N’en déplaise à ses détracteurs, Terror est l’un des seuls groupes des années 2000 à s’être imposé comme une tête d’affiche du hardcore, au milieu des inusables Madball, Agnostic Front ou Biohazard. Il faut dire que le combo de Los Angeles a bataillé dur pour s’imposer dans un courant musical qui ne s’est que peu renouvelé et dans lequel les jeunes groupes ont bien du mal à percer. Bien aidés par leur frontman charismatique Scott Vogel et par un groove tout particulier, la formation a mené sa barque jusqu’à ce septième album, The 25th Hour. Une sortie qui marque une prise de risque importante de la part des Californiens.
22 minutes. 14 chansons. C’est l’équation posée par Terror avec ce nouvel opus. Vous l’aurez compris, le combo ne fait pas dans la dentelle, ni dans l’atmosphérique et chaque titre est un véritable concentré de hargne et de puissance brute. On pense souvent aux premiers albums d’Agnostic Front, comme si Terror avait voulu retourner aux racines même du hardcore, DIY et sans aucune fioriture. En ajoutant à cela les influences modernes du groupe, du thrash au beatdown, on obtient un cocktail qui sur le papier a tout pour réconcilier toutes les générations.
Malheureusement, tout n’est pas si rose à l’écoute du disque et on a parfois l’impression d’un groupe tombé dans l’excès. Evidemment, chercher à revenir vers un son brut est une intention louable, mais la production sur The 25th Hour n’est tout simplement pas à la hauteur. Entre volonté de sonner rétro et impératifs de maisons de disque, Terror n’est pas parvenu à trouver le bon compromis et la batterie de Nick Jett sonne assez atrocement aux oreilles pendant tout l’album.
Ce triste constat n’empêche heureusement pas d’apprécier les quelques perles de l’album, comme les dévastatrices « No Time For Fools » ou « Feed The Rats » ou encore « Mind At War » au refrain martelé, plus qu’accrocheur. Scott Vogel prouve qu’il est définitivement un des meilleurs vocalistes du circuit avec son chant tout en puissance, dans la plus pure tradition du hardcore mais avec une touche personnelle qui permet de reconnaître immédiatement à qui on a affaire. La basse de David Wood est elle aussi bien mise en avant, avec quelques leads en introduction des chansons avant que le reste du groupe n’envoie la sauce.
L’album ne s’autorise que peu d’incursions en dehors du hardcore, avec certains titres comme « Sick and Tired » qui évoque le crossover thrash d’un Municipal Waste. Plus singulier, « Blinded By The Lights » semble clairement influencé par Metallica période Kill ‘Em All, pour un résultat original et réussi. Le reste est un peu plus conventionnel et possède un défaut majeur : une impression de manque de finition persistante. Les compositions sont certes rentre-dedans au possible, dépassant à peine la minute, mais les cinq musiciens semblent en avoir oublié la structure des morceaux, qui pour la plupart, finissent par lasser. On ne trouvera pas vraiment de titres aussi marquants que peuvent l’être « Stick Tight », « Always The Hard Way » ou « Hard Lessons », la faute parfois à un manque de groove que le groupe peine à retrouver.
Le risque pris par Terror en ne composant que des chansons très courtes ne s’est donc avéré qu’à moitié payant. Si les titres de ce nouvel album risquent de faire des dégâts en live, on en attend davantage des Californiens en studio d’autant que les idées entraperçues dans The 25th Hour sont bonnes. Elles ne sont tout simplement pas assez exploitées, pour des chansons qui paraissent parfois anecdotiques à l’image de la conclusion « Deep Rooted ». Tout en intensité, l’album a au moins le mérite de montrer un groupe qui évolue, marque de courage dans la scène actuelle.