Même avec une carrière en dents de scie, les Suédois de Soilwork ont toujours bénéficié d’un capital sympathie important. Bjorn « Speed » Strid et sa troupe avaient même surpris leur monde en 2013 en sortant The Living Infinite, un double-album ambitieux, compilant toutes leurs influences pour offrir un album synthèse réjouissant. Avec un line-up enfin redevenu stable, le combo décide de continuer sur leur lancée et propose The Ride Majestic, leur nouvel et dixième opus.
Débutant sur la title-track, on remarque que cette fois-ci, les gars n’ont pas changé leur fusil d’épaule, si bien que l’on croirait cette compo issue des sessions du précédent opus. Le tout est très catchy et montre une production très dense, même étouffée. Et c’est d’ailleurs l’adjectif qui pourrait définir le mieux cette nouvelle œuvre. Si sur le papier, le tout s’avère alléchant, dans les faits, on a du mal à écouter l’album d’une traite, ce qui est assez troublant, alors que deux ans plus tôt, le sextet nous servait un album très équilibré.
L’aspect progressif est plus développé, mais ce qui est le plus gênant, c’est cet aspect technique à outrance, desservant totalement les compositions. Il n’y a d’ailleurs qu’à prendre le second titre « Alight In The Aftermath » pour s’en rendre compte. Les notes à la guitare fusent dans tous les sens si bien que l’on a du mal à comprendre ce qu’il se passe à plusieurs instants, mais le pire viendra du traitement de la batterie. Dirk Verbeuren s’est lâché, mais il en fait des caisses, si bien qu’il propose des plans brutaux assez inutiles à plusieurs instants. La palme reviendra d’ailleurs à l’outro de « Enemies In Fidelity » avec son blast sur fond de piano, gâchant une compo assez surprenante au demeurant, au refrain puissant délivré par un chanteur bien en voix.
Cet aspect est d’autant plus dommageable à l’ensemble, car la majorité des pistes s’avèrent très efficaces. « Enemies In Fidelity » en tête, peut-être une des pistes les plus catchy écrites par Soilwork, « The Phantom » et son riff flirtant avec le black metal s’avère être une belle surprise, la mid-tempo « Whirl Of Pain » est prenante à souhait et contient elle aussi un moment de bravoure de la part de Bjorn, et apporte presque un moment d’accalmie salutaire.
La paire de guitaristes formée par Sylvain Coudret et David Andersson est plus efficace que jamais et propose un travail complet, passant de riffs techniques, à groovy, et solos parfaitement exécutés. Sven Karlsson propose également un travail plus que correct, comme à son habitude, et saupoudre les compositions d’ambiances plus aérées, tandis que Markus Wiborn assure le job avec sa basse.
Au final, on se retrouve face à un album qui aurait pu être excellent, mais qui loupe le coche de peu. D’une part on pourra regretter le manque d’évolution par rapport à son prédécesseur, mais ce qui gênera certains auditeurs, est l’aspect trop rempli qui en étouffera certains. Si on met ces faits de côté, ce The Ride Majestic remplit le contrat, alors qu’il aurait pu être une œuvre majeure du groupe en gommant quelques défauts.