Habemus Lupum
Powerwolf, le groupe allemand à l’imagerie pleine de loups-garous, de vampires et… de références religieuses, est de retour avec Blessed & Possessed. Si vous n’avez jamais accroché au power metal rempli de clichés du combo teuton, il y a peu de chances que ce sixième album vous fera changer d’avis. En effet, le quintet n’a absolument pas renouvelé sa formule. Mais est-ce vraiment un mal lorsque l’on sait que Preachers Of The Night s’était hissé à la première place des ventes d’album en Allemagne ?
Dès les premières secondes de "Blessed & Possessed", le titre d’ouverture, on se retrouve en terrain connu : la voix d’Attila Dorn soutenue par les chœurs grandioses et des coups d’orgues d’églises accueillant l’auditeur. Powerwolf pratique une musique reconnaissable en quelques instants et on retrouve donc déjà tous les ingrédients de leur power metal. Des riffs qui donnent envie de headbanguer, un clavier qui sonne comme un orgue, un chant opératique et surtout, des textes parlant de religion, de vampires et de loups-garous. Toujours aidé par la mise en son du guitariste/producteur Charles Greywolf, ce nouvel album est tout aussi puissant et efficace que ses prédécesseurs.
Cependant cette formule commence à sérieusement sentir le réchauffé. L’effet de surprise a totalement disparu de ce sixième album et Powerwolf ne tente rien pour renouveler ses compositions ou l’intérêt de l’auditeur. On peut même s’amuser à retrouver de grosses ressemblances entre les nouvelles compos et des extraits des albums précédents ("Dead Until Dark" rappelant "Son Of A Wolf" et "Higher Than Heaven" rappelant "In The Name Of God"). Pourtant l’irrésistible envie de headbanguer et de lever le poing en criant « alléluia » se fait rapidement sentir.
Certains morceaux arrivent quand même à ressortir de cet album, tel que "Sanctus Dominus" qui sonne comme une synthèse de tout ce dont le groupe est capable (ces « hallelujah » dans le refrain encore une fois) ou "Christ & Combat" qui donne une belle place dans le mix à la basse (alors que le groupe n’utilise pas de bassiste sur scène…). Heureusement, le chant d’Attila reste toujours aussi juste et puissant. Grosse plus-value du groupe, son timbre si reconnaissable passe avec aisance d’un chant typé metal à un autre plus opératique.
Une chose est certaine à l’écoute de ce Blessed & Possessed, Powerwolf connaît ses fans et leur donne exactement ce qu’ils veulent. Les loups-garous privilégient l’efficacité à la nouveauté et nous proposent un album au titres courts mais sans aucune accalmie. Si vous êtes fan et pas trop regardant, ce sixième opus vous plaira indéniablement. En revanche, si vous êtes un auditeur plus exigeant, vous risquez de regretter l’absence totale de prise de risque de la part du quintet allemand. Bien, mais peut mieux faire comme on dit…
7/10