Brisons la glace d'emblée : Limp Bizkit s’en fout. Ils ne sont pas venus pour promouvoir leur dernier album ou pour afficher leurs sponsors. Ils sont là pour profiter et pour leurs fans. Bizarrement, ça ne fait pas forcément plaisir à ces derniers…
Pour commencer, une setlist peu commune fut servie au public, puisque seuls quelques grands titres ont été joués : entrée sur scène avec "Rollin’", puis "My Generation", "Livin’ it Up" et peu d’autres. Le reste des morceaux étant principalement des reprises, choisies sur le moment par le public grâce à une méthode peu commune : Wes Borland, le guitariste, joue un riff quelconque – nous avons eu droit à "Seek And Destroy", "Smells Like Teen Spirit", etc. – et le groupe poursuit la chanson selon la réactivité du public.
Méthode peu appréciée des grands fans, qui, puristes, reviendront déçus de la nonchalance du groupe, mais qui a manifestement plu a la majorité néophyte du public.
Les années 90 ont plané sur le Cabaret pendant une bonne heure. Fred Durst, fidèle à lui-même, hoodie-casquette-baskets, a su assurer avec brio le débit de paroles que ses chansons lui imposent. Wes Borland, déguisé et maquillé façon chapelier fou un peu thrash, muni d’une multitudes d’effets a portée de main (et non de pied), nous a offert quelques beaux solos, eux aussi, typiquement 90’s, puisqu’on a bien senti une influence Tom Morello derrière tout ça. Le backdrop, bien dans le thème, représentait un clown cauchemardesque façon cartoon… Bref, du grand Limp Bizkit.
Si vous étiez au collège lorsque vous avez découvert le groupe, ce show n’était ni plus ni moins qu’un retour aux sources. Un concert brillant joué par un groupe, qui, grâce a son expérience, peu se permettre quelques écarts qui ne laissent pas indifférent, en bien ou en mal, selon votre degré d’affection pour le groupe.
Mais soyons objectifs quelques secondes : lors d’un festival, un groupe attendu comme celui-ci, peut se permettre cette nonchalance tant qu’il assure le show : c’est drôle, on passe quand même un bon moment, et ça laisse un bon souvenir. Attention quand même, car si il s’agit de la même formule en salle, certains pourrait être rebutés par le rapport qualité-prix du concert.
Malgré ses heures de route et un dernier album bien mal reçu par les enfants des 90’s, Limp Bizkit est toujours debout et restera un groupe a voir tant qu’il tournera. On aurait certes préféré une formule plus conventionnelle et quelques chansons supplémentaires, mais leur concert reste sans conteste un des meilleurs du festivals, ou tout du moins, un des plus marquants.
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