Vendredi, 23h45 - Valley
En cette fin de première journée du Hellfest, deux concerts se jouent à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre, au style radicalement différent. Lorsque l’un jouit d’un engouement sans faille et se paie le luxe de déchaîner les passions à chacun de leurs passages, Meshuggah; le second, bien méconnu en contrepartie, prend place sous la Valley pour une prestation hypnotique.
Fort d’une discographie riche de douze albums –dont un live- depuis 2002, la formation originaire de Denver dans le Colorado vient ce soir avec la volonté de faire vivre à la foule qui aura su s’intéresser à lui, une expérience intense et mystique.
Première constatation en début de set, le son est particulièrement élevé. Immersion totale dans la musique si singulière des Américains.
Sans surprise, l’audience apparaît bien moins fournie que pour Mastodon, la tente étant remplie seulement au tiers, les festivaliers les plus curieux et motivés s’en trouvent finalement privilégiés.
Mené avec charisme par David Eugene Edwards (ex-16 Horsepower), plume sur le chapeau et chapeau sur la tête, le groupe nous happe de son talent et de son univers hors normes.
Souvent lointaine, toujours envoûtante, la voix du leader transporte l’assemblée dans un autre monde, au milieu de sonorités accrocheuses et d’ambiances euphorisantes. Pas bavard pour un sou, Edwards semble possédé par sa musique et déterminé à la faire partager le plus simplement, et sincèrement du monde à l’assemblée, dans une atmosphère des plus intimes. C’est une expérience live intense que les festivaliers sont en train de vire.
Décrire la musique de Wovenhand comme étant un mélange de rock, folk et country serait assez réducteur, tant l’esprit et les compositions du groupe sont uniques.
Plus qu’un concert, c’est un véritable voyage que nous offre Edwards et sa bande.
Il aurait été dommage de rater la prestation tout en retenue et empreinte d’émotion de Wovenhand, alors que la machine de guerre Meshuggah et les doyens de Judas Priest foulent régulièrement les planches ici, en France.
David Eugene Edwards et sa bande excellent dans leur univers et auront démontré tout leur talent et leur créativité au cours de ce set de près d’une heure, qui sonne la clôture de la Valley en ce premier jour du festival.
Une fois de plus, le Hellfest aura prouvé sa volonté d’ouverture d’esprit et d’éclectisme musical, en proposant à la programmation ce groupe à part, qui aura soufflé ce soir un vent de chaleur sur la Valley.
L’un des concerts les plus envoûtants du weekend, assurément.
Photos : © 2015 Blackstage
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