Atheist – Unquestionable Presence (1991)

A l’occasion de la réédition chez Season of Mist du second album d’Atheist, Unquestionable Presence, la Grosse Radio a choisi de vous faire redécouvrir cet album le temps d’une chronique Flashback, qui nous emmènera 24 ans en arrière en Floride.

Lorsque l’on parle de death metal technique (ou techno-death), aux côtés de Cynic, Death, Sadus et Pestilence, le nom d’Atheist revient très régulièrement. Et pourtant, dès les débuts du groupe, avec l’instabilité du line up, les splits temporaires et les difficultés, il aurait pu en être totalement autrement. En 1991, le groupe de Kelly Shaefer (chant) doit faire face au décès brutal de son bassiste Roger Patterson, suite à un accident de voiture. C’est alors Tony Choy (Cynic, Pestilence) qui est recruté en remplacement et qui va poser son empreinte si particulière sur ce second opus.

Unquestionable Presence s’ouvre avec la pièce « Mother Man », depuis devenu l’un des classique de la formation. Ce titre porte à lui seul le son et l’esprit du techno-death, puisque s’entrechoquent les parties slappées groovy de Tony Choy et les rythmiques inspirées du thrash et du jazz de Steve Flynn (batterie). Le pont de « Mother Man » n’a d’ailleurs pas grand-chose à voir avec du death ou du thrash et évoque plus le jazz ou le metal progressif. L’introduction de « Unqestionable Presence » pourrait d’ailleurs faire penser à certains titres de Rush, avant l’apparition d’une rythmique thrash groovy.

Mais ce qui distingue Atheist de ses contemporains, c’est le chant particulier de son leader Kelly Shaefer dont la voix éraillée emprunte autant au thrash (il a participé au Beneath the Remain de Sepultura) qu’au hard rock et au death. Atheist cherche donc à se démarquer avec ce second opus, proposant des titres originaux alliant brutalité, technique et musicalité (« And the Psychic Saw… », « An Incarnation’s Dream » et son introduction acoustique). L’audace est toujours de mise avec des titres qui n’hésitent pas à sortir des sentiers battus (« Your Life’s Retribution »), proposant des cassures rythmiques en nombre. Pour l’époque, la production est excellente, même si la voix de Kelly Shaefer semble par moments noyée dans la reverb (« Enthralled in Essence »). Mais le duo basse/batterie domine l’ensemble dans un mix qui met en avant la plus belle facette d’Atheist : le Groove.

 

Avec seulement 32 minutes au compteur, Unquestionable Presence a su mettre tout le monde d’accord au moment de sa sortie, prouvant si besoin est que l’efficacité et la qualité priment sur la quantité et le remplissage. L’exploit ne sera d’ailleurs pas réédité avec Elements, le troisième opus, qui en dépit de ses nombreuses qualités n’atteint pas la folie de ses prédécesseurs, Piece of Time et Unquestionable Presence.

Témoin d’une époque désormais révolue, ce Unquestionable Presence est un bel exemple de l’inventivité qui régnait au sein de la scène floridienne au début des années 90. Désormais passé au rang des albums cultes, cet opus a également signé le grand retour scénique d’Atheist en 2007 avec Unquestionable presence live at Wacken (qui en réalité ne reprend que cinq titres de l’opus de 1991). Un opus qui près d’un quart de siècle après sa sortie n’a toujours pas pris une ride et qui peut fièrement faire de l’ombre au Focus de Cynic, autre album culte sorti deux ans plus tard.

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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