Dans la sphère du metalcore/post-hardcore, il est aujourd’hui assez difficile de proposer quelque chose de neuf et d’original. Avec leur troisième opus Tracing Back Roots le sextette originaire du Michigan We Came As Romans proposait quelque chose de bien plus rock alternatif, à tel point que leur nouvelle mouture sentait la patte de John Feldmann (chanteur de Goldfinger, producteur de Escape The Fate, The Used, Sleeping With Sirens ou encore Beartooth) à plein nez, copiant allégrement ce qu’il se faisait à côté (Our Last Night, par exemple).
Pour ce nouvel opus éponyme, il en sera de même, et cette fois-ci, c’est au nu-metal que les gars s’attaquent. Et ceci n’est certainement pas étranger au fait que ce soit David Bendeth derrière les manettes. Le bougre s’était déjà chargé de la mutation sonore des Of Mice & Men. Et c’est d’ailleurs cette influence que l’on va retenir, et plus précisément de leur dernier opus Restoring Force, récemment republié en version deluxe. Opportunisme quand tu nous tiens …
Cela dit, force est de constater que les petits gars de WCAR s’en sont toujours bien sortis en proposant une musique très efficace. Il en sera de même sur cet opus, à quelques exceptions près. Car à force de vouloir faire trop mainstream, le groupe tombe dans la soupe vraiment imbuvable, et ce ne sont pas des titres comme « Memories », ballade qui ressemble fortement à du Good Charlotte (!) sur le premier couplet ou encore « Savior Of The Week », titre jumpy plus que douteux qui me contrediront…
Et pourtant, lorsqu’il s’agit d’envoyer du riff, la paire de guitaristes répond présent. Le titre qui ouvre le bal « Regenerate » a un petit quelque chose de Limp Bizkit dans les grattes, et le mélange vocaux criés/mélodiques marche à merveille. Il en sera de même pour « Tear It Down » et son gimmick catchy à souhait. « Defiance » suivra ce même schéma. Et on se dit que cet album est un beau gâchis tant il est capable de nous réserver de bons, voire très bons moments.
Et que dire de ce final « 12 :30 » ? Réel hommage au nu-metal et à une époque passée depuis une dizaine d’années déjà ? On se croirait face à un titre issu du Hybrid Theory, des légendaires Linkin Park, le côté hip-hop en mois, et une ambiance sombre en plus. On pensera également aux Californiens sur le titre « The World I Used To Know » bien qu’explorant plus le côté rock alternatif de leur discographie.
Au final, on se retrouve avec un album duquel l’on ne sait pas vraiment quoi penser. Impersonnel ? Il l’est. Inégal ? Aussi. Opportuniste ? Que oui. Et pourtant, on se laisse assez rapidement séduire par cet album. A l’image d’un bonbon, on se laisse surprendre à y revenir assez souvent, alors que l’on sait pertinemment que c’est mauvais pour la santé. We Came As Romans ne sera jamais capable de produire de grands albums. Soit. Prenons le alors pour ce qu’il est, un produit consommable.