On ne présente plus Nile. Depuis 1998 et la sortie d’ Amongst the Catacombs of Nephren-Ka, les Américains sont en effet l’un des fer de lance du death metal épique, incorporant des influences égyptiennes dans leur musique et leurs concepts. Trois ans après At the Gates of Sethu, Nile est de retour, un neuvième album sous le bras. Si la recette appliquée par le combo semblait s’essouffler sur les albums précédents, moins inspirés que ceux du début de carrière, qu’en est-il de ce nouvel opus ?
Dès « Call to Destruction » qui sert également de single à cet album, on se rend compte que Karl Sanders, le compositeur principal de Nile, ne souhaite pas changer une recette qui fonctionne. On retrouve toujours cette patte si caractéristique de l’œuvre des Américains, à base de blast, de gammes orientales et de chant puissant et possédé. Techniquement, il n’y a d’ailleurs rien à redire. Avec Nile, aucune déception à avoir sur ce point, les compositions sont toujours autant carrées. Certains soli de Dallas Toller Wade font d’ailleurs parti des meilleurs de la discographie du groupe, comme celui de « Liber Stellae – Rubaeae » ou « Evil Cast Out Evil ».
Mais les influences orientales et les passages traditionnels à base d’instruments égyptiens, qui faisaient la force et l’originalité du combo, sont ici mise de côté, hormis la courte introduction du morceau titre « In the Name of Amun » et l’interlude « Ushabti Reanimator ». Nile a souhaité mettre l’accent sur l’efficacité et le death metal avant tout, quitte à produire des titres moins inspirés (« Rape of the Black Earth », « Age of Famine » ou «Negating the Abominable Coils of Apep » ressemble à s’y méprendre à « Kaffir » sur Those Whom the Gods Detest).
Certains titres sortent néanmoins du lot, tel « To Walk Forth from Flames Unscathed » ou « Evil Cast Out Evil », misant plus sur le côté épique de la musique de Nile et pouvant d’ailleurs rappeler l’opus solo de George Kollias (batterie). Il est par ailleurs dommage que le batteur qui a prouvé récemment ses qualités de compositeur et d’arrangeur reste ici cantonné à son rôle derrière les fûts. En effet, du côté des compositions Karl Sanders et Dallas Toller-Wade restent cloitrés dans leur zone de confort. Certes, cela permet également de ne pas déstabiliser les fans de la formation mais un peu d’audace aurait été la bienvenue.
Ce « What Should not be Unearthed » n’est pas un mauvais album, loin de là. Il reste fidèle à la musique proposée par Nile depuis le premier opus en 1998. Mais la prise de risque qui faisait partie de l’identité des Américains avec l’insertion de musique traditionnelle égyptienne est reléguée au second plan au profit d’un death metal brutal et sans concession. Les fans ne seront pas déstabilisés par cet opus, mais reprocheront la trop grande ressemblance avec les albums post- Ithyphallic. Gageons cependant que les compositions de « What Should not be Unearthed » feront mouche en live puisque la scène est le terrain de prédilection de Nile. Nous vous donnons rendez-vous au Fall of Summer pour en juger.
Note : 7/10
Photographies promotionnelles : DR