EarlyRise est un duo composé de deux jeunes musiciens, Raz Klinghoffer et Orly Lari, qui décident de combiner leur talent afin de donner naissance à ce tout nouveau projet qui voit le jour en 2009, à Israël.
C'est en 2011 que sort le premier essai des deux compères, intitulé What If, jetant le groupe dans l'arène, le tout avec une auto-production. Ainsi, s'ils veulent être remarqués, les deux amis vont devoir frapper un grand coup. Réussi, ou pas ?
Musicalement parlant, EarlyRise évolue dans un registre plutôt rock, assez rafraichissante, catchy et accrocheuse, mais avec cependant quelques relents metal. Néanmoins les titres présentés dans ce premier brûlot possèdent également un réel côté pop, dans le sens où l'ensemble est vraiment facile d'accès, et ne rebutera vraiment que peu de monde, et ce malgré une guitare qui, si elle se trouve assez souvent en retrait par rapport au chant, reste présente fort heureusement et sait être puissante lorsque besoin est. Bien sûr, les auditeurs les plus fervents de metal pur et dur passeront très rapidement leur chemin, car la musique des israéliens n'est pas vraiment faite pour headbanguer ni se déchainer sur scène, mais avec un peu d'ouverture d'esprit, il est facile de se plonger dans l'univers qui est créé par la formation au travers des différentes pistes peuplant le brûlot, dont les refrains régaleront bien souvent les cages à miel, car dans une très grande majorité d'entre eux, ils constituent le point d'orgue, la pierre angulaire des morceaux, leur donnant un second souffle, une grande envolée, et toujours un petit quelque chose de vraiment séduisant, de prenant, même si dans ce charme qui s'opère au fil des titres, la voix n'y est vraiment pas pour rien, celle-ci renforçant encore une fois l'aspect plus easy-listening développé par le combo, la voix de la demoiselle étant dans un registre purement pop, mais dont le timbre est extrêmement cristallin.
Là où le bas blesse, c'est qu'il sera possible de reprocher à EarlyRise une trop grande densité et homogénéité dans les morceaux qui se suivent, et les ballades à l'instar de « Memories » sont peut-être le seul point qui permettent de sortir un peu du schéma classique, bien que ces dernières ne soient pas toujours attrayantes, pouvant lasser les moins endurants d'un bout à l'autre de la galette, qui s'étale tout au long de 13 morceaux, soit plus de 50 minutes. L'autre défaut dans lequel s'empêtre le groupe, c'est justement un manque d'originalité qui pourrait s'avérer préjudiciable à l'avenir, car si le duo ne parvient pas à développer dans l'avenir une personnalité plus affirmée pour pouvoir prétendre renouveler ou apporter quelque chose au style, il est à craindre que, malheureusement, ce dernier, malgré sa qualité et sa beauté, n'arrive jamais sur le haut du panier, restant de ce fait dans les bas-fonds, ce qui, à l'écoute de ce What If, ne se mériterait vraiment pas. Il faut bien reconnaître que la musique qui est délivrée tout au long est véritablement bien menée, chaque instrument étant parfaitement à sa place, la production elle aussi est globalement limpide et claire, même si le chant est un peu trop en avant dans le mixage. Et des petites touches sympathiques se retrouvent, notamment quelques effets sur la voix, des petites incursions plus progressives par quelques changements de structure ici et là, même s'ils gagneraient à être beaucoup plus creusés, pouvant ainsi donner un second souffle aux titres, et des petites apports un tantinet electro comme sur « Face Me » qui donnent un bel effet, n'étant en rien utilisés à outrance, le groupe jouant bien sûr dans un côté plutôt aérien, épuré, celui-ci étant bien sûr réussi.
La voix qui guidera l'auditeur lors de sa traversée, c'est une belle voix féminine. La jeune Orly Lari possède un brin de voix tout à fait séduisant, sachant se faire émouvant et bonifiant des morceaux avec grâce, sa prestation pouvant se révéler absolument magnifique, des titres comme « China » étant magnifiés par cette chanteuse au timbre certes très pop, mais non dénué d'identité, possédant une certaine signature et, comme la musique, beaucoup de fraicheur. Cette dernière est également capable de varier, en passant de la puissance à l'intimité, toujours avec classe et justesse. Encore une qualité qui s'ajoute, la ravissante Orly maîtrisant à merveille ce qu'elle fait, connaissant ses limites et n'allant jamais taquiner des notes qu'elle ne peut chercher, restant dans son registre, évoluant ainsi avec aisance et assurance, de quoi montrer ses capacités déjà convaincantes. Bon, le timbre de la jeune femme pourra légèrement évoquer Hayley Williams (Paramore), mais en bien plus agréable, moins forcée et agressive.
Lorsque l'on se penche sur les titres, on peut remarquer que plusieurs d'entre eux sortent réellement du lot, par une plus grande qualité, une accroche plus importante, tant de raisons qui font qu'à chaque écoute, ce sont ceux-là que l'on repère et qui restent en tête, comme la belle ballade qu'est « China », où Orly est tout simplement une enchanteresse, le morceau d'introduction « Become Mad » qui met directement dans l'ambiance et donne sur un plateau d'or une belle idée de ce que sera la suite, sans oublier « Shell », résolument rock et entraînante, agréable à souhait, mais surtout la sensationnelle « Wasteland », avec l'accompagnement d'un subtil violon, des guitares soutenant un excellent refrain, et une voix ne déméritant pas, donnant ainsi un délicieux cocktail, mélodieux et raffiné. D'autres comme « Over » ou « Junkie » et sa montée en puissance ne sont pas dénuées d'ambition et plairont incontestablement. A côté de cela, l'intérêt parfois retombe sur quelques titres qui ne font que pâle figure par rapport à d'autres. « Goodbye » est une ballade au piano classique, comme on peut en entendre partout, et si le chant féminin est agréable, il n'empêchera pas que l'on s'ennuie un peu malgré l'apparition là encore de ce fameux violon ou des guitares sur la fin, et « Memories », avec son côté atmosphérique, va se révéler ainsi plus intéressante. De même que « Face Me » n'est pas celle que l'on retiendra, les petites touches electro n'apportant pas l'intérêt nécessaire pour rendre le tout captivant. Enfin, l'éponyme « What If » manque de mordant, dommage.
Mise en garde malgré tout pour EarlyRise qui a tendance à parfois trop tirer sur la corde de la ballade. Ce point mis à part, What If est un très bon album, conciliant un rock émotionnel et moderne avec des sonorités plus metal et des influences assez pop, le tout avec beaucoup de passion et d'intensité. Nul doute que les israéliens devraient séduire avec ce premier jet, qui se devrait d'être encore un peu plus fouillé. Un essai restant à découvrir !
Note finale : 7,5/10
Facebook d'EarlyRise (4 titres sont disponibles en téléchargement légal et gratuit)
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