiche. Sans surprise, le combo est affûté comme un rasoir, avec à la clé des rythmiques tranchantes et agressives.
Pas de doute, Billy Graziadei était né pour être un meneur : avec son charisme doublé d’une voix très puissante et juste, il fait faire des folies au public, qui se démène dans le pit malgré l’heure tardive. Mais il serait injuste de ne pas souligner l’importance du travail de Scott Roberts à la basse et aux chœurs, se montrant tout aussi convaincant en vocifération qu’en flow hip hop sur les chansons plus groovy. A la guitare solo, Boby Hambel assure un travail de qualité, mais soyons honnêtes : qui écoute Biohazard pour les solos ?
Comme d’habitude sous la Warzone, le son est excellent, permettant au combo new-yorkais de déployer toute sa puissance. On peut remarquer que les compositions comportent plus de chant clair que leurs comparses de Sick of It All et Madball, et ce n’est pas une mauvaise chose ! En plus de cela, tous les éléments du hardcore, à la fois festif et engagé, sont bien là. Bien que très ancré dans une époque, il faut bien constater que cette musique n’a pas pris une ride, et reste toujours très efficace sur scène, surtout quand elle est interprétée par des musiciens aussi rôdés.
Entre deux moments de furie, Billy prend la parole, et se plaint du côté trop professionnel et rigide du festival. Il prend donc le public à part et leur demande s’ils seraient prêts à monter sur scène avec eux « comme des frères, mais sans faire les idiots pour autant ! ». Très vite, de nombreux festivaliers s’exécutent et rejoignent Biohazard sur scène, ils sont déjà plus d’une centaine ! Alors qu’il reste très peu de place pour les musiciens, ceux-ci jouent deux chansons accompagnés de ces fans, qui commencent déjà à slammer sur la scène, avant que la sécurité n’exige qu’ils descendent, ce qui ne se fera pas sans cohue. Et oui, c’est ça aussi le punk, et peut-être bien que Biohazard s’est dangereusement rapproché de la liste noire sur ce coup.Le feu d’artifice de Scorpions bat son plein lorsque Biohazard termine son set. Un concert à placer sous le signe de la bonne humeur, de l’énergie, mais aussi de la nostalgie. Ces ténors du hardcore n’ont rien perdu de leur superbe, et il y a fort à parier qu’on n’a pas encore fini de les voir tourner !
Setlist :
Wrong Side of the Tracks
Shades of Grey
Urban Discipline
Chamber Spins Three
Tales from the Hard Side
Down for Life
How It Is
Vengeance Is Mine
Resist (public sur scène)
Love Denied (public sur scène)
Howard Beach
We're Only Gonna Die (reprise de Bad Religion)
Victory
Punishment
Hold My Own
Compte rendu par Tfaaon (Facebook)
Photos : © 2015 Brian Ravaux / ImmortalizR
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