Souvent décrié pour son manque d’originalité, le deathcore est un sous-genre musical florissant ces dernières années et notre contrée n’échappe à cette déferlante de breaks et de growls démoniaques. C’est aujourd’hui une jeune formation qui nous propose son second effort, sous la forme d’un EP court mais intense.
Originaire de Reims, le quatuor Behind The Hill a été formé en 2011. Après un premier EP dans la foulée, il faut attendre 2015 pour que le petit frère daigne voir le jour mais l’attente ne fut pas vaine grâce à la qualité proposée. L’ensemble est compact puisque qu’avec une durée de vingt et une minutes pour six morceaux, il n’est pas ici question de prendre son temps avec une construction lente de l’ambiance au sein des chansons mais bien d’envoyer la sauce comme elle vient dans la face de l’auditeur. Il suffit d’aller faire un tour sur les influences du combo avant l’écoute (Thy Art Is Murder, The Black Dalhia Murder, Gojira ou encore Chelsea Grin) pour comprendre que chez Behind The Hill, on ne blague pas.
"Food Chain" ouvre le bal et rien que le titre donne une idée assez rapide de ce à quoi on peut s’attendre en termes de paroles. Un titre qui fait assez écho à celui qui clôt l’EP, "Diary of a Deadly Milch Cow", et dont on peut facilement identifier un thème récurrent de la part de Chris Ventura (chant) et sa bande. Avec "Food Chain" donc, pas de fioriture mais un deathcore lourd et à l’ambiance froide. Le son est assez bien équilibré faisant justice à chacun des membres et de son instrument. On pourrait reprocher une trop forte mise en avant du chant au détriment des guitares à certains moments mais cela n’est pas préjudiciable.
Le duo Loïc et David à la guitare fait des merveilles, tout d’abord parce que les mélodies sont travaillées et ne donnent pas l’impression d’être face à une construction basique comme on peut l’observer assez souvent dans le genre. Notamment sur "Hypnotic Pendulum" ou les différents rifs proposés font voyager l’auditeur, le son à beau être froid, on se retrouve happé dans un mouvement de fraîcheur qui fait du bien. Notons aussi le très bon travail sur la batterie qui sait créer un rythme sans avoir à abuser de la double pédale, c’est appréciable par les temps qui courent.
La palme d’or de cet EP revient sans aucun doute à "Indignants" par son côté accrocheur et agressif qui en font le titre qu’il faut conseiller à un néophyte de Behind The Hill.
Idiosyncrasy n’est pas exempt de petits défauts avec notamment un chant qui évolue vers le clair lors de certains passages qui sont dissonants et nuisent un peu à l’ambiance, mais sans cela, cet EP est une véritable réussite. Behind The Hill mérite de trouver un public parce que la qualité est présente, en attendant un LP dans quelques temps.